HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 42

  Chapitre 42

[42] Ἐκ τούτου τὸ μὲν στράτευμα τῇ χαρᾷ χρώμενον, ὡς εἰκός, ἐν θυσίαις καὶ συνουσίαις διῆγεν, ὡς ἐν τῷ Μιθριδάτου σώματι μυρίων τεθνηκότων πολεμίων. Πομπήϊος δὲ ταῖς πράξεσιν αὑτοῦ καὶ ταῖς στρατείαις κεφαλὴν ἐπιτεθεικὼς οὐ πάνυ ῥᾳδίως οὕτω προσδοκηθεῖσαν, εὐθὺς ἀνέζευξεν ἐκ τῆς Ἀραβίας· καὶ ταχὺ τὰς ἐν μέσῳ διεξελθὼν ἐπαρχίας εἰς Ἀμισὸν ἀφίκετο, καὶ κατέλαβε πολλὰ μὲν δῶρα παρὰ Φαρνάκου κεκομισμένα, πολλὰ δὲ σώματα τῶν βασιλικῶν, αὐτὸν δὲ τὸν Μιθριδάτου νεκρὸν οὐ πάνυ γνώριμον ἀπὸ τοῦ προσώπου (τὸν γὰρ ἐγκέφαλον ἔλαθεν ἐκτῆξαι τοὺς θεραπεύονταςἀλλὰ ταῖς οὐλαῖς ἐπεγίγνωσκον οἱ δεόμενοι τοῦ θεάματος. οὐ γὰρ αὐτὸς Πομπήϊος ἰδεῖν ὑπέμεινεν, ἀλλ´ ἀφοσιωσάμενος τὸ νεμεσητὸν εἰς Σινώπην ἀπέπεμψε. τῆς δ´ ἐσθῆτος, ἣν ἐφόρει, καὶ τῶν ὅπλων τὸ μέγεθος καὶ τὴν λαμπρότητα ἐθαύμασε· καίτοι τὸν μὲν ξιφιστῆρα πεποιημένον ἀπὸ τετρακοσίων ταλάντων Πόπλιος κλέψας ἐπώλησεν Ἀριαράθῃ, τὴν δὲ κίταριν Γάϊος τοῦ Μιθριδάτου σύντροφος ἔδωκε κρύφα δεηθέντι Φαύστῳ τῷ Σύλλα παιδί, θαυμαστῆς οὖσαν ἐργασίας. τότε τὸν Πομπήϊον διέλαθε, Φαρνάκης δὲ γνοὺς ὕστερον ἐτιμωρήσατο τοὺς ὑφελομένους. Διοικήσας δὲ τὰ ἐκεῖ καὶ καταστησάμενος οὕτως ἤδη πανηγυρικώτερον ἐχρῆτο τῇ πορείᾳ. καὶ γὰρ εἰς Μιτυλήνην ἀφικόμενος τήν τε πόλιν ἠλευθέρωσε διὰ Θεοφάνη, καὶ τὸν ἀγῶνα τὸν πάτριον ἐθεάσατο τῶν ποιητῶν, ὑπόθεσιν μίαν ἔχοντα τὰς ἐκείνου πράξεις. ἡσθεὶς δὲ τῷ θεάτρῳ περιεγράψατο τὸ εἶδος αὐτοῦ καὶ τὸν τύπον, ὡς ὅμοιον ἀπεργασόμενος τὸ ἐν Ῥώμῃ, μεῖζον δὲ καὶ σεμνότερον. ἐν δὲ Ῥόδῳ γενόμενος πάντων μὲν ἠκροάσατο τῶν σοφιστῶν, καὶ δωρεὰν ἑκάστῳ τάλαντον ἔδωκε· Ποσειδώνιος δὲ καὶ τὴν ἀκρόασιν ἀνέγραψεν ἣν ἔσχεν ἐπ´ αὐτοῦ πρὸς Ἑρμαγόραν τὸν ῥήτορα περὶ τῆς καθόλου ζητήσεως ἀντιταξάμενος. ἐν δὲ Ἀθήναις τὰ μὲν πρὸς τοὺς φιλοσόφους ὅμοια τοῦ Πομπηΐου· τῇ πόλει δὲ ἐπιδοὺς εἰς ἐπισκευὴν πεντήκοντα τάλαντα λαμπρότατος ἀνθρώπων ἤλπιζεν ἐπιβήσεσθαι τῆς Ἰταλίας καὶ ποθῶν ὀφθήσεσθαι τοῖς οἴκοι ποθοῦσιν. δ´ ἄρα πρὸς τὰ λαμπρὰ καὶ μεγάλα τῶν ἀπὸ τῆς τύχης ἀγαθῶν ἀεί τινα κεραννύναι κακοῦ μοῖραν ἐπιμελές ἐστι δαιμονίῳ, τοῦτο ὑποικούρει πάλαι παρασκευάζον αὐτῷ λυπηροτέραν τὴν ἐπάνοδον. ἐξύβρισε γὰρ Μουκία παρὰ τὴν ἀποδημίαν αὐτοῦ. καὶ πόρρω μὲν ὢν Πομπήϊος κατεφρόνει τοῦ λόγου· πλησίον δὲ Ἰταλίας γενόμενος καὶ σχολάζοντι τῷ λογισμῷ μᾶλλον, ὡς ἔοικε, τῆς αἰτίας ἁψάμενος, ἔπεμψεν αὐτῇ τὴν ἄφεσιν, οὔτε τότε γράψας οὔθ´ ὕστερον ἐφ´ οἷς ἀφῆκεν ἐξειπών· ἐν δ´ ἐπιστολαῖς Κικέρωνος αἰτία γέγραπται. [42] XLII. Accepto hoc nuntio milites summo, uti par erat, gaudio affecti, sacrificiis et conuiuiis uacarunt, in uno Mithridate infinitos hostes periisse rati. Pompeius autem quum ei bello longe facilius quam ipse exspectasset finem imposuisset, statim motis ex Arabia castris et peragratis quae in medio erant prouinciis, Amisum uenit. lbi multa a Pharnace missa munera accepit, multa regiorum amicorum, ipsiusque etiam Mithridatis cadauer, cognitu haud facile, quod ii, qui mortuum condiuerant, ignorauerant cerebrum eliquandum fuisse; curiosi tamen ex cicatricibus agnouerunt. Ipse enim Pompeius inspicere non sustinuit, inuidiamque fortunae amolitus, Sinopen remisit. Vestis autem et armorum, quae Mithridates gessisset, magnitudinem splendoremque admiratus est. Quanquam balteum Publius quidam surripuerat, quadraginta talentis confectum, et Ariarathi uendiderat, citarim miro artificio elaboratam Caius qui cum Mithridate educatus fuerat oranti Fausto Syllae filio clam tradidit. Hi quum in praesentia Pompeium fefellissent, Pharnaces postea re comperta, supplicio fures affecit. Rebus Ponticis constitutis, Pompeius proinde maiori cum pompa iter fecit. Quum Mitylenen peruenisset, urbem in Theophanis gratiam libertate donauit, poetarumque certamen ita a maioribus institutum inspexit, quibus res ipsius gestae una materia carminum erant. Theatri autem formam probans, lineamentis eam expressit, uti ad eius exemplum Romae aliud, maius tamen ac magnificentius, aedificaret. Rhodi omnes rhetores audiuit, singulosque talento donauit; Posidonius disputationem quoque eius cum Hermagora sophista de generali quaestione habitam perscripsit. Athenis quum eodem modo philosophos tractasset, urbi ad aedificationes quinquaginta talenta largitus, splendidissimum sese mortalium in Italiam, suisque quorum tenebatur desiderio, exoptatissimum uenturum sperauit. Enimuero quicunque is est genius, qui magnis atque amplis fortunae muneribus triste aliquid admiscere solet, is iam pridem domi illius delitescens, minus iucundum ei reditum machinatus fuerat. Etenim per eius absentiam Mucia intemperantius uixerat. Ac Pompeius quum longius adhuc abesset, rem istam contempserat; postquam prope Italiam peruenit, et magis otioso, ut uidetur, animo crimen perpendit, nuntium ei remisit, neque tum, neque post diuortium causam discidii indicans. Verum ea in epistolis Ciceronis est perscripta. [42] XLII. Aussitôt l'armée, se livrant aux transports de joie que devait lui causer cette nouvelle, fit des sacrifices et des festins, comme si la mort de Mithridate l'eût délivrée d'un nombre infini d'ennemis. Pompée ayant ainsi mis à ses exploits une fin beaucoup plus facile qu'il n'avait pu l'espérer, partit de l'Arabie, et, traversant d'une marche rapide les provinces qui la séparent de la Galatie, il se rendit à Amisus, où il trouva des présents magnifiques que Pharnace lui envoyait, et plusieurs corps morts des princes du sang royal, au nombre des- quels était celui de Mithridate : ce dernier n'était pas facile à reconnaître aux traits du visage, parce que les esclaves qui l'avaient embaumé avaient oublié d'en dessécher la cervelle; mais ceux qui furent curieux de l'examiner le reconnurent à des cicatrices qu'il avait au visage. Pompée refusa de le voir; et pour détourner de lui la vengeance céleste, il le renvoya à Sinope. Mais il admira la magnificence de son habillement, la grandeur et l'éclat de ses armes. Car un certain Publius avait volé le fourreau de son épée, qui avait coûté quatre cents talents, et qu'il vendit à Ariarathe; Caïus, qui avait été nourri avec Mithridate, prit le diadème de ce prince, dont le travail était admirable, et qu'il donna secrètement à Faustus, fils de Sylla, qui le lui avait demandé. Pompée ignora alors ces deux vols; mais dans la suite Pharnace les ayant découverts, en fit punir les auteurs. Pompée, après avoir tout réglé, tout affermi dans ces provinces, voyagea avec beaucoup de pompe, en célébrant sur sa route des fêtes et des réjouissances publiques. A Mitylène, il déclara la ville libre, par estime pour Théophane, et il assista aux combats des poètes, usités dans ce pays; ils avaient pris pour sujet de leurs ouvrages de poésie les exploits de Pompée. Il fut si charmé de leur théâtre, qu'il en fit lever et dessiner le plan pour en faire exécuter à Rome un pareil, mais plus grand et plus magnifique. De là passant à Rhodes, il y entendit discourir tous les sophistes, et leur donna à chacun un talent. Posidonius a laissé par écrit le discours qu'il prononça devant lui pour réfuter l'opinion d'Hermagoras sur la question générale. Dans Athènes, il traita les philosophes avec la même générosité qu'à Rhodes, et fit présent à la ville de cinquante talents pour la réparer. Il comptait arriver en Italie comblé de gloire, et aussi désiré dans sa maison qu'il désirait lui-même de s'y retrouver. Mais ce démon ennemi, qui a toujours soin de mêler aux plus grands biens et aux plus éclatantes faveurs de la fortune cette portion de mal qui suffit pour les corrompre, lui préparait depuis longtemps un retour triste et affligeant. Sa femme Mucia avait tenu depuis son départ la conduite la plus scandaleuse; tant qu'il fut éloigné, il ne tint aucun compte des bruits qui lui en revenaient. Mais quand il se vit près de l'Italie, et qu'il eut réfléchi à loisir sur les rapports qu'on lui avait faits, il lui envoya l'acte de divorce, sans avoir fait connaître ni alors, ni depuis, les motifs de cette répudiation ; mais on les trouve dans les lettres de Cicéron.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 30/03/2005