| [59] Ἐκ τούτου τὰς ἐσθῆτας ὡς ἐπὶ πένθει
 μετεβάλοντο. Μάρκελλος δὲ πρὸς Πομπήϊον δι´
 ἀγορᾶς ἐβάδιζε τῆς βουλῆς ἑπομένης, καὶ καταστὰς
 ἐναντίος, "Κελεύω σε," εἶπεν, "ὦ Πομπήϊε,
 βοηθεῖν τῇ πατρίδι καὶ χρῆσθαι ταῖς παρεσκευασμέναις
 δυνάμεσι καὶ καταλέγειν ἑτέρας."
 τὰ δ´ αὐτὰ ταῦτα καὶ Λέντλος ἔλεγε, τῶν ἀποδεδειγμένων
 εἰς τὸ μέλλον ὑπάτων ἅτερος. ἀρξαμένου
 δὲ τοῦ Πομπηΐου καταλέγειν οἱ μὲν οὐχ
 ὑπήκουον, ὀλίγοι δὲ γλίσχρως καὶ ἀπροθύμως
 συνῄεσαν, οἱ δὲ πλείους διαλύσεις ἐβόων. καὶ
 γὰρ ἀνέγνω τινὰ Καίσαρος ἐπιστολὴν Ἀντώνιος
 ἐν τῷ δήμῳ, βιασάμενος τὴν βουλήν, ἔχουσαν
 ἐπαγωγοὺς ὄχλου προκλήσεις. ἠξίου γὰρ ἀμφοτέρους
 ἐκβάντας τῶν ἐπαρχιῶν καὶ τὰς στρατιωτικὰς
 δυνάμεις ἀφέντας ἐπὶ τῷ δήμῳ γενέσθαι
 καὶ τῶν πεπραγμένων εὐθύνας ὑποσχεῖν. οἱ δὲ
 περὶ Λέντλον ὑπατεύοντες ἤδη βουλὴν οὐ συνῆγον·
 ἄρτι δὲ ἐκ Κιλικίας ἀφιγμένος Κικέρων
 ἔπραττε διαλλαγάς, ὅπως Καῖσαρ, ἐξελθὼν
 Γαλατίας καὶ τὴν ἄλλην στρατιὰν ἀφεὶς πᾶσαν,
 ἐπὶ δυσὶ τάγμασι καὶ τῷ Ἰλλυρικῷ τὴν δευτέραν
 ὑπατείαν περιμένῃ. Πομπηΐου δὲ δυσκολαίνοντος
 ἐπείσθησαν οἱ Καίσαρος φίλοι θάτερον
 ἀφεῖναι· Λέντλου δὲ ἀντικρούσαντος καὶ Κάτωνος
 αὖθις ἁμαρτάνειν τὸν Πομπήϊον ἐξαπατώμενον
 βοῶντος οὐκ ἔσχον αἱ διαλύσεις πέρας.
 | [59] LIX. Simul, ut in luctu, uestes mutauerunt. Marcellus 
 
autem senatu comitante per forum ad Pompeium profectus, 
 
ut contra astitit, Iubeo, inquit, te, Pompei, auxilium 
 
patriae ferre, copiis quas habes uti, exercitum alium conscribere. 
 
Idem quoque Lentulus, consulum in sequentem 
 
annum designatorum alter, dixit. Pompeio autem delectum 
 
instituenti partim nomina non dederunt ciues, 
 
partim aegre et nulla cum alacritate, plerique pacificationem 
 
clamore poscebant. Etenim Antonius apud populum 
 
inuito etiam senatu epistolam Caesaris recitauerat, uulgo 
 
gratas conditiones habentem. Nam hoc poscebat, ut prouinciis 
 
relictis exercitibusque dimissis uterque apud populum 
 
suorum factorum rationes redderet. Lentulus porro 
 
iam consul senatum non habebat. Cicero tum ex Cilicia 
 
reuersus, paci studebat, hac conditione proposita, uti Caesar 
 
relicta Gallia Illyricum et dimisso omni reliquo exercitu 
 
duas legiones retinens, alterum consulatum exspectaret. 
 
Pompeio hic se difficilem praebente, Caesarianis persuasit, 
 
ut alteram quoque legionem remitterent. Lentulo tamen 
 
repugnante ac Catone Pompeium iterum deceptum peccare 
 
clamante, pacificatio ea irrita fuit.
 
 | [59] LIX. Dès ce moment on changea d'habit dans 
Rome comme pour un deuil public. Et Marcellus, 
traversant la place, suivi de tout le sénat, alla 
trouver Pompée; et s'arrêtant devant lui : 
«Pompée, lui dit-il , je vous ordonne de secourir la
patrie, de vous servir pour cela des forces que
vous avez déjà, et d'en rassembler de nouvelles."
Lentulus, l'un des consuls désignés pour l'année 
suivante, lui fit la même déclaration. Pompée commença 
donc à faire des levées; mais les uns refusèrent 
de donner leurs noms, d'autres, en petit 
nombre, y vinrent de mauvaise grâce, et la plupart 
demandèrent qu'on prît des voies de conciliation. 
Car Antoine, malgré le sénat, avait lu devant le peuple 
une lettre de César, qui contenait des propositions très 
propres à attirer la multitude dans son parti : il demandait 
que Pompée et lui, après avoir quitté leurs gouvernements 
et licencié leurs troupes, se présentassent devant le peuple 
pour y rendre compte de leurs actions. Lentulus, 
qui était déjà dans l'exercice de sa charge, n'assemblait 
point le sénat; Cicéron, nouvellement arrivé
de la Cilicie, proposait, pour accommodement, que 
César quittât la Gaule et licenciât son armée, 
dont il ne conserverait que deux légions, avec 
le gouvernement de l'Illyrie, où il attendrait son 
second consulat. Pompée ayant désapprouvé ce 
moyen de conciliation, les amis de César consentirent 
à lui proposer de licencier une des deux légions; 
mais Lentulus s'étant encore opposé à cette 
proposition, et Caton criant de son côté que Pompée 
faisait une grande faute en se laissant ainsi 
tromper, la négociation fut rompue. 
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