| [8] Οὔπω δὲ ταῦτα Σύλλας ἐπέπυστο,
 πρὸς δὲ τὰς πρώτας ἀγγελίας καὶ φήμας ὑπὲρ
 αὐτοῦ δεδοικὼς ἐν τοσούτοις καὶ τηλικούτοις
 ἀναστρεφομένου στρατηγοῖς πολεμίοις, ἐδίωκε
 βοηθήσων. γνοὺς δὲ ὁ Πομπήϊος ἐγγὺς ὄντα
 προσέταξε τοῖς ἡγεμόσιν ἐξοπλίζειν καὶ διακοσμεῖν
 τὴν δύναμιν, ὡς καλλίστη τῷ αὐτοκράτορι
 καὶ λαμπροτάτη φανείη· μεγάλας γὰρ ἤλπιζε
 παρ´ αὐτοῦ τιμάς, ἔτυχε δὲ μειζόνων. ὡς γὰρ
 εἶδεν αὐτὸν ὁ Σύλλας προσιόντα καὶ τὴν στρατιὰν
 παρεστῶσαν εὐανδρίᾳ τε θαυμαστὴν καὶ διὰ
 τὰς κατορθώσεις ἐπηρμένην καὶ ἱλαράν, ἀποπηδήσας
 τοῦ ἵππου καὶ προσαγορευθείς, ὡς εἰκός,
 αὐτοκράτωρ ἀντιπροσηγόρευσεν αὐτοκράτορα τὸν
 Πομπήϊον, οὐδενὸς ἂν προσδοκήσαντος ἀνδρὶ νέῳ
 καὶ μηδέπω βουλῆς μετέχοντι κοινώσασθαι τοὔνομα
 τοῦτο Σύλλαν, περὶ οὗ Σκηπίωσι καὶ
 Μαρίοις ἐπολέμει. καὶ τἆλλα δὲ ἦν ὁμολογοῦντα
 ταῖς πρώταις φιλοφροσύναις, ὑπεξανισταμένου
 τε προσιόντι τῷ Πομπηΐῳ καὶ τῆς  κεφαλῆς ἀπάγοντος 
τὸ ἱμάτιον, ἃ πρὸς ἄλλον οὐ  ῥᾳδίως ἑωρᾶτο ποιῶν, 
καίπερ ὄντων πολλῶν καὶ  ἀγαθῶν περὶ αὐτόν.
 Οὐ μὴν ἐκουφίσθη γε τούτοις ὁ Πομπήϊος,
 ἀλλ´ εὐθὺς εἰς τὴν Κελτικὴν ὑπ´ αὐτοῦ πεμπόμενος,
 ἣν ἔχων ὁ Μέτελλος ἐδόκει μηδὲν ἄξιον
 πράττειν τῆς παρασκευῆς, οὐ καλῶς ἔφη ἔχειν
 πρεσβύτερον καὶ προὔχοντα δόξῃ στρατηγίας
 ἀφαιρεῖσθαι, βουλομένῳ μέντοι τῷ Μετέλλῳ καὶ
 κελεύοντι συμπολεμεῖν καὶ βοηθεῖν ἕτοιμος εἶναι.
 δεξαμένου δὲ τοῦ Μετέλλου καὶ γράψαντος ἥκειν,
 ἐμβαλὼν εἰς τὴν Κελτικὴν αὐτός τε καθ´ ἑαυτὸν
 ἔργα θαυμαστὰ διεπράττετο, καὶ τοῦ Μετέλλου
 τὸ μάχιμον καὶ θαρσαλέον ἤδη σβεννύμενον ὑπὸ
 γήρως αὖθις ἐξερρίπιζε καὶ συνεξεθέρμαινεν,
 ὥσπερ ὁ ῥέων καὶ πεπυρωμένος χαλκὸς τῷ πεπηγότι
 καὶ ψυχρῷ περιχυθεὶς λέγεται τοῦ πυρὸς
 μᾶλλον ἀνυγραίνειν καὶ συνανατήκειν. ἀλλὰ
 γάρ, ὥσπερ ἀθλητοῦ πρωτεύσαντος ἐν ἀνδράσι
 καὶ τοὺς πανταχοῦ καθελόντος ἐνδόξως ἀγῶνας
 εἰς οὐδένα λόγον τὰς παιδικὰς τίθενται νίκας οὐδ´
 ἀναγράφουσιν, οὕτως ἃς ἔπραξε τότε πράξεις ὁ
 Πομπήϊος, αὐτὰς καθ´ ἑαυτὰς ὑπερφυεῖς οὔσας,
 πλήθει δὲ καὶ μεγέθει τῶν ὑστέρων ἀγώνων καὶ
 πολέμων κατακεχωσμένας, ἐδεδίειν κινεῖν, μὴ
 περὶ τὰ πρῶτα πολλῆς διατριβῆς γενομένης τῶν
 μεγίστων καὶ μάλιστα δηλούντων τὸ ἦθος ἔργων
 καὶ παθημάτων τοῦ ἀνδρὸς ἀπολειφθῶμεν.
 | [8] VIII. Nondum haec resciuerat Sylla, sed primis nuntiis 
 
et rumoribus allatis timens Pompeio inter tot tantosque hostium 
 
duces uersanti auxilii ferendi causa ad eum tendebat. 
 
Pompeius ubi prope Syllam esse percepit, ducibus mandauit 
 
uti exercitum diligentissime armarent atque instruerent, 
 
ut quam pulcherrimus imperatori splendidissimusque 
 
appareret; sperabat enim magnos a Sylla honores, sed speratis 
 
maiores adeptus est. Etenim ut accedentem uidit 
 
Sylla exercitumque robore praestantem, rebusque gestis 
 
animosum hilaremque conspexit, ab equo desiluit, salutatusque 
 
(uti consentaneum erat) imperator a Pompeio, imperatoris 
 
nomine resalutauit, quod nemo eum facturum 
 
credidisset, ut iuuenem nondumque senatoriam dignitatem 
 
nactum eo nomine impertiret, de quo cum Scipionibus et 
 
Mariis digladiabatur. Reliqua primae illius comitati 
 
conuenerunt, quod accedente Pompeio assurrexit, quod 
 
caput detexit, quae non temere alterius causa faciebat, tametsi 
 
multos secum et bonos uiros haberet. Non tamen 
 
inflatus his honoribus est Pompeius, sed statim a Sylla ire 
 
iussus in Gallium, quam prouinciam Metellus tenens nihil 
 
dignum exspectatione gerere uidebatur, non aequum esse 
 
respondit, seni et gloria illustri uiro adimi belli gerendi 
 
munus; paratum quidem se esse ire ad Metellum et una 
 
bellum administrare, si illi sit uolenti. Hoc quum probaret 
 
Metellus et per litteras uenire iuberet, in Hispaniam profectus, 
 
quum ipse res admiratione dignas gessit, tum Metelli 
 
audaciam uiresque iam senio elanguescentes rursus exsuscitauit 
 
atque calefecit, quomodo affirmant aeri concreto 
 
iam et refrigerato aes colliquatum igni et fluens affusum, 
 
maiorem ipso igne colliquandi uim habere. Verum 
 
enimuero sicuti praestantissimi alicuius inter homines athletae, 
 
et qui omnibus ex certaminibus gloriosam palmam retulerit, 
 
uictorias, quas puer consecutus est, memoratu 
 
dignas non existimant, neque ascribunt reliquis; sic et quae 
 
tum edidit Pompeius facinora, ingentia ea si per se consideres, 
 
magnitudine tamen et multitudine eorum quae deinceps 
 
bella et certamina obiit, ita offuscantur, ut ueritus sim ne 
 
si ea referre aggrediar, primisque immorer eius actionibus, 
 
maximas res gestas, casusque qui ingenium ipsius potissimum 
 
declarant, expositurus deficiam.
 
 | [8] VIII. Sylla ignorait encore tous ces combats ; mais 
aux premières nouvelles qu'il en reçut, il craignit 
pour Pompée, en le voyant environné de tant et de 
si grands capitaines; et il se hâta d'aller à son secours. 
Pompée, informé de son approche, ordonne 
à tous ses officiers de faire prendre les armes à 
leurs soldats, et de les ranger en bataille, afin que 
l'armée parût devant son général dans le meilleur 
état et dans l'appareil le plus brillant. Il s'attendait 
à de grands honneurs, et il en reçut de plus 
grands encore. Dès que Sylla le vit venir à lui, et qu'il 
aperçut ses troupes dans le plus bel ordre, toutes 
composées de beaux hommes, à qui leurs succès 
inspiraient autant de fierté que de joie, il descendit 
de cheval, et salué par Pompée du nom d'imperator, 
il le salua du même titre, au grand étonnement 
de tous ceux qui l'environnaient, et qui ne 
s'attendaient pas que Sylla communiquât à un 
jeune homme qui n'était pas encore sénateur, un 
titre si honorable, pour lequel il faisait la guerre 
aux Scipions et aux Marius. Le reste de sa conduite 
répondit à ces premiers témoignages de satisfaction : 
il se levait toujours devant Pompée, et 
ôtait de dessus sa tête le pan de sa robe, ce qu'il 
ne faisait pas facilement pour tout autre, quoiqu'il 
fût environné d'un grand nombre d'officiers distingués. 
Pompée ne s'enfla point de ces honneurs; 
au contraire, Sylla ayant voulu l'envoyer dans la 
Gaule, où Métellus commandait et ne faisait rien 
qui répondît aux grandes forces dont il disposait,
lui représenta qu'il ne serait pas honnête d'enlever 
le commandement de l'armée à un général 
plus âgé que lui, et qui jouissait d'une plus grande 
réputation; mais que si Métellus y consentait, et
qu'il l'engageât de lui-même à venir l'aider dans 
cette guerre, il était tout prêt à l'aller joindre. 
Métellus accepta volontiers cette offre, et lui écrivit 
de se rendre auprès de lui. Pompée entra donc 
dans la Gaule, où les exploits étonnants qu'il fit 
réchauffèrent l'audace et l'ardeur guerrière de Métellus, 
que la vieillesse avait presque éteintes : 
ainsi, le fer embrasé et mis en fusion, si on le 
verse sur un fer dur et froid, l'amollit et le fond 
plus vite que le feu même. Lorsqu'un athlète est 
devenu le premier entre tous ses rivaux, et qu'il 
s'est couvert de gloire dans tous les combats, on 
ne parle plus des victoires de son enfance, on ne 
les inscrit pas dans les fastes publics ; de même j'ai 
évité de toucher aux exploits que fit alors Pompée, 
quelque admirables qu'ils soient en eux-mêmes, 
parce qu'ils sont comme ensevelis sous le nombre 
et la grandeur de ses dernières actions; je n'ai pas 
voulu, en m'arrêtant trop sur les premiers, m'exposer 
à passer légèrement sur ses plus beaux faits 
d'armes, et sur les événements de sa vie qui font 
le mieux connaître le caractère et les moeurs de cet 
homme célèbre.
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