[2,5,9] ἔνατον ἆθλον Ἡρακλεῖ ἐπέταξε ζωστῆρα κομίζειν τὸν Ἱππολύτης. αὕτη δὲ
ἐβασίλευεν Ἀμαζόνων, αἳ κατῴκουν περὶ τὸν Θερμώδοντα ποταμόν, ἔθνος μέγα τὰ
κατὰ πόλεμον· ἤσκουν γὰρ ἀνδρίαν, καὶ εἴ ποτε μιγεῖσαι γεννήσειαν, τὰ θήλεα
ἔτρεφον, καὶ τοὺς μὲν δεξιοὺς μαστοὺς ἐξέθλιβον, ἵνα μὴ κωλύωνται ἀκοντίζειν, τοὺς
δὲ ἀριστεροὺς εἴων, ἵνα τρέφοιεν. εἶχε δὲ Ἱππολύτη τὸν Ἄρεος ζωστῆρα, σύμβολον τοῦ
πρωτεύειν ἁπασῶν. ἐπὶ τοῦτον τὸν ζωστῆρα Ἡρακλῆς ἐπέμπετο, λαβεῖν αὐτὸν
ἐπιθυμούσης τῆς Εὐρυσθέως θυγατρὸς Ἀδμήτης. παραλαβὼν οὖν ἐθελοντὰς
συμμάχους ἐν μιᾷ νηὶ ἔπλει, καὶ προσίσχει νήσῳ Πάρῳ, ἣν κατῴκουν οἱ Μίνωος υἱοὶ
Εὐρυμέδων Χρύσης Νηφαλίων Φιλόλαος. ἀποβάντων δὲ δύο τῶν ἐν <τῇ> νηὶ συνέβη
τελευτῆσαι ὑπὸ τῶν Μίνωος υἱῶν· ὑπὲρ ὧν ἀγανακτῶν Ἡρακλῆς τούτους μὲν
παραχρῆμα ἀπέκτεινε, τοὺς δὲ λοιποὺς κατακλείσας ἐπολιόρκει, ἕως
ἐπιπρεσβευσάμενοι παρεκάλουν ἀντὶ τῶν ἀναιρεθέντων δύο λαβεῖν, οὓς ἂν αὐτὸς
θελήσειεν. ὁ δὲ λύσας τὴν πολιορκίαν, καὶ τοὺς Ἀνδρόγεω τοῦ Μίνωος υἱοὺς
ἀνελόμενος Ἀλκαῖον καὶ Σθένελον, ἧκεν εἰς Μυσίαν πρὸς Λύκον τὸν Δασκύλου, καὶ
ξενισθεὶς ὑπὸ τοῦ Βεβρύκων βασιλέως συμβαλόντων, βοηθῶν Λύκῳ πολλοὺς
ἀπέκτεινε, μεθ᾽ ὧν καὶ τὸν βασιλέα Μύγδονα, ἀδελφὸν Ἀμύκου. καὶ τῆς Βεβρύκων
πολλὴν ἀποτεμόμενος γῆν ἔδωκε Λύκῳ· ὁ δὲ πᾶσαν ἐκείνην ἐκάλεσεν Ἡράκλειαν.
καταπλεύσαντος δὲ εἰς τὸν ἐν Θεμισκύρᾳ λιμένα, παραγενομένης εἰς αὐτὸν
Ἱππολύτης καὶ τίνος ἥκοι χάριν πυθομένης, καὶ δώσειν τὸν ζωστῆρα ὑποσχομένης,
Ἥρα μιᾷ τῶν Ἀμαζόνων εἰκασθεῖσα τὸ πλῆθος ἐπεφοίτα, λέγουσα ὅτι τὴν βασιλίδα
ἀφαρπάζουσιν οἱ προσελθόντες ξένοι. αἱ δὲ μεθ᾽ ὅπλων ἐπὶ τὴν ναῦν κατέθεον σὺν
ἵπποις. ὡς δὲ εἶδεν αὐτὰς καθωπλισμένας Ἡρακλῆς, νομίσας ἐκ δόλου τοῦτο
γενέσθαι, τὴν μὲν Ἱππολύτην κτείνας τὸν ζωστῆρα ἀφαιρεῖται, πρὸς δὲ τὰς λοιπὰς
ἀγωνισάμενος ἀποπλεῖ, καὶ προσίσχει Τροίᾳ.
συνεβεβήκει δὲ τότε κατὰ μῆνιν Ἀπόλλωνος καὶ Ποσειδῶνος ἀτυχεῖν τὴν πόλιν.
Ἀπόλλων γὰρ καὶ Ποσειδῶν τὴν Λαομέδοντος ὕβριν πειράσαι θέλοντες, εἰκασθέντες
ἀνθρώποις ὑπέσχοντο ἐπὶ μισθῷ τειχιεῖν τὸ Πέργαμον. τοῖς δὲ τειχίσασι τὸν μισθὸν
οὐκ ἀπεδίδου. διὰ τοῦτο Ἀπόλλων μὲν λοιμὸν ἔπεμψε, Ποσειδῶν δὲ κῆτος
ἀναφερόμενον ὑπὸ πλημμυρίδος, ὃ τοὺς ἐν τῷ πεδίῳ συνήρπαζεν ἀνθρώπους.
χρησμῶν δὲ λεγόντων ἀπαλλαγὴν ἔσεσθαι τῶν συμφορῶν, ἐὰν προθῇ Λαομέδων
Ἡσιόνην τὴν θυγατέρα αὐτοῦ τῷ κήτει βοράν, οὗτος προύθηκε ταῖς πλησίον τῆς
θαλάσσης πέτραις προσαρτήσας. ταύτην ἰδὼν ἐκκειμένην Ἡρακλῆς ὑπέσχετο σώσειν,
εἰ τὰς ἵππους παρὰ Λαομέδοντος λήψεται ἃς Ζεὺς ποινὴν τῆς Γανυμήδους ἁρπαγῆς
ἔδωκε. δώσειν δὲ Λαομέδοντος εἰπόντος, κτείνας τὸ κῆτος Ἡσιόνην ἔσωσε. μὴ
βουλομένου δὲ τὸν μισθὸν ἀποδοῦναι, πολεμήσειν Τροίᾳ ἀπειλήσας ἀνήχθη.
καὶ προσίσχει Αἴνῳ, ἔνθα ξενίζεται ὑπὸ Πόλτυος. ἀποπλέων δὲ ἐπὶ τῆς ἠιόνος τῆς
Αἰνίας Σαρπηδόνα, Ποσειδῶνος μὲν υἱὸν ἀδελφὸν δὲ Πόλτυος, ὑβριστὴν ὄντα
τοξεύσας ἀπέκτεινε. καὶ παραγενόμενος εἰς Θάσον καὶ χειρωσάμενος τοὺς
ἐνοικοῦντας Θρᾷκας ἔδωκε τοῖς Ἀνδρόγεω παισὶ κατοικεῖν. ἐκ Θάσου δὲ ὁρμηθεὶς ἐπὶ
Τορώνην Πολύγονον καὶ Τηλέγονον, τοὺς Πρωτέως τοῦ Ποσειδῶνος υἱούς, παλαίειν
προκαλουμένους κατὰ τὴν πάλην ἀπέκτεινε. κομίσας δὲ τὸν ζωστῆρα εἰς Μυκήνας
ἔδωκεν Εὐρυσθεῖ.
| [2,5,9] Le neuvième travail consista à rapporter la ceinture
d’Hippolyté. Hippolyté était la reine des Amazones ; elles habitaient
près du fleuve Thermodon, c’était un peuple vraiment valeureux à la
guerre. Ces femmes s’exerçaient à des travaux masculins, et si par
hasard l’une d’elles avait une relation avec un homme et restait
enceinte, elles élevaient uniquement les filles ; elles se coupaient le
sein droit, pour n’être pas entravées dans le maniement des armes, et
conservaient le gauche pour pouvoir allaiter. Hippolyté avait reçu la
ceinture d’Arès, en signe de sa supériorité sur toutes les autres.
Héraclès avait été envoyé pour prendre cette ceinture, pour la donner
à Admète, la fille d’Eurysthée, qui la voulait. Il prit la mer avec une
équipe de volontaires, sur un seul navire, et aborda sur l’île de Paros
où habitaient les enfants de Minos : Eurymédon, Chrysès, Néphalion
et Philolaos. Mais deux des compagnons d’Héraclès, ayant débarqué,
furent tués par les fils de Minos. Alors le héros, irrité, les tua sur
l’heure, et prit d’assaut les autres habitants à l’intérieur de la ville,
jusqu’à ce qu’ils lui envoient une ambassade avec la proposition de
choisir deux hommes qui lui conviendraient, en échange de ses deux
compagnons qui avaient été tués. Héraclès leva le siège, et choisit
Alcéos et Sthénélos, les fils d’Androgée, fils lui-même de Minos.
Ensuite il partit et arriva en Mysie, où il fut l’hôte de Lycos, le fils de
Dascylos. Pour le remercier de son hospitalité, le héros aida Lycos
dans sa guerre contre le roi des Bébryces : nombreux furent ceux qui
moururent de la main d’Héraclès, le roi Mygdon lui-même, frère
d’Amycos. Il offrit un vaste territoire à Lycos, soustrait aux Bébryces :
et la région tout entière fut appelée Héraclée.
Quand finalement le héros jeta l’ancre dans le port de Thémycire,
Hippolyté vint lui rendre visite : la reine s’informa du but de sa
mission, et lui promit la ceinture. Mais Héra, déguisée en Amazone,
parcourait la ville, en disant que des étrangers étaient arrivés avec
l’intention d’enlever la reine. Alors les Amazones s’armèrent, prirent
leurs montures et galopèrent vers les navires. Quand il les aperçut en
ordre de bataille, Héraclès soupçonna une trahison : il tua
Hippolyté, il lui arracha la ceinture et, après avoir mis en déroute
toutes les autres, il appareilla pour Troie.
En ces jours, la cité était affligée par un grave fléau, à cause de la
colère d’Apollon et de Poséidon. Les deux dieux, en effet, pour
mettre à l’épreuve l’outrecuidance du roi Laomédon, avaient pris
l’apparence de deux mortels, et s’étaient accordés avec lui de fortifier
les murs de la citadelle de Pergame, en échange d’une rétribution.
Mais quand ensuite ils eurent achevé le travail, Laomédon refusa de
les payer. Alors Apollon envoya une épidémie et Poséidon un
monstre marin ; ce dernier, sortant des eaux avec la marée,
s’aventurait sur la terre ferme et causait des ravages parmi les
hommes. Les oracles avaient révélé que ce grand malheur prendrait
fin si Laomédon exposait sa fille Hésioné en pâture au monstre :
aussi la jeune fille était-elle enchaînée à un rocher près de la mer.
Héraclès vit la jeune fille exposée sur le rocher, et promit qu’il la
libérerait si Laomédon lui cédait les juments que Zeus lui avait
données en échange de l’enlèvement de Ganymède. Laomédon lui
donna sa parole, Héraclès tua le monstre et sauva la jeune fille. Mais
le roi refusa de lui donner la rétribution promise : alors Héraclès
menaça de faire la guerre à Troie, puis il repartit.
Arrivé à Ainos, il reçut l’hospitalité du roi Poltys. Alors qu’il
s’apprêtait à reprendre la mer, sur la plage d’Ainos il frappa et tua
l’insolent Sarpédon, fils de Poséidon et frère de Poltys. Il débarqua
ensuite à Thasos, soumit les Thraces qui y habitaient et la donna à
coloniser aux fils d’Androgée. De Thasaos il arriva à Torone : là,
Polygonos et Télégonos, les deux fils de Protée, fils lui-même de
Poséidon, le défièrent en duel, et Héraclès les tua tous les deux. Il
arriva finalement à Mycènes et remit la ceinture à Eurysthée.
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