| [7] Ἀνέστησαν οὖν ἐπ´ αὐτὸν τρεῖς ἅμα
 στρατηγοὶ πολέμιοι, Καρίνας καὶ Κλοίλιος καὶ
 Βροῦτος, οὐκ ἐναντίοι πάντες οὐδὲ ὁμόθεν, ἀλλὰ
 κύκλῳ τρισὶ στρατοπέδοις περιχωροῦντες ὡς
 ἀναρπασόμενοι. ὁ δὲ οὐκ ἔδεισεν, ἀλλὰ πᾶσαν
 εἰς ταὐτὸ τὴν δύναμιν συναγαγὼν ὥρμησεν ἐφ´
 ἓν τὸ τοῦ Βρούτου στράτευμα, τοὺς ἱππεῖς, ἐν οἷς
 ἦν αὐτός, προτάξας. ἐπεὶ δὲ καὶ παρὰ τῶν
 πολεμίων ἀντεξίππευσαν οἱ Κελτοί, τὸν πρῶτον
 αὐτῶν καὶ ῥωμαλεώτατον φθάνει παίσας ἐκ
 χειρὸς δόρατι καὶ καταβαλών. οἱ δὲ ἄλλοι
 τραπόμενοι καὶ τὸ πεζὸν συνετάραξαν, ὥστε
 φυγὴν γενέσθαι πάντων. ἐκ δὲ τούτου στασιάσαντες
 οἱ στρατηγοὶ πρὸς ἀλλήλους ἀνεχώρησαν,
 ὡς ἕκαστος ἔτυχε, Πομπηΐῳ δὲ προσεχώρουν αἱ
 πόλεις, ὡς διὰ φόβον ἐσκεδασμένων τῶν πολεμίων.
 αὖθις δὲ Σκηπίωνος ἐπιόντος αὐτῷ τοῦ
 ὑπάτου, πρὶν ἐν ἐμβολαῖς ὑσσῶν γενέσθαι τὰς
 φάλαγγας, οἱ Σκηπίωνος ἀσπασάμενοι τοὺς Πομπηΐου
 μετεβάλοντο, Σκηπίων δὲ ἔφυγε. τέλος δὲ
 Κάρβωνος αὐτοῦ περὶ τὸν Ἄρσιν ποταμὸν ἱππέων
 συχνὰς ἴλας ἐφέντος, εὐρώστως ὑποστὰς
 καὶ τρεψάμενος εἰς χαλεπὰ καὶ ἄφιππα χωρία
 πάντας ἐμβάλλει διώκων· οἱ δὲ τὴν σωτηρίαν
 ἀνέλπιστον ὁρῶντες ἐνεχείρισαν αὑτοὺς μετὰ τῶν
 ὅπλων καὶ τῶν ἵππων.
 | [7] VII. Itaque tres aduersae partis duces, Carinnas, Cloelius 
 
et Brutus, contra Pompeium insurrexerunt, tribus diuersis
 
exercitibus eum ambientes, uti in medio inclusum arriperent. 
 
Pompeius nihil perterritus, toto exercitu instructo
 
in Brutum duxit, equites, inter quos ipse erat, primo loco 
 
agens. Quumque hostium equitatus Gallicus obuiam processisset, 
 
primum eorum et robustissimum cominus hasta 
 
ictum deiecit : reliqui retro auersi, peditum quoque aciem
 
disiecerunt, et in fugam totus exercitus sese dedit. Duces 
 
autem discordia oborta, quo quemque sors tulit, a sese 
 
discesserunt. Ciuitates ob metum dissipatos Carbonianos 
 
ratae Pompeio se coniunxerunt. Mox Scipio consul quum
 
aduersus eum proficisceretur, antequam intra teli iactum 
 
acies peruenissent, milites Scipionis salutauerunt milites
 
Pompeii et transitionem fecerunt; Scipio effugit. Tandem 
 
ad Arsim fluuium ab ipso Carbone immissas permultas 
 
equitum turmas fortiter substitit, fusosque urgens in loca 
 
equitatui iniqua compulit, ita ut nulla salutis spe apparente, 
 
se cum armis et equis ipsi tradiderint.
 
 | [7] VII. Trois chefs du parti contraire vinrent l'assaillir 
en même temps; c'étaient Carinnas, Célius 
et Brutus; ils ne l'attaquèrent pas de front ni tous 
ensemble, mais par trois différents côtés, et avec 
trois corps d'armée séparés, dans l'espoir de l'envelopper 
et de l'enlever facilement. Pompée, sans 
s'effrayer de leur nombre, rassemble toutes ses 
forces, tombe sur les troupes de Brutus avec sa 
cavalerie qu'il commandait en personne, et qu'il 
avait placée au front de la bataille. La cavalerie
des ennemis, composée de Gaulois, donna aussi la 
première; Pompée prévenant celui qui en était le 
chef, et qui paraissait le plus fort de la troupe, 
le perce de sa lance et le renverse par terre; à 
l'instant tous les autres tournent le dos, jettent le 
désordre parmi l'infanterie, et l'entraînent dans 
leur fuite. Cette déroute mit la division entre les 
trois généraux, qui se retirèrent chacun de son 
côté; les villes, attribuant à la crainte cette dispersion 
des ennemis, se rendirent à Pompée. Le consul 
Scipion marcha aussi contre lui; mais avant que les 
deux armées fussent à la portée du trait, les soldats 
de Scipion, saluant ceux de Pompée, passèrent de 
leur côté, et Scipion fut obligé de prendre la fuite. 
Enfin, Carbon ayant détaché contre lui, près de 
la rivière d'Asis, plusieurs compagnies de sa cavalerie, 
Pompée les chargea si vigoureusement, 
qu'il les mit en fuite, et que, les ayant poursuivies 
avec vivacité, il les força de se jeter dans des 
lieux difficiles, où la cavalerie ne pouvait agir; 
elle perdit tout espoir de se sauver, et se rendit à 
Pompée avec ses chevaux et ses armes.
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