| [52] Οὐ μὴν ἀλλὰ τῶν ἄλλων ἀποστάντων
 τοῦ παραγγέλλειν ὑπατείαν, Λεύκιον Δομέτιον
 Κάτων ἔπεισε καὶ παρεθάρρυνε μὴ ἀπειπεῖν· οὐ
 γὰρ ὑπὲρ ἀρχῆς, ἀλλ´ ὑπὲρ ἐλευθερίας εἶναι τὸν
 ἀγῶνα πρὸς τοὺς τυράννους. οἱ δὲ περὶ τὸν
 Πομπήϊον φοβηθέντες τὸν τόνον τοῦ Κάτωνος, μὴ
 τὴν βουλὴν ἔχων ἅπασαν ἀποσπάσῃ καὶ μεταβάλῃ
 τοῦ δήμου τὸ ὑγιαῖνον, οὐκ εἴασαν εἰς ἀγορὰν
 κατελθεῖν τὸν Δομέτιον, ἀλλ´ ἐπιπέμψαντες
 ἐνόπλους ἄνδρας ἀπέκτειναν μὲν τὸν προηγούμενον
 λυχνοφόρον, ἐτρέψαντο δὲ τοὺς ἄλλους· ἔσχατος
 δὲ Κάτων ἀνεχώρησε, τρωθεὶς τὸν δεξιὸν πῆχυν
 ἀμυνόμενος πρὸ τοῦ Δομετίου.
 Τοιαύτῃ δὲ ὁδῷ παρελθόντες ἐπὶ τὴν ἀρχὴν
 οὐδὲ τἆλλα κοσμιώτερον ἔπραττον. ἀλλὰ πρῶτον
 μὲν τὸν Κάτωνα τοῦ δήμου στρατηγὸν αἱρουμένου
 καὶ τὴν ψῆφον ἐπιφέροντος, Πομπήϊος
 ἔλυσε τὴν ἐκκλησίαν οἰωνοὺς αἰτιώμενος, ἀντὶ δὲ
 Κάτωνος Βατίνιον ἀνηγόρευσαν, ἀργυρίῳ τὰς
 φυλὰς διαφθείραντες. ἔπειτα νόμους διὰ Τρεβωνίου
 δημαρχοῦντος εἰσέφερον, Καίσαρι μέν,
 ὥσπερ ὡμολόγητο, δευτέραν ἐπιμετροῦντας πενταετίαν,
 Κράσσῳ δὲ Συρίαν καὶ τὴν ἐπὶ Πάρθους
 στρατείαν διδόντας, αὐτῷ δὲ Πομπηΐῳ Λιβύην
 ἅπασαν καὶ Ἰβηρίαν ἑκατέραν καὶ τέσσαρα τάγματα
 στρατιωτῶν, ὧν ἐπέχρησε δύο Καίσαρι
 δεηθέντι πρὸς τὸν ἐν Γαλατίᾳ πόλεμον. ἀλλὰ
 Κράσσος μὲν ἐξῆλθεν εἰς τὴν ἐπαρχίαν ἀπαλλαγεὶς
 τῆς ὑπατείας, Πομπήϊος δὲ τὸ θέατρον
 ἀναδείξας ἀγῶνας ἦγε γυμνικοὺς καὶ μουσικοὺς
 ἐπὶ τῇ καθιερώσει, καὶ θηρῶν ἁμίλλας ἐν οἷς
 πεντακόσιοι λέοντες ἀνῃρέθησαν, ἐπὶ πᾶσι δὲ τὴν
 ἐλεφαντομαχίαν, ἐκπληκτικώτατον θέαμα, παρέσχεν.
 | [52] LII. Enimuero omnibus a petitione consulatus abstinentibus, 
 
L. Domitio persuasit Cato, ne eam rem desperaret; 
 
non enim de magistratu, sed pro libertate contra tyrannos 
 
certamen fore. Sed Pompeius uehementiam 
 
Catonis timens, ne is senatum uniuersum a sua parte habens, 
 
quod sanum erat populi in suam pertraheret sententiam; 
 
Domitio ad forum descendenti armatos immisit, 
 
qui, seruo lucernam praeferente occiso, reliquos in fugam 
 
coniecerunt; quorum nouissimus recessit Cato, dextrum 
 
cubitum dum pro Domitio propugnat sauciatus. Hoc modo 
 
consulatu potiti Pompeius et Crassus, nihilo se moderatiores 
 
deinceps gesserunt. Primum Catoni praeturam populo 
 
decernente et suffragia ineunte, Pompeius de coelo 
 
ostentum factum causatus concionem soluit; inde corruptis 
 
pecunia tribubus, pro Catone Vatinium praetorem constituerunt. 
 
Deinde leges Trebonii tribuni plebis opera 
 
promulgarunt, Caesari, uti pacti fuerant, aliud quinquennium, 
 
Crasso Syriam et bellum Parthicum, Pompeio uniuersam 
 
Africam, Hispanias, quattuorque, ex quibus duas 
 
roganti Caesari ad bellum Gallicum utendas dedit, legiones 
 
decernentes. Et Crassus quidem omisso consulatu statim 
 
in prouinciam abiit, Pompeius autem, exstructo theatro, 
 
in eius dedicatione gymnica et musica certamina edidit, uenationesque 
 
in quibus quingenti leones interfecti sunt, itemque pugnam 
 
elephantorum, maxime horrendum spectaculum.
 
 | [52] LII. Tous les autres prétendants au consulat 
s'étant désistés de leur poursuite, Lucius Domitius 
continua seul de le briguer, à la persuasion de Caton, 
qui, pour l'encourager à ne pas abandonner 
sa brigue, lui représenta que dans cette lutte il 
s'agissait moins du consulat que de la liberté publique, 
qu'il fallait défendre contre des tyrans. Les 
partisans de Pompée, redoutant la fermeté de Caton, 
et craignant qu'ayant déjà le sénat pour lui, 
il ne fît changer la plus saine partie du peuple, et 
ne l'entraînât dans son parti, résolurent d'empêcher 
que Domitius ne descendît à la place publique 
pour solliciter les suffrages. Des gens armés, 
qu'ils envoyèrent contre lui, tuèrent l'esclave qui 
marchait devant son maître avec un flambeau, et 
obligèrent les autres de prendre la fuite : Caton, 
blessé au bras droit en défendant Domitius, se 
retira le dernier. Parvenus au consulat par ces violences, 
Crassus et Pompée ne montrèrent pas plus 
de modération dans le reste de leur conduite; et 
d'abord voyant que le peuple, qui voulait élever
Caton à la préture, commençait à lui donner les 
suffrages, Pompée rompit l'assemblée, sous prétexte 
qu'il avait eu quelque augure défavorable,
et ayant ensuite corrompu les tribus à prix d'argent, 
ils portèrent à la préture Antias et Vatinius, 
firent proposer, par le tribun du peuple Trébonius,
les décrets dont ils étaient convenus à Lucques : 
l'un continuait à César pour cinq ans les 
gouvernements dont il était déjà pourvu; un second 
donnait à Crassus la Syrie, et la conduite de 
la guerre contre les Parthes; le troisième attribuait 
à Pompée le gouvernement de toute l'Afrique 
et des deux Espagnes, avec quatre légions; il 
en prêta deux à César, qui les lui demanda pour 
la guerre des Gaules. Crassus, à la fin de son consulat, 
partit pour son gouvernement. Pompée resta 
dans Rome pour la dédicace de son théâtre, et fit 
célébrer des jeux gymniques, des choeurs de musique, 
et des combats d'animaux, où il y eut jusqu'à cinq cents 
lions de tués; ils furent terminés par un combat d'éléphants, 
le plus terrible des spectacles.
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