| [41] Τοῦ δὲ βασιλέως τῶν περὶ τὴν Πέτραν
 Ἀράβων πρότερον μὲν ἐν οὐδενὶ λόγῳ τὰ Ῥωμαίων
 τιθεμένου, τότε δὲ δείσαντος ἰσχυρῶς
 καὶ γράψαντος ὅτι πάντα πείθεσθαι καὶ ποιεῖν
 ἔγνωκεν, ἐκβεβαιώσασθαι βουλόμενος αὐτοῦ τὴν
 διάνοιαν ὁ Πομπήϊος ἐστράτευσεν ἐπὶ τὴν Πέτραν
 οὐ πάνυ τι τοῖς πολλοῖς ἄμεμπτον στρατείαν.
 ἀπόδρασιν γὰρ ᾤοντο τῆς Μιθριδάτου διώξεως
 εἶναι, καὶ πρὸς ἐκεῖνον ἠξίουν τρέπεσθαι τὸν
 ἀρχαῖον ἀνταγωνιστήν, αὖθις ἀναζωπυροῦντα
 καὶ παρασκευαζόμενον, ὡς ἀπηγγέλλετο, διὰ
 Σκυθῶν καὶ Παιόνων στρατὸν ἐλαύνειν ἐπὶ τὴν
 Ἰταλίαν. ὁ δὲ ῥᾷον οἰόμενος αὐτοῦ καταλύσειν
 τὴν δύναμιν πολεμοῦντος ἢ τὸ σῶμα λήψεσθαι
 φεύγοντος, οὐκ ἐβούλετο τρίβεσθαι μάτην περὶ
 τὴν δίωξιν, ἑτέρας δὲ τοῦ πολέμου παρενθήκας
 ἐποιεῖτο καὶ τὸν χρόνον εἷλκεν.
 Ἡ δὲ τύχη τὴν ἀπορίαν ἔλυσεν. οὐκέτι γὰρ
 αὐτοῦ τῆς Πέτρας πολλὴν ὁδὸν ἀπέχοντος, ἤδη
 δὲ τῆς ἡμέρας ἐκείνης βεβλημένου χάρακα καὶ
 γυμνάζοντος ἑαυτὸν ἵππῳ παρὰ τὸ στρατόπεδον,
 γραμματηφόροι προσήλαυνον ἐκ Πόντου κομίζοντες
 εὐαγγέλια. δῆλοι δ´ εὐθύς εἰσι ταῖς
 αἰχμαῖς τῶν δοράτων· δάφναις γὰρ ἀναστέφονται.
 τούτους ἰδόντες οἱ στρατιῶται συνετρόχαζον πρὸς
 τὸν Πομπήϊον. ὁ δὲ πρῶτον μὲν ἐβούλετο τὰ
 γυμνάσια συντελεῖν, βοώντων δὲ καὶ δεομένων
 καταπηδήσας ἀπὸ τοῦ ἵππου καὶ λαβὼν τὰ
 γράμματα προῄει. βήματος δὲ οὐκ ὄντος οὐδὲ
 τοῦ στρατιωτικοῦ γενέσθαι φθάσαντος (ὃ ποιοῦσιν
 αὐτοὶ τῆς γῆς ἐκτομὰς βαθείας λαμβάνοντες καὶ
 κατ´ ἀλλήλων συντιθέντες), ὑπὸ τῆς τότε σπουδῆς
 καὶ προθυμίας τὰ σάγματα τῶν ὑποζυγίων συμφορήσαντες
 ὕψος ἐξῆραν. ἐπὶ τοῦτο προβὰς
 ὁ Πομπήϊος ἀπήγγειλεν αὐτοῖς ὅτι Μιθριδάτης
 τέθνηκε στασιάσαντος Φαρνάκου τοῦ υἱοῦ διαχρησάμενος
 αὑτόν, τὰ δὲ ἐκεῖ πάντα πράγματα Φαρνάκης κατεκληρώσατο, 
 καὶ ἑαυτῷ καὶ Ῥωμαίοις γέγραφε ποιούμενος.
 | [41] XLI. Arabiae Petreae rex quum pridem spreuisset Romanos, 
 
tunc uero magno terrore percussus imperata facturum 
 
sese scriberet, Pompeius ut animum eius exploraret, expeditionem 
 
aduersus Petram suscepit multis multorum reprehensionibus 
 
obnoxiam. Etenim subterfugere eum persecutionem 
 
Mithridatis censebant, et contra illum antiquum
 
aduersarium potius ire debere existimabant, qui bellum 
 
nouo apparatu resuscitare ac per Pannonios et Scythas 
 
Italiam uersus proficisci nuntiabatur. (3) At uero Pompeius, 
 
qui facilius belligerantem opprimi quam fugientem comprehendi 
 
posse iudicaret, frustra eum insequendo tempus 
 
terere nolebat, potiusque interim alias res ueluti appendices 
 
eius belli gerere statuebat. Sed eam controuersiam 
 
fortuna diremit. Nam quum haud procul a Petra abesset, 
 
iamque sub uesperam uallo iacto sese eques ante castra 
 
exerceret, tabellarii e Ponto citatis equis aduenerunt, laetum 
 
nuntium afferentes; hoc enim indicant cuspides hastarum 
 
lauro reuinctae. Quos simul atque conspexerunt milites, ad
 
Pompeium concurrerunt; isque quum initio exercitationes 
 
ad finem perducere uellet, clamore eorum precibusque 
 
uictus, ab equo descendit, et litteris acceptis in medium 
 
progressus est. Tribunal nullum erat, neque adhuc 
 
militari more magnis cespitibus inuicem impositis suggestum 
 
excitauerant : itaque raptim iumentorum clitellis congestis 
 
editum aggerem exstruxerunt. In eum progressus Pompeius, 
 
militibus renuntiauit Mithridatem mota a filio eius Pharnace 
 
seditione sua ipsius manu mortem oppetiisse, Pharnacem 
 
suo et populi Romani nomine omnia in potestatem 
 
accepisse, itaque ad se scripsisse.
 
 | [41] XLI. Le roi de l'Arabie Pétrée, qui ne s'était 
pas fort inquiété jusqu'alors de la puissance romaine, 
effrayé à l'approche de Pompée, lui écrivit 
qu'il était disposé à faire tout ce qu'il lui ordonnerait. 
Pompée, pour l'affermir dans cette résolution, 
mena son armée devant Pétra; mais cette 
expédition fut généralement blâmée; on crut que 
c'était un prétexte pour cesser de poursuivre Mithridate, 
contre lequel il devait, disait-on, tourner 
toutes ses forces, parce que c'était l'ancien ennemi 
des Romains, qu'il commençait à rallumer 
la guerre, et que, d'après les nouvelles qu'on en 
avait reçues du Bosphore, il se préparait à traverser 
la Scythie et la Péonie, pour entrer avec 
son armée en Italie. Pompée, persuadé qu'il était 
plus facile de ruiner sa puissance, en lui laissant 
continuer la guerre, que de le prendre dans la fuite, 
ne voulut pas inutilement le poursuivre; et pour 
gagner du temps, il chercha dans l'intervalle à 
faire d'autres expéditions. Mais la fortune trancha 
la difficulté : il n'était pas loin de Pétra, et après 
avoir assis son camp pour ce jour-là, il s'exerçait 
hors des retranchements à faire manoeuvrer un 
cheval, lorsqu'il vit arriver du royaume de Pont 
des courriers qui lui apportaient d'heureuses nouvelles; 
on le reconnut aux lauriers qui en pareil 
cas entourent, selon la coutume des Romains, la 
pointe de leurs javelines. Les soldats les ayant aperçus, 
accoururent auprès de Pompée; il voulait, 
avant de donner audience aux courriers, achever 
son exercice; mais les soldats l'ayant supplié à 
grands cris de lire ces lettres, il descendit de cheval, 
prit les dépêches, et rentra dans le camp. Il 
n'y avait point de tribunal dressé; et les soldats 
aussi curieux qu'impatients de savoir les nouvelles, 
ne se donnent pas le temps d'en élever un, tel qu'il 
est d'usage de le faire dans les camps; ils coupent 
d'épaisses mottes de terre qu'ils entassent les unes 
sur les autres, mettent en un monceau les bâts des 
bêtes de somme, et en font un tribunal. Pompée 
y monte et leur annonce que Mithridate est mort; 
que la révolte de son fils Pharnace l'a porté à se 
tuer lui-même; que Pharnace s'est emparé de tous 
les États de son père, et qu'il lui mande, dans ses lettres, 
qu'il en a pris possession pour lui et pour les Romains.
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