| [18] Ἐπεὶ δὲ τῆς Ἰβηρίας ἁψάμενος ὁ
 Πομπήϊος, οἷα φιλεῖ πρὸς νέου δόξαν ἡγεμόνος,
 ἑτέρους ταῖς ἐλπίσιν ἐποίησε τοὺς ἀνθρώπους καὶ
 τὰ μὴ πάνυ βεβαίως τῷ Σερτωρίῳ συνεστῶτα
 τῶν ἐθνῶν ἐκινεῖτο καὶ μετεβάλλετο, λόγους
 ὑπερηφάνους ὁ Σερτώριος κατὰ τοῦ Πομπηΐου
 διέσπειρε, καὶ σκώπτων ἔλεγε νάρθηκος ἂν αὐτῷ
 δεῆσαι καὶ σκύτους ἐπὶ τὸν παῖδα τοῦτον, εἰ μὴ
 τὴν γραῦν ἐκείνην ἐφοβεῖτο, λέγων τὸν Μέτελλον.
 ἔργῳ μέντοι φυλαττόμενος σφόδρα καὶ
 δεδοικὼς τὸν Πομπήϊον ἀσφαλέστερον ἐστρατήγει.
 καὶ γὰρ ὁ Μέτελλος, ὅπερ οὐκ ἄν τις ᾠήθη,
 διετέθρυπτο τῷ βίῳ κομιδῆ πρὸς τὰς ἡδονὰς
 ἐνδεδωκώς, καὶ μεγάλη τις εἰς ὄγκον καὶ πολυτέλειαν
 ἐξαίφνης ἐγεγόνει μεταβολὴ περὶ αὐτόν,
 ὥστε τῷ Πομπηΐῳ καὶ τοῦτο θαυμαστὴν εὔνοιαν
 ἅμα δόξῃ φέρειν, ἐπιτείνοντι τὴν εὐτέλειαν τῆς
 διαίτης οὐ πολλῆς ἐπιτηδεύσεως δεομένην· φύσει
 γὰρ ἦν σώφρων καὶ τεταγμένος ἐν ταῖς ἐπιθυμίαις.
 Τοῦ δὲ πολέμου πολλὰς ἰδέας ἔχοντος, ἠνίασε
 μάλιστα τὸν Πομπήϊον ἡ Λαύρωνος ἅλωσις ὑπὸ
 Σερτωρίου. κυκλοῦσθαι γὰρ αὐτὸν οἰηθεὶς καί
 τι μεγαληγορήσας, αὐτὸς ἐξαίφνης ἀνεφάνη περιεχόμενος
 κύκλῳ· καὶ διὰ τοῦτο κινεῖσθαι δεδιὼς
 ἐπεῖδε καταπιμπραμένην τὴν πόλιν αὐτοῦ παρόντος.
 Ἑρέννιον δὲ καὶ Περπένναν, ἄνδρας ἡγεμονικοὺς
 τῶν πρὸς Σερτώριον καταπεφευγότων
 καὶ στρατηγούντων ἐκείνῳ, νικήσας περὶ Οὐαλεντίαν
 ὑπὲρ μυρίους ἀπέκτεινεν.
 | [18] XVIII. Ubi primum Hispaniam attigit Pompeius, nouique 
 
ducis gloria nouas in animis hominum, ut fieri assolet, spes 
 
excitauit, ac populi qui nondum plane Sertorio se coniunxerant, 
 
moueri mutarique in alteram partem coeperunt, 
 
superbos de Pompeio sermones diuulgauit Sertorius et per 
 
iocum dixit, ferula sibi et flagello tantum opus fore ad 
 
puerum istum coercendum, nisi anum istam (Metellum significabat) 
 
metueret; re quidem ipsa sibi ab eo cauit, Pompeiique 
 
metu bellum non ea qua ante temeritate gessit. 
 
Metellus enim, quod nemo putasset, luxuriae se totum et 
 
uoluptatibus dederat, subitoque magna eius ad fastum et 
 
luxum mutatio exstiterat. Quod ipsum Pompeio praeter gloriam, 
 
miram quandam beneuolentiam conciliauit, frugalitatem 
 
uitae magis etiam intendentem; qua in re non magna 
 
opus erat contentione; siquidem natura homo erat temperans 
 
atque in cupiditatibus moderatus. Belli eius uariae 
 
formae fuerunt; sed Lauronis maxime excidium Pompeio 
 
molestum fuit; existimans enim Sertorium a se circumuentum 
 
gloriatusque aliquid ea de re, subito se circumquaque 
 
cinctum sensit; itaque mouere se non ausus, ante oculos 
 
suos eam urbem conflagrare uidit. Herennium uero et Perpennam, 
 
Sertorii, ad quem confugerant, legatos, apud Valentiam 
 
superauit et ultra decem millia hostium cecidit.
 
 | [18] XVIII. Pompée ne fut pas plutôt arrivé en Espagne, que les 
nouvelles espérances qu'il fit concevoir, comme il est ordinaire 
à un nouveau général qui jouit d'une grande 
réputation, changèrent les dispositions des esprits ; 
les peuples qui n'étaient pas solidement attachés à 
Sertorius se révoltèrent contre lui; et Sertorius, 
vivement piqué de cette désertion, se permit contre 
Pompée des propos pleins d'arrogance et des 
railleries insultantes : «Si je ne craignais cette 
vieille, disait-il en parlant de Métellus, je ne
ferais usage contre cet enfant que de la férule
ou du fouet.» Mais au fond il redoutait Pompée; 
et cette crainte l'obligea de se tenir sur ses 
gardes, et de faire la guerre avec plus de précautions. 
Car Métellus (ce qu'on aurait eu peine à 
croire) menait une vie déréglée, et s'abandonnait 
à toutes sortes de voluptés ; il s'était fait subitement 
en lui un changement si extraordinaire, 
qu'il donnait dans le plus grand luxe et faisait 
une dépense excessive. Cette conduite attirait à 
Pompée une bienveillance singulière, et augmentait 
de plus en plus la bonne opinion qu'on avait 
de lui : on le voyait avec plaisir ajouter de jour 
en jour à une frugalité qui ne paraissait pas susceptible 
de retranchement, car il était naturellement porté à la 
tempérance et à la modération dans tous ses désirs.
Des divers événements qui eurent lieu dans cette guerre, 
aucun n'affligea autant Pompée que la prise de Lauron 
par Sertorius; il croyait le tenir renfermé devant cette ville, 
et il s'en était même vanté avec assez de complaisance; quand 
tout à coup il se trouva lui-même tellement enveloppé, 
que, n'osant faire aucun mouvement, il vit 
Lauron livrée aux flammes en sa présence. Il est 
vrai que bientôt après il vainquit, près de Valence, 
Hérennius et Perpenna, deux officiers distingués, 
qui s'étaient réfugiés auprès de Sertorius, dont 
ils étaient les lieutenants, et leur tua plus de dix mille hommes. 
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