| [4] Ἐκείνῳ δὲ πρῶτον μὲν ὑπάρχει μέγα τὸ μικροτάτας
 λαβεῖν ἀρχὰς ἐπὶ τὰ πράγματα. δοῦλοι γὰρ δὴ
 καὶ συφορβῶν παῖδες ὀνομαζόμενοι, πρὶν ἐλεύθεροι γενέσθαι,
 πάντας ὀλίγου δεῖν ἠλευθέρωσαν Λατίνους, ἑνὶ
 χρόνῳ τῶν καλλίστων ὀνομάτων ἅμα τυχόντες, φονεῖς
 ἐχθρῶν καὶ σωτῆρες οἰκείων καὶ βασιλεῖς ἐθνῶν καὶ οἰκισταὶ
 πόλεων, οὐ μετοικισταὶ καθάπερ ἦν ὁ Θησεύς,
 ἐκ πολλῶν συντιθεὶς καὶ συνοικοδομῶν ἓν οἰκητήριον,
 ἀναιρῶν δὲ πολλὰς πόλεις ἐπωνύμους βασιλέων καὶ
 ἡρώων παλαιῶν. Ῥωμύλος δὲ ταῦτα μὲν ὕστερον ἔδρα,
 τοὺς πολεμίους ἀναγκάζων τὰ οἰκεῖα καταβάλλοντας καὶ
 ἀφανίζοντας τοῖς νενικηκόσι προσνέμεσθαι· τὸ δὲ πρῶτον
 οὐ μετατιθεὶς οὐδ´ αὔξων τὴν ὑπάρχουσαν, ἀλλὰ
 ποιῶν ἐξ οὐχ ὑπαρχόντων καὶ κτώμενος ἑαυτῷ χώραν
 ὁμοῦ πατρίδα, βασιλείαν, γένη, γάμους, οἰκειότητας, ἀνῄρει
 μὲν οὐδένα οὐδ´ ἀπώλλυεν, εὐεργέτει δὲ τοὺς ἐξ
 ἀοίκων καὶ ἀνεστίων δῆμον ἐθέλοντας εἶναι καὶ πολίτας.
 λῃστὰς δὲ καὶ κακούργους οὐκ ἀπέκτεινεν, ἀλλ´
 ἔθνη προσηγάγετο πολέμῳ καὶ πόλεις κατεστρέψατο καὶ
 βασιλεῖς ἐθριάμβευσε καὶ ἡγεμόνας.
 | [4] (1) Mais un première avantage de Romulus sur lui, c'est que les commencements les 
plus faibles le portèrent aux plus grandes choses. (2) Considérés, lui et son frère, comme des 
esclaves et des fils de porchers, avant même de devenir libres, ils mirent en liberté presque 
tous les peuples du Latium, et méritèrent ces titres si glorieux de vainqueurs de leurs ennemis, 
de sauveurs de leurs parents, de rois de peuples et de fondateurs de villes, non de simples 
unificateurs de bourgades, comme ce fut le cas de Thésée, qui, pour réunir plusieurs 
établissements en un seul, ruina beaucoup de localités qui portaient les noms de rois et de 
héros anciens. (3) Il est vrai que Romulus le fit aussi dans la suite, en obligeant les peuples 
vaincus à démolir leurs villes et à venir habiter avec les vainqueurs. Mais au début il ne se 
borna pas à transférer, à agrandir une ville qui existait déjà; il en bâtit une toute nouvelle, il 
acquit à la fois une contrée, une patrie, un royaume, des familles, des femmes et des alliances, 
et cela sans rien détruire, sans faire périr personne. Il fut, au contraire, le bienfaiteur d'une 
multitude de fugitifs, qui, n'ayant ni feu ni lieu, demandaient à se réunir en un corps de peuple 
et à devenir des citoyens. (4) Il ne tua pas des brigands et des malfaiteurs, mais il soumit des 
nations par la guerre, renversa des villes, et mena en triomphe des rois et des généraux.
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