HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 55

  Chapitre 55

[55] Πομπήϊος δὲ παρελθὼν εἰς τὴν πόλιν ἔγημε Κορνηλίαν θυγατέρα Μετέλλου Σκηπίωνος, οὐ παρθένον, ἀλλὰ χήραν ἀπολελειμμένην νεωστὶ Ποπλίου τοῦ Κράσσου παιδός, συνῴκησεν ἐκ παρθενίας, ἐν Πάρθοις τεθνηκότος. ἐνῆν δὲ τῇ κόρῃ πολλὰ φίλτρα δίχα τῶν ἀφ´ ὥρας. καὶ γὰρ περὶ γράμματα καλῶς ἤσκητο καὶ περὶ λύραν καὶ γεωμετρίαν, καὶ λόγων φιλοσόφων εἴθιστο χρησίμως ἀκούειν. καὶ προσῆν τούτοις ἦθος ἀηδίας καὶ περιεργίας καθαρόν, δὴ νέαις προστρίβεται γυναιξὶ τὰ τοιαῦτα μαθήματα· πατὴρ δὲ καὶ γένους ἕνεκα καὶ δόξης ἄμεμπτος. ἀλλ´ ὅμως τοῦ γάμου τοῖς μὲν οὐκ ἤρεσκε τὸ μὴ καθ´ ἡλικίαν· υἱῷ γὰρ αὐτοῦ συνοικεῖν ὥραν εἶχεν Κορνηλία μᾶλλον· οἱ δὲ κομψότεροι τὸ τῆς πόλεως ἡγοῦντο παρεωρακέναι τὸν Πομπήϊον ἐν τύχαις οὔσης, ὧν ἐκεῖνον ἰατρὸν ᾕρηται καὶ μόνῳ παραδέδωκεν αὑτήν· δὲ στεφανοῦται καὶ θύει γάμους, αὐτὴν τὴν ὑπατείαν ὀφείλων ἡγεῖσθαι συμφοράν, οὐκ ἂν οὕτω παρανόμως δοθεῖσαν εὐτυχούσης τῆς πατρίδος. ἐπεὶ δὲ ταῖς δίκαις τῶν δωροδοκιῶν καὶ δεκασμῶν ἐπιστάς, καὶ νόμους γράψας καθ´ οὓς αἱ κρίσεις ἐγίνοντο, τὰ μὲν ἄλλα σεμνῶς ἐβράβευε καὶ καθαρῶς, ἀσφάλειαν ἅμα καὶ κόσμον καὶ ἡσυχίαν αὐτοῦ προσκαθημένου μεθ´ ὅπλων τοῖς δικαστηρίοις παρέχων, Σκηπίωνος δὲ τοῦ πενθεροῦ κρινομένου, μεταπεμψάμενος οἴκαδε τοὺς ἑξήκοντα καὶ τριακοσίους δικαστὰς ἐνέτυχε βοηθεῖν, δὲ κατήγορος ἀπέστη τῆς δίκης ἰδὼν τὸν Σκηπίωνα προπεμπόμενον ἐξ ἀγορᾶς ὑπὸ τῶν δικαστῶν, πάλιν οὖν ἤκουε κακῶς, ἔτι δὲ μᾶλλον ὅτι λύσας νόμῳ τοὺς γινομένους περὶ τῶν κρινομένων ἐπαίνους, αὐτὸς εἰσῆλθε Πλάγκον ἐπαινεσόμενος. καὶ Κάτων (ἔτυχε γὰρ κρίνων) ἐπισχόμενος τὰ ὦτα ταῖς χερσὶν οὐκ ἔφη καλῶς ἔχειν αὐτῷ παρὰ τὸν νόμον ἀκούειν τῶν ἐπαίνων. ὅθεν μὲν Κάτων ἀπεβλήθη πρὸ τοῦ φέρειν τὴν ψῆφον, ἑάλω δὲ ταῖς ἄλλαις Πλάγκος σὺν αἰσχύνῃ τοῦ Πομπηΐου. καὶ γὰρ ὀλίγαις ὕστερον ἡμέραις Ὑψαῖος, ἀνὴρ ὑπατικός, δίκην φεύγων καὶ παραφυλάξας τὸν Πομπήϊον ἐπὶ δεῖπνον ἀπιόντα λελουμένον, ἱκέτευε τῶν γονάτων λαβόμενος. δὲ παρῆλθεν ὑπεροπτικῶς εἰπὼν διαφθείρειν τὸ δεῖπνον αὐτόν, ἄλλο δὲ μηδὲν περαίνειν. οὕτως οὖν ἄνισος εἶναι δοκῶν αἰτίας εἶχε. τὰ δ´ ἄλλα καλῶς ἅπαντα κατέστησεν εἰς τάξιν, καὶ προσείλετο συνάρχοντα τὸν πενθερὸν εἰς τοὺς ὑπολοίπους πέντε μῆνας. ἐψηφίσθη δὲ αὐτῷ τὰς ἐπαρχίας ἔχειν εἰς ἄλλην τετραετίαν, καὶ χίλια τάλαντα λαμβάνειν καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτόν, ἀφ´ ὧν θρέψει καὶ διοικήσει τὸ στρατιωτικόν. [55] LV. Ceterum Pompeius ut in urbem uenit, Corneliam Scipionis Metelli filiam uxorem duxit, morte P- Crassi (huic enim uirgo nupserat) in Parthis nuper interfecti uiduam. Erant ei iuuenculae multae praeter formam amoris illecebrae, ut quae litteras, canere fidibus, ac geometriam probe nosset, et cum fructu philosophos audire consueuisset; aberant quoque ea uitia, quae ex huiusmodi studiis iuniores mulieres contrahere solent, morositas et curiositas. Pater et genere et gloria erat minime contemnendus. Verumtamen nuptias istas eo nomine quidam improbabant, quod aliena aetate essent contractae, quum iam nurus quam uxor Pompeii rectius esset Cornelia; at subtiliores ciuitatis statum neglectui fuisse Pompeio culpabant, cui ea ut suarum calamitatum medico, soli sese dedisset; ipsum uero serta ferre et sacrificia nuptialia peragere, quum ipsum suum consulatum in cladibus patriae numerare debuisset, quem nunquam ei salua republica ita praeter leges commisisset. Praeterea iudicia et Ieges de ambitu statuerat, inque eis iudiciis grauiter et sincere uersabatur, iudicibusque cum armatis ipso praesidens, securitatem, ordinem et quietem praestabat; uerum ubi Scipio socer ipsius in ius uocatus est, trecentos istos ac sexaginta iudices domum aduocans, ut socero suo auxilium ferrent, deprecatus est, ita quidem ut actionem accusator dimiserit, Scipioni iudices e foro comites ire cernens. Ob haec rursus in infamia uersatus est, multoque magis, quod quum lege lata laudari reos uetuisset, ipse in iudicium Planci laudandi causa uenit. Quum quidem Cato, unus iudicum, manibus aures obturans, non licere sibi laudationem legibus prohibitam audire dixit. Et Catone tamen antequam suffragium ferret amoto, ceterorum sententiis Plancus damnatus est cum dedecore Pompeii. Quippe Hypsaeus homo consularis, reus factus et ipse, paucis post illud factum diebus Pompeium a balneo ad coenam euntem quum obseruasset, suppliciterque genua tangens inuocasset, Pompeius sane quam superbe eum praeteriit, nihil ipsum efficere, sibi modo coenam corrumpi dicens. Haec eius inaequalitas in reprehensiones incurrit. Cetera praeclare in ordinem composuit et in reliquos adhuc quinque menses socerum suum collegam sibi asciuit. Decreto quoque Pompeio prouinciae in quadriennium prorogatae sunt, et statutum uti quotannis mille talenta ad alendas copias acciperet. [55] LV. Pompée étant rentré dans Rome, épousa Cornélie, fille de Métellus Scipion, et depuis peu veuve de Publius, fils de Crassus, à qui elle avait été mariée fort jeune, et qui venait de périr chez les Parthes. Cette femme avait, outre sa beauté, bien des moyens de plaire : elle était versée dans la littérature, jouait très bien de la lyre, savait la géométrie, et lisait avec fruit les ouvrages de philosophie : avec tant d'avantages, elle avait su se garantir de ces airs de fierté, de ces manières dédaigneuses que donnent ordinairement aux jeunes femmes ces sortes de connaissances; elle avait d'ailleurs un père irréprochable dans sa naissance et dans sa réputation. Cependant ce mariage ne fut presque approuvé de personne : les uns y blâmaient la disproportion de l'âge; Cornélie était assez jeune pour avoir été mariée plus convenablement au fils de Pompée. Les plus honnêtes citoyens trouvaient que dans cette occasion il avait sacrifié les intérêts de la république, qui, dans l'extrémité où elle était réduite, l'avait choisi pour son médecin, et s'en était rapportée à lui seul de sa guérison : au lieu de répondre à cette confiance, on le voyait, couronné de fleurs, faire des sacrifices et célébrer des noces, tandis qu'il aurait dû regarder comme une calamité publique ce consulat qu'il n'aurait pas eu, contre les lois, seul et sans collègue, si Rome eût été plus heureuse. Il s'occupa d'abord de faire procéder contre ceux qui avaient acheté les suffrages pour parvenir aux charges, et fit des lois pour régler les jugements. Il mit dans tout le reste de sa conduite autant de dignité que d'intégrité; et en présidant lui-même à ces jugements avec des gens armés, il y rétablit l'ordre et la tranquillité. Mais Scipion, son beau-père, ayant été cité en justice, Pompée fit venir chez lui les trois cent soixante juges, et les pria d'être favorables à l'accusé. L'accusateur voyant Scipion reconduit par les juges, de la place publique jusqu'à sa maison, se désista de sa poursuite. Cette inconséquence fit tort à Pompée. Il fut encore plus blâmé, lorsque au mépris d'une loi qui défendait de louer les accusés dans le cours de l'instruction du procès, et dont il était l'auteur, il se présenta lui-même pour faire l'éloge de Plancus. Caton, qui était au nombre des juges, se boucha les oreilles avec les deux mains, en disant qu'il ne convenait pas d'entendre louer un accusé contre la disposition des lois. On en prit prétexte pour récuser Caton avant qu'il donnât son avis; mais, à la honte de Pompée, Plancus n'en fut pas moins condamné par tous les autres juges. Peu de jours après, Hypséus, homme consulaire, appelé de même devant les tribunaux, attendit Pompée au moment où il sortait du bain pour aller se mettre à table; et se jetant à ses genoux, il implora sa protection. Pompée passa outre avec un air méprisant, et lui dit, pour toute réponse, qu'il ne gagnait, en le retenant, que de faire gâter son souper. Cette inégalité de conduite fut généralement blâmée; il mit d'ailleurs dans tout le reste le plus grand ordre, et se donna, pour les cinq mois qui restaient de son consulat, son beau-père pour collègue. On lui continua ses gouvernements pour quatre autres années, et on l'autorisa à prendre, tous les ans, dans le trésor public, mille talents pour l'entretien et la solde des troupes.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 30/03/2005