HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 68

  Chapitre 68

[68] Ἀλλ´ ὅμως ἐγκείμενοι καὶ θορυβοῦντες, ἐπεὶ κατέβησαν εἰς τὸ Φαρσάλιον πεδίον, ἠνάγκασαν βουλὴν προθεῖναι τὸν Πομπήϊον, ἐν Λαβιηνὸς τῶν ἱππέων ἄρχων πρῶτος ἀναστὰς ὤμοσε μὴ ἀναχωρήσειν ἐκ τῆς μάχης, εἰ μὴ τρέψαιτο τοὺς πολεμίους· τὰ δὲ αὐτὰ καὶ πάντες ὤμνυσαν. τῆς δὲ νυκτὸς ἔδοξε κατὰ τοὺς ὕπνους Πομπήϊος εἰς τὸ θέατρον εἰσιόντος αὐτοῦ κροτεῖν τὸν δῆμον, αὐτὸς δὲ κοσμεῖν ἱερὸν Ἀφροδίτης νικηφόρου πολλοῖς λαφύροις. καὶ τὰ μὲν ἐθάρρει, τὰ δὲ ὑπέθραττεν αὐτὸν ὄψις, δεδοικότα μὴ τῷ γένει τῷ Καίσαρος εἰς Ἀφροδίτην ἀνήκοντι δόξα καὶ λαμπρότης ἀπ´ αὐτοῦ γένηται· καὶ πανικοί τινες θόρυβοι διᾴττοντες ἐξανέστησαν αὐτόν. ἑωθινῆς δὲ φυλακῆς ὑπὲρ τοῦ Καίσαρος στρατοπέδου πολλὴν ἡσυχίαν ἄγοντος ἐξέλαμψε μέγα φῶς, ἐκ δὲ τούτου λαμπὰς ἀρθεῖσα φλογοειδὴς ἐπὶ τὸ Πομπηΐου κατέσκηψε· καὶ τοῦτο ἰδεῖν φησι Καῖσαρ αὐτὸς ἐπιὼν τὰς φυλακάς. ἅμα δὲ ἡμέρᾳ μέλλοντος αὐτοῦ πρὸς Σκοτοῦσαν ἀναζευγνύειν καὶ τὰς σκηνὰς τῶν στρατιωτῶν καθαιρούντων καὶ προπεμπόντων ὑποζύγια καὶ θεράποντας, ἧκον οἱ σκοποὶ φράζοντες ὅπλα πολλὰ καθορᾶν ἐν τῷ χάρακι τῶν πολεμίων διαφερόμενα, καὶ κίνησιν εἶναι καὶ θόρυβον ἀνδρῶν ἐπὶ μάχην ἐξιόντων. μετὰ δὲ τούτους ἕτεροι παρῆσαν εἰς τάξιν ἤδη καθίστασθαι τοὺς πρώτους λέγοντες. μὲν οὖν Καῖσαρ εἰπὼν τὴν προσδοκωμένην ἥκειν ἡμέραν, ἐν πρὸς ἄνδρας, οὐ πρὸς λιμὸν οὐδὲ πενίαν μαχοῦνται, κατὰ τάχος πρὸ τῆς σκηνῆς ἐκέλευσε προθεῖναι τὸν φοινικοῦν χιτῶνα· τοῦτο γὰρ μάχης Ῥωμαίοις ἐστὶ σύμβολον. οἱ δὲ στρατιῶται θεασάμενοι μετὰ βοῆς καὶ χαρᾶς τὰς σκηνὰς ἀφέντες ἐφέροντο πρὸς τὰ ὅπλα. καὶ τῶν ταξιαρχῶν ἀγόντων εἰς ἣν ἔδει τάξιν, ἕκαστος, ὥσπερ χορός, ἄνευ θορύβου μεμελετημένως εἰς τάξιν καὶ πρᾴως καθίστατο. [68] LXVIII. Enimuero urgentes Pompeium tumultuantesque, ut in Pharsalicos campos peruentum est, senatum aduocare coegerunt; ibi Labienus magister equitum primus omnium surgens, iurauit se nisi fusis hostibus ex praelio non rediturum, eodemque modo ceteri omnes iurauerunt. Noctu in somnis uisus est sibi Pompeius in theatrum ingredi, applaudente populo, et multis ornare spoliis templum Veneris Victricis. Eo insomnio partim confirmatus est, partim territus, metuens ne Caesari, qui ad Venerem genus suum referebat, gloriam ipse et splendorem afferret. Panici quoque terrores in castris exorti ipsum excitauerunt. Matutina uigilia in castris Caesaris summo silentio ingens lumen effulsit, atque inde fax flammea accensa super Pompeii castra decubuit; hoc se Caesar ipse, quum excubias inspiceret, uidisse ait. Orta luce quum Scotusam uersus proficisci statuisset, ac iam tabernacula milites demolirentur et iumenta calonesque praemitterent, exploratores annuntiant multa in castris Pompeii arma hinc inde circumferri, tumultumque esse et agitationem qualis ad pugnam exeuntium assolet : post hos alii primos iam ordines aciei instructos referunt. Tum Caesar exspectatum illum diem adesse inquiens, ubi non cum fame et egestate, sed cum hoste sit pugnandum, celeriter ante tabernaculum puniceam togam (hoc pugnae signum est Romanis) suspendi iussit. Quae ut a militibus est conspecta, effuso gaudio atque clamore omissis tabernaculis, arma rapuerunt et a ductoribus in suum quisque locum ducti, ueluti chorus quidam absque omni turba composite suum singuli ordinem seruauerunt. [68] LXVIII. Peu touchés de ces considérations, ils ne cessaient de presser et d'importuner Pompée : à peine descendus dans la plaine de Pharsale ils le forcèrent d'assembler un conseil, dans lequel Labiénus, commandant de la cavalerie, se levant le premier, jura qu'il ne cesserait de combattre qu'après avoir mis les ennemis en fuite; et ce serment fut répété par tous les autres. La nuit suivante, Pompée crut voir en songe qu'il était reçu au théâtre par le peuple avec de vifs applaudissements, et qu'il ornait de riches dépouilles la chapelle de Vénus Nicéphore. Si cette vision le rassurait d'un côté, elle le troublait de l'autre, en lui faisant craindre que César, qui rapportait son origine à Vénus, ne tirât, des dépouilles de son rival, de l'éclat et de la gloire. Dans ce moment, des terreurs paniques, qui s'élevèrent dans son camp, l'éveillèrent en sursaut; et le matin, comme on posait les gardes, on vit tout à coup sur le camp de César, où régnait la plus grande tranquillité, s'élever une vive lumière, à laquelle s'alluma un flambeau ardent qui vint fondre sur le, camp de Pompée. César lui-même dit l'avoir vue en allant visiter ses gardes. A la pointe du jour, César se disposait à décamper; et déjà les soldats, levant leurs tentes, faisaient partir devant eux les valets et les bêtes de somme, lorsque ses coureurs vinrent lui rapporter qu'ils avaient aperçu un grand mouvement d'armes dans le camp des ennemis; que le bruit et le tumulte qu'on y entendait annonçaient les préparatifs d'un combat; bientôt après il en arriva d'autres qui assurèrent que les premiers rangs s'étaient déjà mis en bataille. A cette nouvelle, César s'écria qu'il arrivait ce jour attendu depuis si longtemps, où ils allaient combattre, non contre la faim et la disette, mais contre des hommes; il ordonne en même temps qu'on place devant sa tente une cotte d'armes de pourpre, signal ordinaire de la bataille chez les Romains. A peine les soldats l'ont aperçue, que poussant des cris de joie, ils laissent leurs tentes et courent aux armes. Les officiers les conduisent aux postes qui leur étaient assignés, et chacun prend sa place avec autant d'ordre et de tranquillité que si l'on n'eût arrangé qu'un choeur de tragédie.


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Dernière mise à jour : 30/03/2005