| [35] Ἡ μὲν οὖν Μιθριδάτου δίωξις ἐνδεδυκότος
 εἰς τὰ περὶ Βόσπορον ἔθνη καὶ τὴν Μαιῶτιν
 ἀπορίας εἶχε μεγάλας· Ἀλβανοὶ δὲ αὖθις ἀφεστῶτες
 αὐτῷ προσηγγέλθησαν. πρὸς οὓς ὑπ´
 ὀργῆς καὶ φιλονεικίας ἐπιστρέψας τόν τε Κύρνον
 μόλις καὶ παραβόλως πάλιν διεπέρασεν ἐπὶ
 πολὺ σταυροῖς ὑπὸ τῶν βαρβάρων ἀποκεχαρακωμένον,
 καὶ μακρᾶς αὐτὸν ἐκδεχομένης ἀνύδρου
 καὶ ἀργαλέας ὁδοῦ, μυρίους ἀσκοὺς ὕδατος ἐμπλησάμενος
 ἤλαυνεν ἐπὶ τοὺς πολεμίους, καὶ κατέλαβε
 πρὸς Ἄβαντι ποταμῷ παρατεταγμένους
 ἑξακισμυρίους πεζοὺς καὶ δισχιλίους ἱππεῖς ἐπὶ
 μυρίοις, ὡπλισμένους δὲ φαύλως καὶ δέρμασι
 θηρίων τοὺς πολλούς. ἡγεῖτο δὲ αὐτῶν βασιλέως
 ἀδελφὸς ὄνομα Κῶσις. οὗτος ἐν χερσὶ τῆς μάχης
 γενομένης ἐπὶ τὸν Πομπήϊον ὁρμήσας αὐτὸν
 ἔβαλεν ἐπὶ τὴν τοῦ θώρακος ἐπιπτυχὴν ἀκοντίσματι,
 Πομπήϊος δὲ ἐκεῖνον ἐκ χειρὸς διελάσας  ἀνεῖλεν.
 Ἐν ταύτῃ τῇ μάχῃ λέγονται καὶ Ἀμαζόνες
 συναγωνίσασθαι τοῖς βαρβάροις, ἀπὸ τῶν περὶ
 τὸν Θερμώδοντα ποταμὸν ὀρῶν καταβᾶσαι. μετὰ
 γὰρ τὴν μάχην σκυλεύοντες οἱ Ῥωμαῖοι τοὺς
 βαρβάρους πέλταις Ἀμαζονικαῖς καὶ κοθόρνοις
 ἐνετύγχανον, σῶμα δὲ οὐδὲν ὤφθη γυναικεῖον.
 νέμονται δὲ τοῦ Καυκάσου τὰ καθήκοντα πρὸς
 τὴν Ὑρκανίαν θάλασσαν, οὐχ ὁμοροῦσαι τοῖς
 Ἀλβανοῖς, ἀλλὰ Γέλαι καὶ Λῆγες οἰκοῦσι διὰ
 μέσου· καὶ τούτοις ἔτους ἑκάστου δύο μῆνας εἰς
 ταὐτὸ φοιτῶσαι περὶ τὸν Θερμώδοντα ποταμὸν
 ὁμιλοῦσιν, εἶτα καθ´ αὑτὰς ἀπαλλαγεῖσαι βιοτεύουσιν.
 | [35] XXXV. Ceterum Mithridatem persequi in Bosporanas 
 
et Maeoticas gentes sese recipientem, res erat quae in magnas 
 
incurreret difficultates. Interim renuntiatur Albanos 
 
denuo desciuisse. In hos prae ira et studio contendendi conuersus, 
 
Cyrnum fluuium aegre ac magno cum periculo transiuit, 
 
quod barbari plerasque fluminis partes uallis adactis 
 
intercluserant ; quumque progrediendum esset longo et difficili 
 
aquaeque experte itinere, decem millibus utrium aqua 
 
impletorum assumptis, in hostem contendit, in eumque ad 
 
Abantem fluuium incidit. Instruxerant Albani aciem, sexaginta 
 
peditum millia, equitum millia duodecim, magna ex 
 
parte male pellibusque modo ferarum armatorum, quos regis 
 
frater Cosis ducebat. Hic commisso proelio in ipsum Pompeium 
 
tendens, iaculo eum, qua thoracis est commissura,
 
feriit; Pompeius autem cominus perfossum interfecit.  
 
Hac in pugna memorant Amazonas quoque ab iis qui sunt 
 
circa Thermodontem fluuium montibus profectas Albanis
 
adfuisse. Nam quum a proelio spolia legerent Romani, peltas 
 
quidem Amazonicas et cothurnos inuenerunt, corpus autem 
 
muliebre nullum apparuit.  Habitant Amazones in partibus 
 
Caucasi ad Hyrcanum mare pertinentibus, non finitimae 
 
Albanis; etenim Gelae et Leges interiacent, cum 
 
quibus illae quotannis ad Thermodontem accedentes per duos 
 
menses conuersantur, atque iis finitis digressae seorsum uiuunt.
 
 | [35] XXXV. La poursuite de Mithridate, qui s'était 
caché parmi les nations du Bosphore et 
des Palus-Méotides, entraînait de grandes difficultés : 
d'ailleurs Pompée reçut la nouvelle que les 
Albaniens s'étaient révoltés de nouveau. La colère 
et le désir de se venger l'ayant ramené contre eux,
il repassa le Cyrnus avec beaucoup de peine et de 
danger : les Barbares en avaient fortifié la rive par 
une palissade de troncs d'arbres; après l'avoir traversé, 
il lui restait une longue route à faire dans un 
pays sec et aride : il fit donc remplir d'eau dix mille 
outres, et continua sa marche pour aller joindre 
les ennemis, qu'il trouva rangés en bataille sur le 
bord du fleuve Abas : ils avaient soixante mille 
hommes de pied, et douze mille chevaux; mais ils 
étaient mal armés, et n'avaient la plupart, pour 
toute défense, que des peaux de bêtes. Cosis, frère 
du roi, les commandait : dès que le combat fut engagé, 
ce prince courant sur Pompée, lui lança son 
javelot, et l'atteignit au défaut de la cuirasse. Pompée 
l'ayant joint, le perça de sa javeline, et l'étendit 
roide mort. On dit que les Amazones, descendues 
des montagnes voisines du fleuve Thermodon, 
combattirent à cette bataille avec les Barbares; car 
les Romains, en dépouillant les morts après le combat, 
trouvèrent des boucliers et des brodequins, 
tels que les Amazones en portent; mais on ne découvrit 
pas un seul corps de femme. Les Amazones 
habitent la partie du Caucase qui regarde la mer 
d'Hyrcanie; elles ne sont pas limitrophes des Albaniens, 
dont les Gèles et les Lèges les séparent; 
elles vont tous les ans passer deux mois avec 
ces derniers peuples sur les bords du Thermodon; 
et, ce terme expiré, elles rentrent dans leur pays, 
où elles vivent absolument seules, 
sans aucun commerce avec les hommes.
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