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[27] Σκεψώμεθα δὴ καὶ τοὺς Ἀργείων
λόγους. Κελεύουσι γὰρ ἡμᾶς κοινῇ μετὰ σφῶν καὶ
μετὰ Κορινθίων πολεμεῖν, αὐτοὶ δ' ἰδίᾳ εἰρήνην
ποιησάμενοι τὴν χώραν οὐ παρέχουσιν ἐμπολεμεῖν.
Καὶ μετὰ μὲν πάντων τῶν συμμάχων τὴν εἰρήνην
ποιουμένους οὐκ ἐῶσιν ἡμᾶς οὐδὲν πιστεύειν
Λακεδαιμονίοις· ἃ δὲ πρὸς τούτους μόνους ἐκεῖνοι
συνέθεντο, ταῦτα δ' οὐδεπώποτ' αὐτούς φασι
παραβῆναι. Πατρίαν τε εἰρήνην ὀνομάζοντες ᾗ
χρῶνται, τοῖς {δὲ} ἄλλοις Ἕλλησιν οὐκ ἐῶσι
πατρίαν γενέσθαι τὴν εἰρήνην· ἐκ γὰρ τοῦ
πολέμου χρονισθέντος Κόρινθον ἑλεῖν
προσδοκῶσι, κρατήσαντες δὲ τούτων ὑφ' ὧν ἀεὶ
κρατοῦνται, καὶ τοὺς συννικῶντας ἐλπίζουσι παραστήσεσθαι.
| [27] Voyons donc les discours des Argiens. Ils nous invitent à
combattre de concert avec eux et les Corinthiens, mais ils ont fait
de leur côté une convention particulière qui met leur pays en dehors
des hostilités. Et nous qui faisons la paix d'accord avec
tous les alliés, ils ne veulent pas que nous ayons la
moindre confiance aux Lacédémoniens; à les entendre,
les traités conclus par eux avec les Lacédémoniens sont
les seuls que ceux-ci n'ont jamais violés. Ils appellent
héréditaire la paix dont ils jouissent, et ne permettent
pas que les autres Grecs arrivent à avoir une paix
héréditaire; ils espèrent, en faisant durer la guerre,
s'emparer de Corinthe, et, après avoir triomphé de ceux
qui les ont toujours vaincus, soumettre même ceux qui
les auront aidés à vaincre.
| [28] Τοιούτων δ' ἐλπίδων μετασχόντας ἡμᾶς δεῖ δυοῖν θάτερον
ἑλέσθαι, ἢ πολεμεῖν μετὰ Ἀργείων Λακεδαιμονίοις, ἢ μετὰ
Βοιωτῶν κοινῇ τὴν εἰρήνην ποιεῖσθαι. Ἐγὼ μὲν οὖν
ἐκεῖνο δέδοικα μάλιστα, ὦ Ἀθηναῖοι, τὸ εἰθισμένον
κακόν, ὅτι τοὺς κρείττους φίλους ἀφιέντες ἀεὶ
τοὺς ἥττους αἱρούμεθα, καὶ πόλεμον ποιούμεθα δι'
ἑτέρους, ἐξὸν δι' ἡμᾶς αὐτοὺς εἰρήνην ἄγειν·
| [28] Vous qui partagez de telles espérances, il vous
faut de deux partis prendre l'un, ou combattre avec
Argos contre Lacédémone, ou de concert avec les
Béotiens conclure la paix; ce que je crains surtout,
Athéniens, c'est que, suivant notre imprudence
habituelle, nous ne préférions comme amis les faibles
aux forts et ne fassions la guerre pour le compte
d'autrui, pouvant vivre en paix quant à nous.
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