HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ANDOCIDE, Sur la paix (discours complet)

Paragraphes 11-12

  Paragraphes 11-12

[11] Ὁπόσοι οὖν ταῦτα λέγουσιν, οὐκ ὀρθῶς γιγνώσκουσιν· εἰρήνη γὰρ καὶ σπονδαὶ πολὺ διαφέρουσι σφῶν αὐτῶν. Εἰρήνην μὲν γὰρ ἐξ ἴσου ποιοῦνται πρὸς ἀλλήλους ὁμολογήσαντες περὶ ὧν ἂν διαφέρωνται· σπονδὰς δέ, ὅταν κρατήσωσι κατὰ τὸν πόλεμον, οἱ κρείττους τοῖς ἥττοσιν ἐξ ἐπιταγμάτων ποιοῦνται, ὥσπερ ἡμῶν κρατήσαντες Λακεδαιμόνιοι τῷ πολέμῳ ἐπέταξαν ἡμῖν καὶ <τὰ> τείχη καθαιρεῖν καὶ τὰς ναῦς παραδιδόναι καὶ τοὺς φεύγοντας καταδέχεσθαι. [11] Tous ceux qui parlent ainsi ne raisonnent pas juste: paix et traité sont deux termes très différents. On fait la paix sur le pied d'égalité quand on s'est entendu entre soi sur les causes du désaccord; mais le traité, c'est ce qu'après la victoire le plus fort conclut avec le plus faible, aux termes qu'il veut. Ainsi firent nos vainqueurs, les Lacédémoniens, qui nous imposèrent et de renverser nos murailles, et de livrer nos vaisseaux, et de recevoir les bannis.
[12] Τότε μὲν οὖν σπονδαὶ κατ' ἀνάγκην ἐξ ἐπιταγμάτων ἐγένοντο· νῦν δὲ περὶ εἰρήνης βουλεύεσθε. Σκέψασθε δὲ ἐξ αὐτῶν τῶν γραμμάτων, τε ἡμῖν ἐν τῇ στήλῃ γέγραπται, ἐφ' οἷς τε νῦν ἔξεστι τὴν εἰρήνην ποιεῖσθαι. Ἐκεῖ μὲν γὰρ γέγραπται τὰ τείχη καθαιρεῖν, ἐν δὲ τοῖσδε ἔξεστιν οἰκοδομεῖν· ναῦς ἐκεῖ μὲν δώδεκα κεκτῆσθαι, νῦν δ' ὁπόσας ἂν βουλώμεθα· Λῆμνον δὲ καὶ Ἴμβρον καὶ Σκῦρον τότε μὲν ἔχειν τοὺς ἔχοντας, νῦν δὲ ἡμετέρας εἶναι· καὶ φεύγοντας νῦν μὲν οὐκ ἐπάναγκες οὐδένα καταδέχεσθαι, τότε δ' ἐπάναγκες, ἐξ ὧν δῆμος κατελύθη. Τί ταῦτα ἐκείνοις ὁμολογεῖ; Τοσοῦτον οὖν ἔγωγε, Ἀθηναῖοι, διορίζομαι περὶ τούτων, τὴν μὲν εἰρήνην σωτηρίαν εἶναι τῷ δήμῳ καὶ δύναμιν, τὸν δὲ πόλεμον δήμου κατάλυσιν γίγνεσθαι. Περὶ μὲν οὖν τούτων ταῦτα λέγω. [12] A cette époque ce fut donc un traité que nous subîmes, aux termes qu'ils voulurent, aujourd'hui c'est d'une paix qu'il s'agit. Voyez, d'après la teneur même, et quelles sont les conditions gravées sur la stèle, et à quelles conditions la paix est possible aujourd'hui: là, il nous est enjoint de renverser nos murailles, aujourd'hui on nous permet de les relever; là, nous ne pouvons avoir que douze navires, ici autant qu'il nous plaira. Lemnos, Imbros et Scyros restent, d'après la stèle, à ceux qui les avaient, aujourd'hui elles sont à nous. Aujourd'hui nous n'avons à recevoir aucun banni malgré nous, alors nous dûmes recevoir les exilés, qui renversèrent la démocratie. Quel rapport y a-t-il entre ceci et cela? Je conclus donc ainsi sur ce point: la paix est pour le peuple le salut et la force, la guerre est sa ruine; voilà ce que je dis sur ce sujet.


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Dernière mise à jour : 14/02/2007