HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ANDOCIDE, Sur les mystères (discours complet)

Paragraphes 19-21

  Paragraphes 19-21

[19] Τὰ μὲν γενόμενα ἠκούσατε, ἄνδρες, καὶ ὑμῖν οἱ μάρτυρες μεμαρτυρήκασιν· δὲ οἱ κατήγοροι ἐτόλμησαν εἰπεῖν, ἀναμνήσθητε. Οὕτω γὰρ καὶ δίκαιον ἀπολογεῖσθαι, ἀναμιμνῄσκοντα τοὺς τῶν κατηγόρων λόγους ἐξελέγχειν. Ἔλεξαν γὰρ ὡς ἐγὼ μηνύσαιμι περὶ τῶν μυστηρίων, ἀπογράψαιμί τε τὸν πατέρα τὸν ἐμαυτοῦ παρόντα, καὶ γενοίμην μηνυτὴς κατὰ τοῦ πατρὸς τοῦ ἐμαυτοῦ, λόγον οἶμαι πάντων δεινότατόν τε καὶ ἀνοσιώτατον λέγοντες. μὲν γὰρ ἀπογράψας αὐτὸν Λυδὸς ἦν Φερεκλέους, δὲ πείσας ὑπομεῖναι καὶ μὴ οἴχεσθαι φεύγοντα ἐγώ, πολλὰ ἱκετεύσας καὶ λαμβανόμενος τῶν γονάτων. [19] Vous avez entendu les faits, juges, et les témoins vous les ont confirmés; rappelez-vous maintenant ce qu'ont osé dire les accusateurs. Car c'est ainsi précisément qu'il est juste de se défendre, en rappelant les assertions des accusateurs pour les réfuter. Ils ont dit que j'avais dénoncé dans l'affaire des mystères, que j'avais donné le nom de mon père comme y ayant assisté, que j'étais le dénonciateur de mon père émettant la plus terrible et la plus impie, je crois, des accusations. Celui qui a donné son nom, c'est Lydos, esclave de Phéréclès; celui qui l'a décidé à rester, à ne point partir pour l'exil, c'est moi, moi, qui le suppliai longuement et touchai ses genoux.
[20] Καίτοι τί ἐβουλόμην, εἰ ἐμήνυσα μὲν κατὰ τοῦ πατρός, ὡς οὗτοί φασιν, ἱκέτευον δὲ τὸν πατέρα μείναντά τι παθεῖν ὑπ' ἐμοῦ; Καὶ πατὴρ ἐπείσθη ἀγῶνα τοιοῦτον ἀγωνίσασθαι, ἐν δυοῖν τοῖν μεγίστοιν κακοῖν οὐκ ἦν αὐτῷ ἁμαρτεῖν· γὰρ ἐμοῦ δόξαντος τὰ ὄντα μηνῦσαι κατ' ἐκείνου ὑπ' ἐμοῦ ἀποθανεῖν, αὐτῷ σωθέντι ἐμὲ ἀποκτεῖναι. γὰρ νόμος οὕτως εἶχεν· εἰ μὲν τἀληθῆ μηνύσειέ τις, εἶναι τὴν ἄδειαν, εἰ δὲ τὰ ψευδῆ, τεθνάναι. Καὶ μὲν δὴ τοῦτό γε ἐπίστασθε πάντες, ὅτι ἐσώθην καὶ ἐγὼ καὶ ἐμὸς πατήρ· οἷόν τε δ' οὐκ ἦν, εἴπερ ἐγὼ μηνυτὴς ἐγενόμην περὶ τοῦ πατρός, ἀλλ' ἐμὲ ἐκεῖνον ἔδει ἀποθανεῖν. [20] Et qu'aurais-je pu prétendre si, ayant, dénoncé mon père, comme ils l'affirment, je l'avais supplié de rester pour être perdu par moi, si mon père avait été ainsi déterminé à engager ce procès où, pour lui, il n'y avait d'alternative possible qu'entre les deux plus grands malheurs? Car s'il était reconnu que j'avais dit vrai en le dénonçant, il mourait par moi; s'il était sauvé, il me tuait. C'est la loi: le dénonciateur qui avait dit vrai avait l'impunité; si non, il mourait. Or vous savez tous que nous fûmes sauvés, mon père et moi, ce qui était impossible si j'avais été son dénonciateur; en ce cas, c'en était fait de l'un de nous deux.
[21] Φέρε δὴ τοίνυν, εἰ καὶ πατὴρ ἐβούλετο ὑπομένειν, τοὺς φίλους ἂν οἴεσθε ἐπιτρέπειν αὐτῷ μένειν ἐγγυήσασθαι, ἀλλ' οὐκ ἂν παραιτεῖσθαι καὶ δεῖσθαι ἀπιέναι ὅπου ἂν ἔμελλεν αὐτὸς σωθήσεσθαι ἐμέ τε οὐκ ἀπολεῖν; [21] Voyons ! si même mon père avait voulu affronter le péril, pensez-vous que ses amis lui eussent permis de rester ou lui eussent servi de caution, et ne l'en auraient pas plutôt détourné, l'engageant à fuir là où il devait être en sûreté sans me perdre?


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Dernière mise à jour : 18/01/2007