| [47] Τότε δὲ Καῖσαρ ἐλθὼν ἀπὸ στρατείας
 ἥψατο πολιτεύματος ὃ πλείστην μὲν αὐτῷ χάριν
 ἐν τῷ παρόντι καὶ δύναμιν εἰσαῦθις ἤνεγκε,
 μέγιστα δὲ Πομπήϊον ἔβλαψε καὶ τὴν πόλιν.
 ὑπατείαν μὲν γὰρ μετῄει πρώτην· ὁρῶν δὲ ὅτι
 Κράσσου πρὸς Πομπήϊον διαφερομένου θατέρῳ
 προσθέμενος ἐχθρῷ χρήσεται τῷ ἑτέρῳ, τρέπεται
 πρὸς διαλλαγὰς ἀμφοῖν, πρᾶγμα καλὸν μὲν
 ἄλλως καὶ πολιτικόν, αἰτίᾳ δὲ φαύλῃ καὶ μετὰ
 δεινότητος ὑπ´ ἐκείνου συντεθὲν ἐπιβούλως. ἡ
 γὰρ ὥσπερ ἐν σκάφει τὰς ἀποκλίσεις ἐπανισοῦσα
 τῆς πόλεως ἰσχὺς εἰς ἓν συνελθοῦσα καὶ γενομένη
 μία τὴν πάντα πράγματα καταστασιάσασαν καὶ
 καταβαλοῦσαν ἀνανταγώνιστον ῥοπὴν ἐποίησεν.
 ὁ γοῦν Κάτων τοὺς λέγοντας ὑπὸ τῆς ὕστερον
 γενομένης πρὸς Καίσαρα Πομπηΐῳ διαφορᾶς
 ἀνατραπῆναι τὴν πόλιν ἁμαρτάνειν ἔλεγεν αἰτιωμένους
 τὸ τελευταῖον· οὐ γὰρ τὴν στάσιν οὐδὲ
 τὴν ἔχθραν, ἀλλὰ τὴν σύστασιν καὶ τὴν ὁμόνοιαν
 αὐτῶν τῇ πόλει κακὸν πρῶτον γενέσθαι καὶ
 μέγιστον. ᾑρέθη μὲν γὰρ ὕπατος Καῖσαρ· εὐθὺς
 δὲ θεραπεύων τὸν ἄπορον καὶ πένητα κατοικίας
 πόλεων καὶ νομὰς ἀγρῶν ἔγραφεν, ἐκβαίνων τὸ
 τῆς ἀρχῆς ἀξίωμα καὶ τρόπον τινὰ δημαρχίαν
 τὴν ὑπατείαν καθιστάς. ἐναντιουμένου δὲ τοῦ
 συνάρχοντος αὐτῷ Βύβλου, καὶ Κάτωνος ἐρρωμενέστατα
 τῷ Βύβλῳ παρεσκευασμένου βοηθεῖν,
 προαγαγὼν ὁ Καῖσαρ ἐπὶ τοῦ βήματος Πομπήϊον
 ἐμφανῆ καὶ προσαγορεύσας ἠρώτησεν εἰ τοὺς
 νόμους ἐπαινοίη· τοῦ δὲ συμφήσαντος, "Οὐκοῦν,"
 εἶπεν, "ἄν τις τοὺς νόμους βιάζηται, εἰς τὸν
 δῆμον ἀφίξῃ βοηθῶν;" "Πάνυ μὲν οὖν," ἔφη ὁ
 Πομπήϊος, "ἀφίξομαι, πρὸς τοὺς ἀπειλοῦντας τὰ
 ξίφη μετὰ ξίφους καὶ θυρεὸν κομίζων." τούτου
 Πομπήϊος οὐδὲν οὔτε εἰπεῖν οὔτε ποιῆσαι μέχρι
 τῆς ἡμέρας ἐκείνης φορτικώτερον ἔδοξεν, ὥστε
 καὶ τοὺς φίλους ἀπολογεῖσθαι φάσκοντας ἐκφυγεῖν
 αὐτὸν ἐπὶ καιροῦ τὸ ῥῆμα. τοῖς μέντοι
 μετὰ ταῦτα πραττομένοις φανερὸς ἦν ἤδη παντάπασιν
 ἑαυτὸν τῷ Καίσαρι χρήσασθαι παραδεδωκώς.
 Ἰουλίαν γὰρ τὴν Καίσαρος θυγατέρα,
 Καιπίωνι καθωμολογημένην καὶ γαμεῖσθαι μέλλουσαν
 ὀλίγων ἡμερῶν, οὐδενὸς ἂν προσδοκήσαντος
 ἔγημε Πομπήϊος, μείλιγμα Καιπίωνι τῆς
 ὀργῆς τὴν ἑαυτοῦ θυγατέρα καταινέσας, Φαύστῳ
 τῷ παιδὶ Σύλλα πρότερον ἐγγεγυημένην. αὐτὸς
 δὲ Καῖσαρ ἔγημε Καλπουρνίαν τὴν Πείσωνος.
 | [47] XLVII. Interim Caesar a bello reuersus, rem aggressus 
 
est, quae et tum magnam ipsi gratiam et multum in posterum 
 
potentiae parauit, Pompeio autem ciuitatique grauissimum 
 
damnum attulit. Consulatum enim ambiens primum, 
 
quia Crassum cum Pompeio dissentire, atque horum alterutrum 
 
se inimicum habiturum sentiebat, ad conciliandos eos 
 
inuicem animum adiecit. Quod factum honestum alioquin 
 
et ciuile, causam tamen habuit malam, estque ab eo insidiosa 
 
calliditate susceptum. Omnis enim reipublicae ui
 
quae ante diuisa ueluti scapham modo in hoc modo in alterum 
 
nutantem tutus aequali momento addito librauerat, in 
 
unum coacta tantum roboris effecit, cui obsisti porro nequiret, 
 
quin totam rempublicam euerteret. Quapropter Cato 
 
dicentibus dissensione Caesaris et Pompeii quae post incessit, 
 
ciuitatem pessumdari, respondit male eos iudicare qui extremum 
 
culpent; non enim eorum dissidium et inimicitiam, 
 
sed coitionem atque concordiam primum maximumque reipublicae 
 
damnum dedisse. Ceterum Caesar consul creatus, 
 
illico egenos ciuium adulans, legem de coloniis deducendis 
 
agrisque diuidendis tulit, imminuta magistratus 
 
maiestate, quum de consulatu tribunatum plebis quodammodo 
 
faceret. Repugnante Bibulo collega, eique summa 
 
ui opitulari Catone aggresso, palam ad rostra Pompeium produxit, 
 
nominatimque compellatum interrogauit, easne leges 
 
probaret; annuentique : At si quis, inquit, uim legibus istis 
 
faciet, nonne plebi auxilium feres? Utique, respondit Pompeius, 
 
adero et contra eos qui gladios minantur, cum gladio 
 
clypeum quoque afferam. Nihil ad eum usque diem insolentius 
 
Pompeius neque dixisse neque egisse uisus fuit, 
 
adeoque amici eius excusare aggressi, excidisse ei ex tempore 
 
id dictum asseruerunt. Sed quae postea fecit, satis
 
ostenderunt eum Casari se totum utendum tradidisse. Iuliam 
 
enim Caesaris filiam, Caepioni iam desponsatam, paucis 
 
ante nuptiis destinatum tempus diebus praeter omnium exspectationem 
 
duxit, Caepionis indignationem coniugii filiae 
 
suae, quae ante Fausto Syllae filio pacta fuerat, promissione 
 
leniens. Ipse autem Caesar Calpurniam Pisonis filiam duxit.
 
 | [47] XLVII. Quelque temps auparavant, César, 
revenu de sa préture d'Espagne, avait formé une 
intrigue politique qui lui acquit dans ce moment 
une grande faveur, et dans la suite une puissance 
considérable, mais qui devint funeste à Pompée et 
à Rome. Il demandait son premier consulat; et, sentant 
bien que tant que Crassus et Pompée seraient 
mal ensemble il ne pourrait s'attacher à l'un sans 
avoir l'autre pour ennemi, il travailla à les réconcilier : 
action d'une sage politique sans doute; 
mais faite par un mauvais motif, et aussi adroite 
qu'insidieuse. Cette puissance, divisée entre deux 
rivaux, conservait l'équilibre dans Rome, comme 
une cargaison également distribuée le maintient  
dans un vaisseau : mais dès qu'elle fut réunie, et 
qu'elle pesa tout entière sur un seul point, elle devint 
si forte, que, n'ayant plus de contre-poids, 
elle finit par renverser la république.
On disait un jour, devant Caton, que les différends qui 
survinrent dans la suite entre César et Pompée avaient 
causé la ruine de la république : «Vous vous trompez, 
leur dit-il, d'imputer ce malheur à ces derniers événements; 
ce n'est ni leur discorde, ni leur inimitié, mais 
plutôt leur amitié et leur union, qui ont été la 
première et la plus funeste cause de nos calamités." 
Ce fut, en effet, cette liaison qui porta César 
au consulat; et il l'eut à peine obtenu, que, 
flattant la populace, les pauvres et les indigents, 
il proposa des lois pour établir de nouvelles colonies, 
et faire des partages de terres; n'ayant pas 
honte d'avilir ainsi la dignité de sa magistrature, 
et de faire dégénérer en un vrai tribunat la puissance 
consulaire. Bibulus, son collègue, s'opposait 
fortement à ces entreprises; et Caton se préparait 
à le soutenir de tout son pouvoir, lorsque César, 
amenant Pompée à la tribune, lui demande à haute 
voix s'il approuve ses lois. Sur sa réponse affirmative, 
il lui demande encore : «Si quelqu'un veut 
s'opposer par la force à leur autorisation, ne 
viendrez-vous pas auprès du peuple pour le soutenir? 
— J'y viendrai, répondit Pompée; et contre ceux 
qui nous menacent de l'épée, j'apporterai l'épée et le bouclier.» 
Pompée n'avait encore rien fait ni rien dit de si violent; 
et ses amis disaient, pour l'excuser, que cette parole lui était 
échappée sans réflexion. Mais tout ce qu'il fit depuis 
ne prouva que trop qu'il s'était entièrement 
livré aux volontés de César. Car peu de temps 
après, contre l'attente de tout le monde, il épousa 
Julie, fille de César, déjà promise à Cépion, qui 
devait l'épouser bientôt; et pour calmer le ressentiment 
de celui-ci, il lui donna sa fille, dont le 
mariage avec Faustus, fils de Sylla, était arrêté. 
César épousa Calpurnie, fille de Pison. 
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