HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 34

  Chapitre 34

[34] Καταλιπὼν δὲ φρουρὸν Ἀρμενίας Ἀφράνιον αὐτὸς ἐβάδιζε διὰ τῶν περιοικούντων τὸν Καύκασον ἐθνῶν ἀναγκαίως ἐπὶ Μιθριδάτην. μέγιστα δὲ αὐτῶν ἐστιν ἔθνη Ἀλβανοὶ καὶ Ἴβηρες, Ἴβηρες μὲν ἐπὶ τὰ Μοσχικὰ ὄρη καὶ τὸν Πόντον καθήκοντες, Ἀλβανοὶ δὲ ἐπὶ τὴν ἕω καὶ τὴν Κασπίαν κεκλιμένοι θάλασσαν. οὗτοι πρῶτον μὲν αἰτοῦντι Πομπηΐῳ δίοδον ἔδοσαν· χειμῶνος δὲ τὴν στρατιὰν ἐν τῇ χώρᾳ καταλαβόντος καὶ τῆς Κρονικῆς ἑορτῆς τοῖς Ῥωμαίοις καθηκούσης, γενόμενοι τετρακισμυρίων οὐκ ἐλάττους ἐπεχείρησαν αὐτοῖς, διαβάντες τὸν Κύρνον ποταμόν, ὃς ἐκ τῶν Ἰβηρικῶν ὀρῶν ἀνιστάμενος καὶ δεχόμενος κατιόντα τὸν Ἀράξην ἀπ´ Ἀρμενίας ἐξίησι δώδεκα στόμασιν εἰς τὸ Κάσπιον. οἱ δὲ οὔ φασι τούτῳ συμφέρεσθαι τὸν Ἀράξην, ἀλλὰ καθ´ ἑαυτόν, ἐγγὺς δὲ ποιεῖσθαι τὴν ἐκβολὴν εἰς ταὐτὸ πέλαγος. Πομπήϊος δέ, καίπερ ἐνστῆναι δυνάμενος πρὸς τὴν διάβασιν τοῖς πολεμίοις, περιεῖδε διαβάντας καθ´ ἡσυχίαν· εἶτα ἐπαγαγὼν ἐτρέψατο καὶ διέφθειρε παμπληθεῖς. τῷ δὲ βασιλεῖ δεηθέντι καὶ πέμψαντι πρέσβεις ἀφεὶς τὴν ἀδικίαν καὶ σπεισάμενος, ἐπὶ τοὺς Ἴβηρας ἐβάδιζε, πλήθει μὲν οὐκ ἐλάττονας, μαχιμωτέρους δὲ τῶν ἑτέρων ὄντας, ἰσχυρῶς δὲ βουλομένους τῷ Μιθριδάτῃ χαρίζεσθαι καὶ διωθεῖσθαι τὸν Πομπήϊον. οὔτε γὰρ Μήδοις οὔτε Πέρσαις ὑπήκουσαν Ἴβηρες, διέφυγον δὲ καὶ τὴν Μακεδόνων ἀρχήν, Ἀλεξάνδρου διὰ ταχέων ἐκ τῆς Ὑρκανίας ἀπάραντος. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τούτους μάχῃ μεγάλῃ τρεψάμενος Πομπήϊος, ὥστε ἀποθανεῖν μὲν ἐνακισχιλίους, ἁλῶναι δὲ πλείους μυρίων, εἰς τὴν Κολχικὴν ἐνέβαλε· καὶ πρὸς τὸν Φᾶσιν αὐτῷ Σερουΐλιος ἀπήντησε, τὰς ναῦς ἔχων αἷς ἐφρούρει τὸν Πόντον. [34] XXXIV. Inde Afranio Armeniae praesidio relicto, per gentes circa Caucasum proficiscens contra Mithridatem molesto admodum itinere perrexit. Inter has gentes maximae sunt Albani et Iberi, quorum hi ad Moschicos montes et Pontum pertinent, illi orientem uersus et Caspium mare uergunt. Albani primum petenti transeundi facultatem Pompeio concesserunt, post quum hiems exercitum in ipsorum regione deprehendisset et festum Saturnalia Romani agerent, collecti ad quadraginta millia et Cyrnum fluuium (is ex Ibericis montibus scaturiens, Araxe, qui ex Armenia defluit, in se recepto, duodecim ostiis in Caspium mare exit; quidam Araxem non misceri Cyrno, sed seorsum haud longe ab eius ostiis in id pelagus effluere asserunt) transgressi, Romanos inuaserunt. Pompeius fluuium transire eos, tametsi resistere poterat, nemine interturbante passus, inde adducto exercitu fudit, ingentique strage affecit. Post regi eorum per legatos deprecanti gratia delicti facta, initoque foedere, aduersum Iberos profectus est. Haec natio neque minus quam Albani populosa et bello etiam aliis potentior, a Mithridate gratiam inire Pompeio repellendo magnopere studebat. Alioquin neque Medis neque Persis subditi erant et Macedonicum quoque imperium subterfugerant, ob Alexandri celerem ex Hyrcania discessum. His quoque magno proelio fusis (nam nouem Iberorum millia caesi, ultra decem millia capti sunt), Pompeius in Colchidem intrauit. lbi ad Phasin amnem Seruilius ei occurrit cum classe, quae Pontum custodiebat. [34] XXXIV. Après avoir préposé Afranius à la garde de l'Arménie, il fut obligé, pour suivre Mithridate, de prendre sa route à travers les nations qui habitent les environs du Caucase. Les plus puissantes sont les Albaniens et les Ibériens; ces derniers s'étendent jusqu'aux montagnes Moschiques, et au royaume de Pont; les Albaniens tournent plus à l'orient et vers la mer Caspienne. Ces derniers accordèrent d'abord le passage que Pompée leur avait demandé sur leurs terres; mais l'hiver ayant surpris son armée dans leur pays, et la fête des Saturnales étant arrivée dans ce temps-là, ces Barbares, au nombre au moins de quarante mille, voulurent les attaquer; et, dans cette intention, ils passèrent le fleuve Cyrnus, qui prend sa source dans les montagnes d'Ibérie, et après avoir reçu l'Araxe, qui descend de l'Arménie, se jette par douze embouchures dans la mer Caspienne. Suivant d'autres auteurs, le Cyrnus ne reçoit pas l'Araxe; il a son cours séparé près de ce dernier fleuve, et se décharge dans la même mer. Pompée eût pu facilement s'opposer au passage des ennemis; mais il les laissa traverser sans obstacle; et dès qu'ils furent passés, il les chargea si brusquement qu'il les mit en fuite, et en fit un grand carnage. Leur roi eut recours aux prières, et envoya des ambassadeurs à Pompée, qui lui pardonna son injustice, fit la paix avec lui, et marcha contre les Ibériens, qui, aussi nombreux et plus aguerris que les Albaniens, avaient le plus grand désir de servir Mithridate et de repousser Pompée. Ces Ibériens n'avaient jamais été soumis ni aux Mèdes, ni aux Perses; ils avaient même évité l'empire des Macédoniens, parce qu'Alexandre avait été obligé de quitter promptement l'Hyrcanie. Pompée les vainquit dans un grand combat, leur tua neuf mille hommes, et fit plus de dix mille prisonniers : il entra tout de suite dans la Colchide, où Servilius vint le retrouver à l'embouchure du Phase, avec les vaisseaux qui lui avaient servi à garder le Pont-Euxin.


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Dernière mise à jour : 30/03/2005