[2,8,2] ἀπολομένου δὲ Εὐρυσθέως ἐπὶ Πελοπόννησον ἦλθον οἱ Ἡρακλεῖδαι, καὶ πάσας
εἷλον τὰς πόλεις. ἐνιαυτοῦ δὲ αὐτοῖς ἐν τῇ καθόδῳ διαγενομένου φθορὰ πᾶσαν
Πελοπόννησον κατέσχε, καὶ ταύτην γενέσθαι χρησμὸς διὰ τοὺς Ἡρακλείδας ἐδήλου·
πρὸ γὰρ τοῦ δέοντος αὐτοὺς κατελθεῖν. ὅθεν ἀπολιπόντες Πελοπόννησον
ἀνεχώρησαν εἰς Μαραθῶνα κἀκεῖ κατῴκουν. Τληπόλεμος οὖν κτείνας οὐχ ἑκὼν
Λικύμνιον (τῇ βακτηρίᾳ γὰρ αὐτοῦ θεράποντα πλήσσοντος ὑπέδραμε) πρὶν ἐξελθεῖν
αὐτοὺς ἐκ Πελοποννήσου, φεύγων μετ᾽ οὐκ ὀλίγων ἧκεν εἰς ῾Ρόδον, κἀκεῖ κατῴκει.
Ὕλλος δὲ τὴν μὲν Ἰόλην κατὰ τὰς τοῦ πατρὸς ἐντολὰς ἔγημε, τὴν δὲ κάθοδον ἐζήτει
τοῖς Ἡρακλείδαις κατεργάσασθαι. διὸ παραγενόμενος εἰς Δελφοὺς ἐπυνθάνετο πῶς
ἂν κατέλθοιεν. ὁ δὲ θεὸς ἔφησε περιμείναντας τὸν τρίτον καρπὸν κατέρχεσθαι.
νομίσας δὲ Ὕλλος τρίτον καρπὸν λέγεσθαι τὴν τριετίαν, τοσοῦτον περιμείνας χρόνον
σὺν τῷ στρατῷ κατῄει τοῦ Ἡρακλέους ἐπὶ Πελοπόννησον, Τισαμενοῦ τοῦ Ὀρέστου
βασιλεύοντος Πελοποννησίων. καὶ γενομένης πάλιν μάχης νικῶσι Πελοποννήσιοι καὶ
Ἀριστόμαχος θνήσκει. ἐπεὶ δὲ ἠνδρώθησαν οἱ (Κλεοδαίου) παῖδες, ἐχρῶντο περὶ
καθόδου. τοῦ θεοῦ δὲ εἰπόντος ὅ τι καὶ τὸ πρότερον, Τήμενος ᾐτιᾶτο λέγων τούτῳ
πεισθέντας ἀτυχῆσαι. ὁ δὲ θεὸς ἀνεῖλε τῶν ἀτυχημάτων αὐτοὺς αἰτίους εἶναι· τοὺς
γὰρ χρησμοὺς οὐ συμβάλλειν. λέγειν γὰρ οὐ γῆς ἀλλὰ γενεᾶς καρπὸν τρίτον, καὶ
στενυγρὰν τὴν εὐρυγάστορα, δεξιὰν κατὰ τὸν Ἰσθμὸν ἔχοντι τὴν θάλασσαν. ταῦτα
Τήμενος ἀκούσας ἡτοίμαζε τὸν στρατόν, καὶ ναῦς ἐπήξατο τῆς Λοκρίδος ἔνθα νῦν ἀπ᾽
ἐκείνου ὁ τόπος Ναύπακτος λέγεται. ἐκεῖ δ᾽ ὄντος τοῦ στρατεύματος Ἀριστόδημος
κεραυνωθεὶς ἀπέθανε, παῖδας καταλιπὼν ἐξ Ἀργείας τῆς Αὐτεσίωνος διδύμους,
Εὐρυσθένη καὶ Προκλέα.
| [2,8,2] Après la mort d’Eurysthée, les Héraclides retournèrent dans
le Péloponnèse et se rendirent maîtres de toutes les cités. Or, un an
après leur retour, une terrible épidémie frappa tout le Péloponnèse.
Et un oracle révéla que la faute en incombait aux Héraclides, parce
qu’ils y étaient revenus avant la date fixée. Alors ils quittèrent le
Péloponnèse et se retirèrent à Marathon, où ils s’établirent. Avant
leur départ du Péloponnèse, Tlépolème avait involontairement tué
Licymnios : il était en effet en train de battre son esclave quand
Licymnios s’interposa et prit par erreur un coup de bâton. Alors
Tlépolème partit en exil, avec un assez grand nombre de
compagnons, et arriva à Rhodes, où il s’établit. Hyllos, comme son
père sur le point de mourir le lui avait dit, épousa Iole, et chercha le
moyen de faire revenir les Héraclides dans le Péloponnèse. C’est
pourquoi il se rendit à Delphes et demanda au dieu comment les faire
revenir. Et le dieu répondit qu’ils devaient attendre la troisième
récolte. Hyllos pensa que « troisième récolte » voulait dire trois ans ;
il attendit donc trois ans, puis il revint avec l’armée - - - d’Héraclès
dans le Péloponnèse, où, en ce temps-là, régnait Tisaménos, le fils
d’Oreste. Un nouveau conflit éclata ; les Péloponnésiens sortirent
victorieux, et Aristomachos périt. Quand les enfants de Cléodéos
atteignirent l’âge adulte, de nouveau ils interrogèrent l’oracle à
propos de leur retour. Mais le dieu répéta ce qu’il avait déjà répondu,
et Téménos le blâma, déclarant que justement pour avoir suivi cette
réponse, ils avaient essuyé de nombreux revers. Alors le dieu répliqua
qu’ils ne devaient s’en prendre qu’à eux mêmes de leur mauvaise
fortune, car ils n’avaient pas compris la réponse : elle se référait à la
troisième récolte non de la terre, mais de la génération, et « détroit »
faisait allusion à la vaste mer qui s’ouvre à la droite de l’isthme.
Sachant cela, Téménos prépara son armée et construisit des navires,
en cette ville de la Locride qui, pour cette raison, de nos jours est
appelée Naupacte. Tandis que l’armée stationnait là, Aristodème fut
tué par la foudre ; il laissait deux jumeaux, Eurysthénès et Proclès,
qu’il avait eus d’Argia, la fille d’Autésion.
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