HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 1

  Chapitre 1

[0] ΠΟΜΠΗΙΟΣ. [0] VITA POMPEII. [0] Vie de Pompée.
[1] Πρὸς Πομπήϊον ἔοικε τοῦτο παθεῖν Ῥωμαίων δῆμος εὐθὺς ἐξ ἀρχῆς, ὅπερ Αἰσχύλου Προμηθεὺς πρὸς τὸν Ἡρακλέα σωθεὶς ὑπ´ αὐτοῦ καὶ λέγων· " Ἐχθροῦ πατρός μοι τοῦτο φίλτατον τέκνον." οὔτε γὰρ μῖσος οὕτως ἰσχυρὸν καὶ ἄγριον ἐπεδείξαντο Ῥωμαῖοι πρὸς ἕτερον στρατηγὸν ὡς τὸν Πομπηΐου πατέρα Στράβωνα, ζῶντος μὲν αὐτοῦ φοβούμενοι τὴν ἐν τοῖς ὅπλοις δύναμιν (ἦν γὰρ ἀνὴρ πολεμικώτατος), ἐπεὶ δὲ ἀπέθανε κεραυνωθείς, ἐκκομιζόμενον τὸ σῶμα κατασπάσαντες ἀπὸ τοῦ λέχους καὶ καθυβρίσαντες, οὔτε μὴν εὔνοιαν αὖ πάλιν σφοδροτέραν θᾶσσον ἀρξαμένην μᾶλλον εὐτυχοῦντι συνακμάσασαν πταίσαντι παραμείνασαν βεβαιότερον ἄλλος ἔσχε Ῥωμαίων Πομπήϊος. αἰτία δὲ τοῦ μὲν μίσους ἐκείνῳ μία, χρημάτων ἄπληστος ἐπιθυμία, τούτῳ δὲ πολλαὶ τοῦ ἀγαπᾶσθαι, σωφροσύνη περὶ δίαιταν, ἄσκησις ἐν ὅπλοις, πιθανότης λόγου, πίστις ἤθους, εὐαρμοστία πρὸς ἔντευξιν, ὡς μηδενὸς ἀλυπότερον δεηθῆναι μηδὲ ἥδιον ὑπουργῆσαι δεομένῳ. προσῆν γὰρ αὐτοῦ ταῖς χάρισι καὶ τὸ ἀνεπαχθὲς διδόντος καὶ τὸ σεμνὸν λαμβάνοντος. [1] I. Quod apud Aeschylum Prometheus de Hercule salutis suae auctore dicit, "Carissima infensissimi proles patris," id iam inde ab initio sensisse de Pompeio populus Romanus uidetur. Neminem enim unquam ducem tam constanti tamque acerbo odio prosecuti sunt, ut Strabonem Pompeii patrem; cuius quum uiuentis potentiam in armis (erat enim uir bellicosissimus) metuissent, fulmine exstincti cadauer de feretro inter efferendum detraxerunt ignominioseque tractauerunt. Rursum inter Romanos nemo fuit, qui uehementiori et quae celerius incepisset, aut rebus prosperis magis increuisset, rebusque etiam fractis constantius perdurasset, populi beneuolentia uteretur, atque Pompeius. Odiorum in illum causa fuit insatiabilis auaritia, huic cur diligeretur, multae; uictus ratio modesta, exercitatio in armis, facundia, probati mores, comitas, quum quidem nemo esset, qui uel aequiori animo peti abs sese aliquid pateretur, uel cuius petitionibus libentius satisfieret. Praeterea et dabat sine molestia et in accipiendo grauitatem adhibebat. [1] I. Le peuple romain semble avoir été de très bonne heure, envers Pompée, dans la même disposition que Prométhée montre dans Eschyle à l'égard d'Hercule, lorsqu'il dit à ce héros, qui venait de le délier : Autant j'aime le fils , autant je hais le père. Jamais, en effet, les Romains ne firent paraître pour aucun autre général une haine aussi forte et aussi violente que celle qu'ils eurent pour Strabon, père de Pompée. Sa puissance dans les armes (car c'était un grand homme de guerre) le leur avait rendu redoutable pendant sa vie; mais quand il fut mort d'un coup de foudre, et qu'on porta son corps sur le bûcher, ils l'arrachèrent du lit funèbre, et lui firent mille outrages. Au contraire, jamais aucun Romain n'a éprouvé comme Pompée, de la part de ce même peuple, une bienveillance si forte, qui ait commencé si tôt, qui ait persévéré plus longtemps dans sa prospérité, et qui se soit soutenue avec plus de constance dans ses revers. L'extrême aversion qu'on eut pour le père ne venait que d'une seule cause, de son insatiable avarice; mais l'amour qu'on eut pour le fils avait plusieurs motifs : sa tempérance dans la manière de vivre, son adresse aux exercices des armes, son éloquence persuasive, la bonne foi qui paraissait dans ses moeurs, et la facilité de son abord. Personne ne demandait des services avec plus de réserve, et n'obligeait de meilleure grâce; il donnait sans arrogance et recevait avec dignité.


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Dernière mise à jour : 30/03/2005