HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] Ἐπαρθεὶς δὲ τῇ πράξει καὶ μέγα φρονῶν ἐπ´ αὐτὸν ἔσπευδε Σερτώριον, ὡς μὴ μετάσχοι τῆς νίκης Μέτελλος. περὶ δὲ Σούκρωνι ποταμῷ τῆς ἡμέρας ἤδη τελευτώσης συνέβαλον τὰς δυνάμεις, δεδιότες ἐπελθεῖν τὸν Μέτελλον, μὲν ὡς μόνος, δὲ ὡς μόνῳ διαγωνίσαιτο. τὸ μὲν οὖν τέλος ἀμφίδοξον ἔσχεν ἀγών· ἑκατέρου γὰρ θάτερον κέρας ἐνίκησε· τῶν δὲ στρατηγῶν πλέον ἠνέγκατο Σερτώριος· ἐτρέψατο γὰρ τὸ καθ´ αὑτὸν ἐκεῖνος ἀντιταχθείς. Πομπηΐῳ δὲ ἀνὴρ μέγας ἱππότῃ πεζὸς ἐφώρμησε· συμπεσόντων δ´ εἰς τὸ αὐτὸ καὶ γενομένων ἐν λαβαῖς ἀπέσκηψαν αἱ πληγαὶ τῶν ξιφῶν εἰς τὰς χεῖρας ἀμφοῖν, οὐχ ὁμοίως· ἐτρώθη μὲν γὰρ Πομπήϊος μόνον, ἐκείνου δὲ ἀπέκοψε τὴν χεῖρα. πλειόνων δὲ συνδραμόντων ἐπ´ αὐτόν, ἤδη τῆς τροπῆς γεγενημένης, ἀνελπίστως διέφυγε, προέμενος τὸν ἵππον τοῖς πολεμίοις φάλαρα χρυσᾶ καὶ κόσμον ἄξιον πολλοῦ περικείμενον. ταῦτα γὰρ διανεμόμενοι καὶ περὶ τούτων μαχόμενοι πρὸς ἀλλήλους ἀπελείφθησαν. ἅμα δὲ ἡμέρᾳ παρετάξαντο μὲν ἀμφότεροι πάλιν ἐκβεβαιούμενοι τὸ νίκημα, Μετέλλου δὲ προσιόντος ἀνεχώρησεν Σερτώριος σκεδασθέντι τῷ στρατῷ. τοιαῦται γὰρ ἦσαν αἱ διαλύσεις καὶ πάλιν συνδρομαὶ τῶν ἀνθρώπων ὥστε πολλάκις μόνον πλανᾶσθαι τὸν Σερτώριον, πολλάκις δὲ αὖθις ἐπιέναι μυριάσι πεντεκαίδεκα στρατιᾶς, ὥσπερ χειμάρρουν ἐξαίφνης πιμπλάμενον. δ´ οὖν Πομπήϊος, ἐπεὶ μετὰ τὴν μάχην ἀπήντα τῷ Μετέλλῳ καὶ πλησίον ἀλλήλων ἦσαν, ἐκέλευσεν ὑφεῖναι τὰς ῥάβδους, θεραπεύων ὡς προὔχοντα τιμῇ τὸν Μέτελλον. δὲ καὶ τοῦτο διεκώλυσε καὶ τἆλλα χρηστὸς ἦν ἀνὴρ περὶ αὐτόν, οὐδὲν ὡς ὑπατικῷ καὶ πρεσβυτέρῳ νέμων ἑαυτῷ πλέον, ἀλλ´ τὸ σύνθημα κοινῇ στρατοπεδευόντων εἰς ἅπαντας ἐξεπέμπετο παρὰ Μετέλλου· τὰ πολλὰ δὲ χωρὶς ἐστρατοπεδεύοντο. διέκοπτε γὰρ αὐτοὺς καὶ διΐστη ποικίλος ὢν πολέμιος καὶ δεινὸς ἐν βραχεῖ πολλαχοῦ περιφανῆναι καὶ μεταγαγεῖν ἀπ´ ἄλλων εἰς ἄλλους ἀγῶνας. τέλος δὲ περικόπτων μὲν ἀγοράς, ληϊζόμενος δὲ τὴν χώραν, ἐπικρατῶν δὲ τῆς θαλάσσης, ἐξέβαλεν ἀμφοτέρους τῆς ὑφ´ ἑαυτὸν Ἰβηρίας, ἀναγκασθέντας εἰς ἀλλοτρίας καταφυγεῖν ἐπαρχίας ἀπορίᾳ τῶν ἐπιτηδείων. [19] XIX. Ea uictoria elatus et magnos gerens spiritus, propere contra ipsum Sertorium duxit, uti uictoriae laude Metellum excluderet. Ad Sucronem amnem iam aduesperascente commissum est proelium, utroque duce Metelli aduentum praeuertere cupiente, altero uti solus, altero ut cum solo depugnaret. Incerta uictoria eius proelii fuit : alterum utrinque cornu uicit. Ex ducibus Sertorius plus laudis meruit; cornu enim sibi oppositum fudit. Pompeium autem uir magnus equitem pedes inuasit, congressisque ipsis cominus, utriusque gladii ictus in utriusque manum incidit, sed impari euentu ; Pompeius enim tantum sauciabatur, hostis uero manum amputabat. Pluribus inde contra ipsum concurrentibus, iam coorta fuga praeter spem euasit, equum hostibus dimittens aureis phaleris et pretioso ornatu instructum. Haec enim spolia inter se diuidentes, atque inter se de iis certantes barbari, effugiendi spatium Pompeio reliquerunt. Ut primum illuxit, utrinque in aciem proditum est, uictoriae disceptandae causa, Metello autem accedente, Sertorius dissipato exercitu discessit. Etenim milites eius ita a se mutuo diuelli, rursumque in unum coire assueti erant, uti Sertorius saepe solus oberrauerit, mox cum centum ac quinquaginta militum millibus, ueluti torrens subito inundans sese ostenderit. Pompeius autem post eam pugnam Metello obuiam iuit, quumque prope iam adesset, fasces suos submitti iussit, Metellum ut honore praestantiorem ueneratus. Sed neque hoc passus est Metellus (et in ceteris quoque aequum se praebuit, nihil sibi tanquam consulari et seniori amplius uindicans, nisi quod tessera, si una forte castra habebant coniuncta, a Metello utriusque exercitus militibus dabatur. Plerumque uero seorsum castra metabantur, artibus et calliditate Sertorii mutuo diuulsi, breui temporis momento diuersis ex partibus sese ostendentis et ex uno certamine subito ad aliud traducentis. Atque is ad extremum commeatu intercluso, agris uastatis, mari occupato, utrumque ea quam ipse obtinebat Hispania eiecit, coactos rerum necessariarum penuria in alias prouincias abire. [19] XIX. Enflé de cette victoire, il conçut de plus hautes espérances, et se hâta de marcher contre Sertorius, afin que Métellus ne partageât point avec lui l'honneur de la victoire. Les armées en vinrent aux mains vers la fin du jour, près de la rivière de Sucron ; les deux généraux craignaient également l'arrivée de Métellus : Pompée, pour combattre seul; Sertorius, pour n'avoir à combattre qu'un général. Le succès fut douteux, il y eut des deux côtés une aile victorieuse; mais des deux généraux, Sertorius y acquit plus de gloire; car il renversa et mit en déroute l'aile qui lui était opposée. Durant l'action, Pompée fut attaqué par un cavalier d'une taille avantageuse qui était démonté; ils se chargèrent vigoureusement, et leurs épées ayant glissé sur leurs mains avec des effets bien différents, Pompée fut légèrement blessé, et il coupa la main de son ennemi. Une foule de Barbares, voyant les troupes de Pompée en fuite, coururent tous ensemble sur lui; mais il se sauva, contre toute espérance, en abandonnant son cheval, dont le harnais d'or et les riches ornements arrêtèrent les ennemis, qui, en se battant pour le partage du butin, donnèrent à Pompée le temps de s'échapper. Le lendemain, à la pointe du jour, les deux généraux remirent leurs troupes en bataille, pour assurer la victoire que chacun d'eux disait avoir remportée; mais l'arrivée de Métellus obligea Sertorius de se retirer, et de laisser son armée se débander; car ses soldats étaient accoutumés ainsi à se disperser et à se rassembler en un instant, en sorte que souvent Sertorius errait seul dans la campagne, et que tout à coup il reparaissait à la tête de cent cinquante mille combattants, comme un torrent qui, souvent à sec, se trouve plein en un instant. Après la bataille, Pompée alla au-devant de Métellus, et quand il fut près de lui, il donna ordre à ses lieutenants de baisser leurs faisceaux, pour faire honneur à ce général, qui le surpassait en dignité. Métellus s'y opposa, et en toute occasion il montra la plus grande modestie, ne s'attribuant, soit comme consulaire, soit comme son ancien, d'autres prérogatives que de donner, quand ils campaient ensemble, le mot d'ordre à toute l'armée : mais le plus souvent leurs camps étaient séparés, car ils avaient affaire à un ennemi qui, toujours en activité, et sachant en un clin d'oeil les attirer d'un combat à un autre, les obligeait de diviser souvent leurs forces; enfin, en leur coupant les vivres, en ravageant tout le pays, en se rendant maître de la mer, il les chassa tous deux de l'Espagne, et les força, faute de subsistances, de se retirer dans d'autres provinces.


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Dernière mise à jour : 30/03/2005