| [34]  Χρόνον δ´ οὐ πολὺν διαλιπὼν καὶ παραφυλάξας
 ἀποδημοῦντα τὸν Κλώδιον, ἐπῆλθε μετὰ πολλῶν τῷ Καπιτωλίῳ,
 καὶ τὰς δημαρχικὰς δέλτους, ἐν αἷς ἀναγραφαὶ τῶν
 διῳκημένων ἦσαν, ἀπέσπασε καὶ διέφθειρεν. ἐγκαλοῦντος
 δὲ περὶ τούτων τοῦ Κλωδίου, τοῦ δὲ Κικέρωνος λέγοντος
 ὡς παρανόμως ἐκ πατρικίων εἰς δημαρχίαν παρέλθοι, καὶ
 κύριον οὐδὲν εἴη τῶν πεπραγμένων ὑπ´ αὐτοῦ, Κάτων
 ἠγανάκτησε καὶ ἀντεῖπε, τὸν μὲν Κλώδιον οὐκ ἐπαινῶν,
 ἀλλὰ καὶ δυσχεραίνων τοῖς πεπολιτευμένοις, δεινὸν δὲ
 καὶ βίαιον ἀποφαίνων ἀναίρεσιν ψηφίσασθαι δογμάτων καὶ
 πράξεων τοσούτων τὴν σύγκλητον, ἐν αἷς εἶναι καὶ τὴν
 ἑαυτοῦ τῶν περὶ Κύπρον καὶ Βυζάντιον διοίκησιν. ἐκ τούτου
 προσέκρουσεν ὁ Κικέρων αὐτῷ πρόσκρουσιν εἰς οὐδὲν
 ἐμφανὲς προελθοῦσαν, ἀλλ´ ὥστε τῇ φιλοφροσύνῃ χρῆσθαι
 πρὸς ἀλλήλους ἀμαυρότερον.
 | [34] XXXIV. Paruo interiecto tempore, quum Clodium peregre 
 
abiisse deprehenderet Cicero, mnitis comitantibus in Capitolium 
 
ascendit et tabulas, quibus res a Clodio in tribunatu 
 
plebis gestae inscriptae erant, deturbauit atque perdidit.
 
Quam rem quum ei Clodius obiiceret et ipse diceret, Clodium 
 
contra leges a patriciis ad plebeios transiuisse, neque
 
eorum quae egisset quicquam ratum esse : Cato moleste id 
 
tulit ac contradixit, non quod Clodium probaret, cuius 
 
actiones admodum oderat, sed quod iniquum et uiolentum 
 
fore censebat, si tot decreta et actiones senatus rescinderet,
 
inter quae et sua erat negotii Cyprii et Byzantii administratio. 
 
Ea res fecit ut simultas inter Ciceronem et Catonem 
 
exsisteret, quae tamen non in apertas inimicitias erupit, 
 
sed usum tantum familiaritatis imminuit.
 
 | [34] XXXIV. Peu de temps après son retour, Cicéron, profitant de l'absence de Clodius, 
alla au Capitole avec une suite assez nombreuse; et arrachant les tablettes tribunitiennes, 
où étaient inscrits les actes du tribunat de Clodius, il les mit en pièces. Clodius ayant voulu 
lui en faire un crime, Cicéron répondit que c'était au mépris des lois que Clodius, né patricien, 
avait été nommé tribun; qu'ainsi tout ce qu'il avait fait pendant son tribunat n'était point légal. 
Caton fut très mécontent de cette violence, et combattit le motif qu'avait allégué Cicéron, non 
qu'il approuvât ce qu'avait fait Clodius, au contraire il blâmait son administration; mais il 
représentait que le sénat ne pourrait sans injustice, et sans un abus d'autorité, annuler tous les 
actes faits pendant le tribunat de Clodius, dont un, entre autres, était la commission qui lui 
avait été donnée à lui-même pour aller dans l'île de Cypre et à Byzance, avec tout ce qu'il avait 
fait dans ces deux villes. Cette dispute brouilla Caton et Cicéron, non qu'ils en vinssent à une 
rupture ouverte; mais ils vécurent ensemble avec moins d'intimité.
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