| [2] Ἐν ἀρχῇ δὲ καὶ τὴν ὄψιν ἔσχεν οὐ μετρίως
 συνδημαγωγοῦσαν καὶ προεντυγχάνουσαν αὐτοῦ
 τῆς φωνῆς. τὸ γὰρ ἐράσμιον ἀξιωματικὸν ἦν
 φιλανθρώπως, καὶ ἐν τῷ νεαρῷ καὶ ἀνθοῦντι
 διέφαινεν εὐθὺς ἡ ἀκμὴ τὸ γεραρὸν καὶ τὸ βασιλικὸν
 τοῦ ἤθους. ἦν δέ τις καὶ ἀναστολὴ τῆς
 κόμης ἀτρέμα καὶ τῶν περὶ τὰ ὄμματα ῥυθμῶν
 ὑγρότης τοῦ προσώπου, ποιοῦσα μᾶλλον λεγομένην
 ἢ φαινομένην ὁμοιότητα πρὸς τὰς Ἀλεξάνδρου
 τοῦ βασιλέως εἰκόνας. ᾗ καὶ τοὔνομα πολλῶν
 ἐν ἀρχῇ συνεπιφερόντων οὐκ ἔφευγεν ὁ Πομπήϊος,
 ὥστε καὶ χλευάζοντας αὐτὸν ἐνίους ἤδη
 καλεῖν Ἀλέξανδρον. διὸ καὶ Λεύκιος Φίλιππος,
 ἀνὴρ ὑπατικός, συνηγορῶν αὐτῷ, μηδὲν ἔφη ποιεῖν
 παράλογον εἰ Φίλιππος ὢν φιλαλέξανδρός ἐστιν.
 Φλώραν δὲ τὴν ἑταίραν ἔφασαν ἤδη πρεσβυτέραν
 οὖσαν ἐπιεικῶς ἀεὶ μνημονεύειν τῆς
 γενομένης αὐτῇ πρὸς Πομπήϊον ὁμιλίας, λέγουσαν
 ὡς οὐκ ἦν ἐκείνῳ συναναπαυσαμένην
 ἀδήκτως ἀπελθεῖν. πρὸς δὲ τούτοις διηγεῖσθαι
 τὴν Φλώραν ἐπιθυμῆσαί τινα τῶν Πομπηΐου
 συνήθων αὐτῆς Γεμίνιον, καὶ πράγματα πολλὰ
 παρέχειν πειρῶντα· αὐτῆς δὲ φαμένης οὐκ ἂν
 ἐθελῆσαι διὰ Πομπήϊον, ἐκείνῳ τὸν Γεμίνιον
 διαλέγεσθαι· τὸν οὖν Πομπήϊον ἐπιτρέψαι μὲν
 τῷ Γεμινίῳ, μηκέτι δὲ αὐτὸν ἅψασθαι τὸ παράπαν
 μηδὲ ἐντυχεῖν αὐτῇ, καίπερ ἐρᾶν δοκοῦντα·
 τοῦτο δὲ αὐτὴν οὐχ ἑταιρικῶς ἐνεγκεῖν, ἀλλὰ
 πολὺν ὑπὸ λύπης καὶ πόθου χρόνον νοσῆσαι.
 καίτοι τὴν Φλώραν οὕτω λέγουσιν ἀνθῆσαι καὶ
 γενέσθαι περιβόητον ὥστε Κεκίλιον Μέτελλον
 ἀνδριάσι καὶ γραφαῖς κοσμοῦντα τὸν νεὼν τῶν
 Διοσκούρων, κἀκείνης εἰκόνα γραψάμενον ἀναθεῖναι
 διὰ τὸ κάλλος. Πομπήϊος δὲ καὶ τῇ
 Δημητρίου τοῦ ἀπελευθέρου γυναικί, πλεῖστον
 ἰσχύσαντος παρ´ αὐτῷ καὶ τετρακισχιλίων ταλάντων
 ἀπολιπόντος οὐσίαν, ἐχρῆτο παρὰ τὸν
 αὑτοῦ τρόπον οὐκ ἐπιεικῶς οὐδὲ ἐλευθερίως, φοβηθεὶς
 τὴν εὐμορφίαν αὐτῆς ἄμαχόν τινα καὶ
 περιβόητον οὖσαν, ὡς μὴ φανείη κεκρατημένος.
 οὕτω δὲ πάνυ πόρρωθεν εὐλαβὴς ὢν πρὸς τὰ
 τοιαῦτα καὶ πεφυλαγμένος, ὅμως οὐ διέφυγε τῶν
 ἐχθρῶν τὸν ἐπὶ τούτῳ ψόγον, ἀλλ´ ἐπὶ ταῖς
 γαμεταῖς ἐσυκοφαντεῖτο πολλὰ τῶν κοινῶν παριδεῖν
 καὶ προέσθαι χαριζόμενος ἐκείναις.
 Τῆς δὲ περὶ τὴν δίαιταν εὐκολίας καὶ λιτότητος
 καὶ ἀπομνημόνευμα λέγεται τοιοῦτον.
 ἰατρὸς αὐτῷ νοσοῦντι καὶ κακῶς ἔχοντι πρὸς τὰ
 σιτία κίχλην προσέταξε λαβεῖν. ὡς δὲ ζητοῦντες
 οὐχ εὗρον ὤνιον (ἦν γὰρ παρ´ ὥραν), ἔφη δέ τις
 εὑρεθήσεσθαι παρὰ Λευκόλλῳ δι´ ἔτους τρεφομένας,
 "Εἶτα," εἶπεν, "εἰ μὴ Λεύκολλος ἐτρύφα,
 Πομπήϊος οὐκ ἂν ἔζησε;" καὶ χαίρειν ἐάσας τὸν
 ἰατρὸν ἔλαβέ τι τῶν εὐπορίστων. ταῦτα μὲν οὖν ὕστερον.
 | [2] II. Ab initio uultus quoque haud parum ei ad conciliandos 
 
multitudinis animos adiumenti attulit, prius capiens blanditiis 
 
quam loqueretur. Aspectus eius amabilis maiestatem prae 
 
se ferebat comitate temperatam et in iuuenili eius flore maturitas 
 
quaedam regiam prodebat ac uenerabilem animi indo1em ; 
 
et in florente aetate statim indoles ueneranda et regius 
 
animus elucebant. Tum coma leniter reiecta, oculorum 
 
que mollitiem atque conuersiones faciei similitudinem cum 
 
Alexandri regis effigie quandam uerbis magis quam re apparentem 
 
efficiebant, ita ut ne Alexandri quidem appellationem 
 
ab initio fugerit Pompeius, sed quidam per iocum
 
eum palam Alexandrum nominarint. Itaque L- Philippus, 
 
uir consularis Pompeio patrocinans, nihil se alienum ratione 
 
facere dicebat, quod Philippus ipse Alexandrum diligeret. 
 
Floram porro meretricem iam natu grandem 
 
ferunt saepe gratam consuetudinis olim cum Pompeio habitae 
 
mentionem fecisse et dixisse, nunquam se ab eo, si 
 
una cubasset, sine morsu discessisse. Id quoque 
 
narrasse Floram, Geminium quendam ex Pompeii familiaribus 
 
concubitum eius affectasse, ac saepe eo nomine 
 
compellasse, ipsam uero recusasse, Pompeiique gratia non 
 
obsequi dixisse; Geminium Pompeium conuenisse, ab eoque 
 
ut potiretur Flora impetrasse; Pompeium deinceps ipsa, 
 
tametsi amore captus uideretur, omnino abstinuisse, idque 
 
ipsam non meretricia leuitate tulisse, sed prae dolore et desiderio 
 
eius aliquamdiu aegrotasse. Fertur ita nobilis 
 
forma Flora fuisse, ut Caecilius MeteIlus, quum Castoris 
 
aedem statuis et tabulis exornaret, ipsius quoque picturam 
 
ob uenustatem ibi dedicauerit. Demetrii quoque liberti 
 
sui, qui plurimum apud ipsum ualuit, ac rem quater mille 
 
talentorum reliquit, uxorem Pompeius contra ingenium
 
suum neque benigne neque liberaliter tractauit, metuens 
 
ne pulchritudine ipsius, quae insignis erat et quemuis ad 
 
amorem pellicere posse existimabatur, captus uideretur. 
 
Adeo praecauendis etiam e longinquo reprehensionibus 
 
intentus, non tamen effugit calumnias inimicorum, qui eum 
 
matronarum in gratiam publica multa dimittere et negligere 
 
dicerent. De frugalitate autem et simplicitate eius in 
 
uictu, hoc etiam commemoratur. Medicus aegrotanti et 
 
cibos fastidienti mandauerat, uti turdum comederet; quum 
 
uenalis nullus reperiri posset (nam anni tempus non ferebat) 
 
et quidam inueniri apud Lucullum altiles diceret : Ergone, 
 
inquit, nisi Lucullus luxui studeret, Pompeius non 
 
uiueret? spretoque medici mandato alium cibum uulgarem 
 
sumpsit. Sed haec posterius.
 
 | [2] II. Dès ses premières années, la douceur de ses traits, 
en prévenant l'effet de ses paroles, contribua beaucoup 
à lui gagner les coeurs. Il joignait à l'air aimable 
de son visage une gravité tempérée par la bonté; 
dans la fleur même de sa jeunesse, on voyait éclater 
en lui la majesté de l'âge mûr; et ses manières 
nobles lui conciliaient le respect. Ses cheveux étaient 
un peu relevés ; ses regards doux et à la fois pleins 
de feu lui donnaient avec Alexandre une ressemblance 
plus frappante qu'elle ne le paraissait dans 
les statues de ce prince ; aussi reçut-il de bonne 
heure le nom d'Alexandre, qu'il ne refusait pas. 
D'autres, il est vrai, le nommaient ainsi par raillerie; 
et on rapporte à ce sujet qu'un jour Philippe, 
homme consulaire, dit, en plaidant pour lui, 
qu'on ne devait pas s'étonner qu'étant Philippe, 
il aimât Alexandre.
La courtisane Flora conservait encore dans 
sa vieillesse un souvenir agréable de ses liaisons 
avec Pompée : elle disait qu'après avoir passé la 
nuit auprès de lui, elle ne s'en séparait jamais sans 
lui faire quelque morsure. Elle racontait qu'un des 
amis de Pompée, nommé Géminius, étant devenu 
amoureux d'elle, l'importunait par ses sollicitations; 
elle lui dit enfin, pour s'en défaire, que 
son amour pour Pompée l'empêchait de consentir 
à ses désirs. Géminius ayant prié Pompée de le 
servir dans sa passion, il voulut bien s'y prêter; 
mais depuis il n'eut plus aucun commerce avec 
elle, et cessa même de la voir, quoiqu'il parût 
toujours l'aimer. Flora ne supporta pas cette perte 
en courtisane; elle fut longtemps malade de douleur 
et de regret. Cette femme était d'une si grande 
beauté, que Cécilius Métellus, qui voulait orner 
des plus belles statues et des plus beaux tableaux 
le temple de Castor et de Pollux, y fit mettre le 
portrait de Flora. Pompée se conduisit avec beaucoup 
de sagesse à l'égard de la femme de Démétrius 
son affranchi, lequel avait eu auprès de lui le plus 
grand crédit, et qui, en mourant, laissa quatre 
mille talents de bien. Cette femme s'était rendue 
célèbre par sa beauté, et rien ne résistait à ses 
attraits : Pompée, contre la douceur de son naturel, 
la traita avec beaucoup de dureté, parce qu'il 
craignit qu'on ne l'accusât de s'être laissé vaincre 
par ses charmes. Mais sa retenue et les précautions 
qu'il prenait ainsi de loin, ne purent le garantir des 
calomnies de ses ennemis, qui l'accusaient de vivre 
avec des femmes mariées, et de dilapider les revenus 
publics, qu'il livrait à leur dissipation. On 
cite de lui un mot qui mérite d'être conservé, et 
qui prouve la simplicité et la facilité de son régime. 
Il eut une maladie assez grave, accompagnée 
d'un grand dégoût, pour lequel son médecin lui
ordonna de manger une grive; mais la saison de 
ces oiseaux était passée, et l'on n'en trouva pas 
une seule à acheter dans Rome. Quelqu'un lui 
ayant dit qu'on en trouverait chez Lucullus, qui en 
faisait nourrir toute l'année : «Eh ! quoi, répondit-il, 
si Lucullus n'était pas si friand, Pompée ne
pourrait pas vivre?» Il laissa l'ordonnance du 
médecin, et se contenta d'un mets plus facile à trouver. 
Mais cela n'eut lieu que longtemps après l'époque 
où nous sommes.
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