HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 62

  Chapitre 62

[62] Ὀλίγαις δὲ ὕστερον ἡμέραις Καῖσαρ εἰσελάσας καὶ κατασχὼν τὴν Ῥώμην τοῖς μὲν ἄλλοις ἐπιεικῶς ἐνέτυχε καὶ κατεπράϋνε, τῶν δὲ δημάρχων ἑνὶ Μετέλλῳ κωλύοντι χρήματα λαβεῖν αὐτὸν ἐκ τοῦ ταμιείου θάνατον ἠπείλησε, καὶ προσέθηκε τῇ ἀπειλῇ τραχύτερον λόγον· ἔφη γὰρ ὡς τοῦτο φῆσαι χαλεπὸν ἦν αὐτῷ μᾶλλον πρᾶξαι. τρεψάμενος δὲ τὸν Μέτελλον οὕτω, καὶ λαβὼν ὧν ἔχρῃζεν, ἐδίωκε Πομπήϊον, ἐκβαλεῖν σπεύδων ἐκ τῆς Ἰταλίας πρὶν ἀφικέσθαι τὴν ἐξ Ἰβηρίας αὐτῷ δύναμιν. δὲ τὸ Βρεντέσιον κατασχὼν καὶ πλοίων εὐπορήσας τοὺς μὲν ὑπάτους εὐθὺς ἐμβιβάσας καὶ μετ´ αὐτῶν σπείρας τριάκοντα προεξέπεμψεν εἰς Δυρράχιον, Σκηπίωνα δὲ τὸν πενθερὸν καὶ Γναῖον τὸν υἱὸν εἰς Συρίαν ἀπέστειλε ναυτικὸν κατασκευάσοντας. αὐτὸς δὲ φραξάμενος τὰς πύλας καὶ τοῖς τείχεσι τοὺς ἐλαφροτάτους στρατιώτας ἐπιστήσας, τοὺς δὲ Βρεντεσίνους ἀτρεμεῖν κατ´ οἰκίαν κελεύσας, ὅλην ἐντὸς τὴν πόλιν ἀνέσκαψε καὶ διετάφρευσε, καὶ σκολόπων ἐνέπλησε τοὺς στενωποὺς πλὴν δυεῖν, δι´ ὧν ἐπὶ θάλατταν αὐτὸς κατῆλθεν. ἡμέρᾳ δὲ τρίτῃ τὸν μὲν ἄλλον ὄχλον ἐν ταῖς ναυσὶν εἶχεν ἤδη καθ´ ἡσυχίαν ἐμβεβηκότα, τοῖς δὲ τὰ τείχη φυλάττουσιν ἐξαίφνης σημεῖον ἄρας καὶ καταδραμόντας ὀξέως ἀναλαβὼν ἀπεπέρασεν. δὲ Καῖσαρ, ὡς εἶδεν ἐκλελειμμένα τὰ τείχη, τὴν φυγὴν αἰσθόμενος μικροῦ μὲν ἐδέησε διώκων τοῖς σταυροῖς καὶ τοῖς ὀρύγμασι περιπετὴς γενέσθαι, τῶν δὲ Βρεντεσίνων φρασάντων φυλαττόμενος τὴν πόλιν καὶ κύκλῳ περιϊὼν ἀνηγμένους εὗρε πάντας πλὴν δυεῖν πλοίων στρατιώτας τινὰς οὐ πολλοὺς ἐχόντων. [62] LXII. Paucis post diebus Caesar Romam uenit, omnibus sese benignum praebens animosque ciuium placans, nisi quod Metello tribuno plebis pecuniam ipsum ex aerario accipere probibenti mortem minatus est, uoce quam minae ipsae essent asperiori addita : minari hoc, quam facere, sibi esse difficilius. Reiecto hunc in modum Metello, acceptis quae opus haberet, Pompeio insequendo se dedit, eiicere eum ex Italia, antequam exercitus ex Hispania ei coniungeretur, festinans. At Pompeius Brundusio occupato, naues ibi nactus, consules cum triginta cohortibus Dyrrhachium praemisit, Scipionem socerum et Cneum filium in Syriam classis parandae causa amandauit. Ipse obstructis portis, in muris expeditissimos militum collocauit et oppidanis mandato uti se domi quisque suae continerent, totam intus urbem suffodit, omnesque uicos actis palis uallauit, duobus, qui ad mare pertinerent, relictis. Tertio die quum multitudo iam tuto naues conscendisset, murorum custodibus subito siguum dedit, celeriterque decurrentes ad se recepit et auectus est. Caesar ut desertos muros uidit, fugam factam sentiens, parum abfuit quin hostem insequens in sudes et fossas incidisset; monitu tamen Brundusinorum urbem uitans, eaque ambita ad mare perueniens, auectos omnes, praeter duo nauigia paucis militibus onusta, deprehendit. [62] LXII. Peu de jours après, César entra dans Rome, et s'en étant rendu maître, il traita avec douceur ceux qui étaient restés, et les rassura. Seulement Métellus, un des tribuns, ayant voulu l'empêcher de prendre de l'argent dans le trésor public, il le menaça de la mort; et à cette terrible menace il ajouta cette parole plus terrible encore, qu'il lui était moins difficile de le faire que de le dire. Ayant ainsi écarté Métellus, et pris tout l'argent dont il avait besoin, il se mit à la poursuite de Pompée, qu'il voulait éloigner promptement de l'Italie, avant que les troupes qu'il attendait d'Espagne fussent arrivées. Pompée s'était emparé de Brindisi ; et après avoir ramassé un grand nombre de vaisseaux, il embarqua les consuls avec trente cohortes, qu'il envoya devant lui à Dyrrachium. Il fit partir en même temps pour la Syrie Scipion son beau-père, et Cnéius Pompéius son fils, qu'il chargea de lui équiper une flotte. Lui-même, après avoir barricadé les portes de la ville, et placé sur les murailles les soldats les plus agiles; après avoir ordonné aux habitants de Brindisi de se tenir tranquillement renfermés dans leurs maisons, il fit couper toutes les rues par des tranchées qu'il remplit de pieux pointus, et qu'il couvrit de claies; il ne réserva que deux rues, par lesquelles il se rendait au port. Au bout de trois jours, il eut paisiblement embarqué le reste de ses troupes; alors, élevant tout à coup un signal aux soldats qui gardaient les murailles, ils accoururent promptement; il les prit dans ses vaisseaux, et traversa la mer. Dès que César vit les murailles désertes, il se douta de la fuite de Pompée; et, en se pressant de le suivre, il manqua d'aller s'enferrer dans les pieux qui bordaient les tranchées que Pompée avait fait creuser dans les rues; mais, averti par les Brindisiens, il évita de passer dans la ville, et ayant pris un détour pour aller au port, il trouva toute la flotte partie, à l'exception de deux vaisseaux montés de quelques soldats.


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Dernière mise à jour : 30/03/2005