| [69] Πομπήϊος δὲ τὸ μὲν δεξιὸν αὐτὸς ἔχων
 ἔμελλεν ἀνθίστασθαι πρὸς Ἀντώνιον, ἐν δὲ τῷ
 μέσῳ Σκηπίωνα τὸν πενθερὸν ἀντέταξε Καλβίνῳ
 Λευκίῳ, τὸ δὲ εὐώνυμον εἶχε μὲν Λεύκιος Δομέτιος,
 ἐρρώσθη δὲ τῷ πλήθει τῶν ἱππέων. ἐνταῦθα
 γὰρ ὀλίγου δεῖν ἅπαντες ἐρρύησαν ὡς Καίσαρα
 βιασόμενοι καὶ τὸ δέκατον τάγμα διακόψοντες,
 οὗ πλεῖστος ἦν ὁ λόγος ὡς μαχιμωτάτου, καὶ
 Καῖσαρ ἐν ἐκείνῳ ταττόμενος εἰώθει μάχεσθαι.
 κατιδὼν δὲ πεφραγμένον ἵππῳ τοσαύτῃ τῶν
 πολεμίων τὸ εὐώνυμον, καὶ φοβηθεὶς τὴν λαμπρότητα
 τοῦ ὁπλισμοῦ, μετεπέμψατο σπείρας ἓξ
 ἀπὸ τῶν ἐπιταγμάτων καὶ κατέστησεν ὄπισθεν
 τοῦ δεκάτου, κελεύσας ἡσυχίαν ἄγειν ἀδήλους
 τοῖς πολεμίοις ὄντας· ὅταν δὲ προσελαύνωσιν οἱ
 ἱππεῖς, διὰ τῶν προμάχων ἐκδραμόντας μὴ προέσθαι
 τοὺς ὑσσούς, ὥσπερ εἰώθασιν οἱ κράτιστοι
 σπεύδοντες ἐπὶ τὰς ξιφουλκίας, ἀλλὰ παίειν ἄνω
 συντιτρώσκοντας ὄμματα καὶ πρόσωπα τῶν
 πολεμίων· οὐ γὰρ μενεῖν τοὺς καλοὺς τούτους
 καὶ ἀνθηροὺς πυρριχιστὰς διὰ τὸν ὡραϊσμόν,
 οὐδὲ ἀντιβλέψειν πρὸς τὸν σίδηρον ἐν ὀφθαλμοῖς
 γινόμενον. ἐν τούτοις μὲν οὖν ὁ Καῖσαρ ἦν.
 Ὁ δὲ Πομπήϊος ἀφ´ ἵππου τὴν παράταξιν
 ἐπισκοπῶν, ὡς ἑώρα τοὺς μὲν ἀντιπάλους μεθ´
 ἡσυχίας τὸν καιρὸν ἐν τάξει προσμένοντας, τῆς
 δ´ ὑφ´ αὑτῷ στρατιᾶς τὸ πλεῖστον οὐκ ἀτρεμοῦν,
 ἀλλὰ κυμαῖνον ἀπειρίᾳ καὶ θορυβούμενον, ἔδεισε
 μὴ διασπασθῇ παντάπασιν ἐν ἀρχῇ τῆς μάχης,
 καὶ παράγγελμα τοῖς προτεταγμένοις ἔδωκεν
 ἑστῶτας ἐν προβολῇ καὶ μένοντας ἀραρότως δέχεσθαι
 τοὺς πολεμίους. ὁ δὲ Καῖσαρ αἰτιᾶται
 τὸ στρατήγημα τοῦτο· τῶν τε γὰρ πληγῶν τὸν
 ἐξ ἐπιδρομῆς τόνον ἀμαυρῶσαι, καὶ τὴν μάλιστα
 τοὺς πολλοὺς ἐν τῷ συμφέρεσθαι τοῖς πολεμίοις
 πληροῦσαν ἐνθουσιασμοῦ καὶ φορᾶς ἀντεξόρμησιν,
 ἅμα κραυγῇ καὶ δρόμῳ τὸν θυμὸν αὔξουσαν,
 ἀφελόντα πῆξαι καὶ καταψῦξαι τοὺς ἄνδρας.
 ἦσαν δὲ οἱ μὲν μετὰ Καίσαρος δισχίλιοι πρὸς
 δισμυρίοις, οἱ δὲ μετὰ Πομπηΐου βραχεῖ πλείονες
 ἢ διπλάσιοι τούτων.
 | [69] LXIX. Pompeius dextrum cornu Antonio oppositum 
 
cepit, medium aciem Scipioni socero tuendam contra Domitium 
 
Caluinum dedit, sinistrum L- Domitius Ahenobarbus 
 
ducebat, equitatu multo munitum. Huc enim se omnes 
 
fore contulerant, uti decimam legionem, quae maxime uirtute 
 
bellica erat nobilis, disiicerent, Caesaremque in ea 
 
pugnam obire solitum funderent. Verum Caesar quum 
 
laeuum hostium cornu tam ualide equitatu stipatum cerneret, 
 
armorum splendorem metuens, sex cobortes ex subsidiis 
 
euocauit et a tergo decimae legionis collocauit, mandato
 
uti quiescerent neque se conspiciendos hostibus darent; 
 
ubi equites hostium impetum dedissent, tum ipsi per primam 
 
aciem sese proriperent, neque tum (uti solent fortissimi facere 
 
militum, ad rem gladiis gerendam properantes) pila 
 
abiicerent, sed iis altius coniectis oculos et facies hostium 
 
impeterent. Etenim formosos illos et aetate florentes saltatores 
 
neque subsistere propter teneritatem, neque oculos 
 
attollere aduersus ferrum praesens ausuros.  Haec Caesar 
 
agebat. Pompeius uero ex equo aciem inspiciens, quum 
 
hostes Ioco se tenere et tempos pugnae composito ordine 
 
exspectare cerneret, milites autem suos pro imperitia 
 
aestuare ac tumultuari, ac uix se continere, metuens ne 
 
initio pugnae a se inuicem diuellerentur, primam aciem 
 
tuentibus mandauit, uti loco persisterent impetumque hostium 
 
constantes exciperent. Id consilium Caesar reprehendit ; 
 
nempe ictuum uiolentiam, quae ex cursu intenditur, 
 
retudisse eum, praeterea impetu illo, qui inter excurrendum 
 
in hostem plerosque incendit et quasi furore
 
quodam incitat ac cum clamore et cursu ardorem pugnandi 
 
auget, represso, animos eum suorum refrigerasse. Erant 
 
in exercitu Caesaris uiginti duo millia, in Pompeiano duplo 
 
paullo plures numero.
 
 | [69] LXIX. Pompée commandait l'aile droite, et 
avait Antoine en tête. Le centre était occupé par 
son beau-père Scipion, qui se trouvait opposé à 
Lucius Albinus : il plaça Domitius à l'aile gauche, 
qu'il fortifia par la cavalerie; car presque tous les 
chevaliers romains s'y étaient portés dans l'espoir 
de forcer César, et de tailler en pièces la 
dixième légion, qui était célèbre par sa valeur, et au 
milieu de laquelle César avait coutume de combattre. 
Mais quand il vit la gauche des ennemis soutenue par 
une cavalerie si nombreuse, craignant pour ses soldats l'éclat 
étincelant des armes des chevaliers de Pompée, il fit venir, du 
corps de réserve, six cohortes qu'il plaça derrière 
la dixième légion, avec ordre de se tenir tranquilles 
sans se montrer aux ennemis, et, lorsque leur cavalerie 
commencerait la charge, de s'avancer aux 
premiers rangs, et au lieu de lancer de loin leurs 
javelots, comme font ordinairement les plus braves 
qui sont pressés d'en venir à l'épée, de les porter 
droit à la visière du casque; et de frapper les ennemis 
aux yeux et au visage : «Car, leur disait-il, 
ces beaux danseurs si fleuris, jaloux de conserver 
leur jolie figure, ne soutiendront pas l'éclat 
du fer qui brillera de si près à leurs yeux.»
Telles furent les dispositions de César. Pompée, de 
son côté, étant monté à cheval, considérait l'ordonnance 
des deux armées; et voyant que celle des ennemis attendait 
tranquillement le signal de l'attaque; qu'au contraire la plus 
grande partie des siens, au lieu de rester immobiles dans leurs 
rangs, s'agitaient dans un grand désordre, faute d'expérience, 
il craignait que, dès le commencement de l'action, 
ils ne rompissent leur ordonnance : il envoya donc à ses premiers 
rangs l'ordre de rester fermes dans leurs postes, de se tenir serrés 
les uns contre les autres, et de soutenir ainsi le choc 
de l'ennemi. César blâme cette disposition; 
il prétend qu'elle affaiblit la vigueur que donne, 
aux coups que les soldats portent, l'impétuosité de 
leur course; qu'elle émousse cette ardeur d'où 
naissent l'enthousiasme et la fureur guerrière qui 
sont l'âme des combattants ; que les chocs mutuels 
enflamment de plus en plus les courages, échauffés 
encore par la course et les cris : en leur ôtant ces 
avantages, Pompée amortit et glaça, pour ainsi 
dire, le cœur de ses soldats. César avait environ 
vingt-deux mille hommes, et Pompée un peu plus du double.
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