| [56] Οἱ δὲ Καίσαρος φίλοι ταύτην ἀρχὴν
 λαβόντες ἠξίουν τινὰ γενέσθαι καὶ Καίσαρος
 λόγον, ἀγωνιζομένου τοσούτους ἀγῶνας ὑπὲρ τῆς
 ἡγεμονίας· ἢ γὰρ ὑπατείας ἄξιον εἶναι τυχεῖν
 ἑτέρας, ἢ προσλαβεῖν τῇ στρατείᾳ χρόνον, ἐν ᾧ
 τῶν πεπονημένων οὐκ ἄλλος ἐπελθὼν ἀφαιρήσεται
 τὴν δόξαν, ἀλλ´ αὐτὸς ἄρξει καὶ τιμήσεται
 καθ´ ἡσυχίαν ὁ κατεργασάμενος. οὔσης δὲ περὶ
 τούτων ἁμίλλης, ὡς δὴ παραιτούμενος ὑπὲρ τοῦ
 Καίσαρος ἐπ´ εὐνοίᾳ τὸν φθόνον ὁ Πομπήϊος ἔφη
 γράμματα Καίσαρος ἔχειν βουλομένου λαβεῖν
 διάδοχον καὶ παύσασθαι τῆς στρατείας· ὑπατείας
 μέντοι καὶ μὴ παρόντι καλῶς ἔχειν αἴτησιν αὐτῷ
 δοθῆναι. πρὸς ταῦτα ἐνισταμένων τῶν περὶ
 Κάτωνα καὶ κελευόντων ἰδιώτην γενόμενον καὶ
 τὰ ὅπλα καταθέμενον εὑρίσκεσθαί τι παρὰ τῶν
 πολιτῶν ἀγαθόν, οὐκ ἐξερίσας, ἀλλ´ οἷον ἡττηθεὶς
 ὁ Πομπήϊος ὕποπτος ἦν μᾶλλον ὧν ἐφρόνει περὶ
 Καίσαρος. ἔπεμψε δὲ καὶ τὰς δυνάμεις ἀπαιτῶν
 ἃς ἔχρησεν αὐτῷ, τὰ Παρθικὰ ποιούμενος πρόφασιν.
 ὁ δέ, καίπερ εἰδὼς ἐφ´ οἷς ἀπῃτεῖτο τοὺς
 στρατιώτας, ἀπέπεμψε καλῶς δωρησάμενος.
 | [56] LVI. Hoc initium amici Caesaris nacti postulauerunt 
 
uti huius quoque ratio aliqua haberetur, qui tot pro imperio 
 
Romano certamina obiisset, scilicet ut aut alter ei consulatus 
 
decerneretur, aut imperii tempus proferretur, ne 
 
quis alius superueniens laborum eius gloriam praeriperet, 
 
sed ipse eo usque imperaret, dum rebus confectis suis per 
 
otium honoribus potiretur. Contentione super his 
 
postulatis exorta, Pompeius, tanquam Caesari cuperet et 
 
inuidiam ab eo amoliretur, litteras se Caesaris habere dixit, 
 
quibus is affirmet, se successorem mitti sibi uelle et imperium 
 
abdicare; par tamen esse uti absenti etiam consulatum 
 
petere liceat. Hae quum a Catone impugnarentur, 
 
priuatim positis armis petere a ciuibus praemia iubente, 
 
Pompeius dimissa contentione et quasi uictum se fassus, 
 
maiorem sui in Caesarem animi suspicionem ostendit. Quin 
 
et Parthici belli praetextu ab eo quos usui dederat milites 
 
repetitum misit. Ille uero, tametsi bene sciret quamobrem 
 
milites repeterentur, praeclare donatos ei remisit.
 
 | [56] LVI. Les amis de César se prévalurent de cet 
exemple pour demander qu'on eût égard à tous les 
combats qu'il livrait pour étendre l'empire romain ; 
il méritait, disaient-ils, ou qu'on lui donnât 
un second consulat, ou qu'on lui continuât son 
gouvernement, afin qu'un successeur ne vînt pas 
lui enlever la gloire de tant de travaux, et que, 
commandant seul dans les lieux qu'il avait soumis, 
il jouît en paix des honneurs que ses exploits lui 
avaient mérités. Cette demande ayant donné lieu à 
une grande discussion, Pompée, comme s'il eût 
voulu, par amitié, détourner l'envie qu'elle pouvait 
exciter contre César, dit qu'il avait des lettres de lui 
par lesquelles il demandait qu'on lui donnât un successeur, 
et qu'il fût déchargé de cette guerre : que 
pour le consulat, il lui paraissait juste qu'on lui 
permît de le demander, quoique absent. Caton 
s'opposa avec force à cette proposition ; il exigea 
que César, réduit à l'état de simple particulier, 
après avoir posé les armes, vînt en personne solliciter 
auprès de ses concitoyens la récompense de 
ses services. Pompée n'insista plus; et, comme 
vaincu par les raisons de Caton, il garda le silence, 
et fit soupçonner que ses dispositions pour 
César n'étaient pas sincères. Il lui fit même 
redemander les deux légions qu'il lui avait prêtées, 
et allégua la guerre des Parthes, dont il était 
chargé. César, qui ne se méprit point sur le motif 
de cette demande, les lui renvoya, comblées de présents.
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