| [33]  Ὁ δὲ Κλώδιος ἐξελάσας αὐτὸν κατέπρησε μὲν αὐτοῦ
 τὰς ἐπαύλεις, κατέπρησε δὲ τὴν οἰκίαν καὶ τῷ τόπῳ
 ναὸν Ἐλευθερίας ἐπῳκοδόμησε, τὴν δ´ ἄλλην οὐσίαν ἐπώλει
 καὶ διεκήρυττε καθ´ ἡμέραν, μηδὲν ὠνουμένου μηδενός.
 ἐκ δὲ τούτου φοβερὸς ὢν τοῖς ἀριστοκρατικοῖς καὶ τὸν
 δῆμον ἀνειμένον εἰς ὕβριν πολλὴν καὶ θρασύτητα συνεφελκόμενος,
 ἐπεχείρει Πομπηίῳ, τῶν διῳκημένων αὐτῷ
 κατὰ τὴν στρατείαν ἔνια σπαράττων. ἐφ´ οἷς ὁ Πομπήιος
 ἀδοξῶν, ἐκάκιζεν αὐτὸς ἑαυτὸν προέμενος τὸν Κικέρωνα,
 καὶ πάλιν ἐκ μεταβολῆς παντοῖος ἐγένετο, πράττων κάθοδον
 αὐτῷ μετὰ τῶν φίλων. ἐνισταμένου δὲ τοῦ Κλωδίου,
 συνέδοξε τῇ βουλῇ μηδὲν διὰ μέσου πρᾶγμα κυροῦν μηδὲ
 πράττειν δημόσιον, εἰ μὴ Κικέρωνι κάθοδος γένοιτο. τῶν
 δὲ περὶ Λέντλον ὑπατευόντων καὶ τῆς στάσεως πρόσω
 βαδιζούσης, ὥστε τρωθῆναι μὲν ἐν ἀγορᾷ δημάρχους,
 Κόιντον δὲ τὸν Κικέρωνος ἀδελφὸν ἐν τοῖς νεκροῖς ὡς
 τεθνηκότα κείμενον διαλαθεῖν, ὅ τε δῆμος ἤρχετο τρέπεσθαι
 τῇ γνώμῃ, καὶ τῶν δημάρχων Ἄννιος Μίλων πρῶτος
 ἐτόλμησε τὸν Κλώδιον εἰς δίκην ὑπάγειν βιαίων, καὶ Πομπηίῳ
 πολλοὶ συνῆλθον ἔκ τε τοῦ δήμου καὶ τῶν πέριξ
 πόλεων. μεθ´ ὧν προελθὼν καὶ τὸν Κλώδιον ἀναστείλας
 ἐκ τῆς ἀγορᾶς, ἐπὶ τὴν ψῆφον ἐκάλει τοὺς πολίτας, καὶ
 λέγεται μηδέποτε μηδὲν ἐκ τοσαύτης ὁμοφροσύνης ἐπιψηφίσασθαι
 τὸν δῆμον. ἡ δὲ σύγκλητος ἁμιλλωμένη πρὸς
 τὸν δῆμον ἔγραψεν ἐπαινεθῆναι τὰς πόλεις, ὅσαι τὸν Κικέρωνα
 παρὰ τὴν φυγὴν ἐθεράπευσαν, καὶ τὴν οἰκίαν αὐτῷ
 καὶ τὰς ἐπαύλεις, ἃς Κλώδιος διεφθάρκει, τέλεσι δημοσίοις ἀνασταθῆναι.
 Κατῄει δὲ Κικέρων ἑκκαιδεκάτῳ μηνὶ μετὰ τὴν φυγήν,
 καὶ τοσαύτη τὰς πόλεις χαρὰ καὶ σπουδὴ τοὺς ἀνθρώπους
 περὶ τὴν ἀπάντησιν εἶχεν, ὥστε τὸ ῥηθὲν ὑπὸ τοῦ Κικέρωνος
 ὕστερον ἐνδεέστερον εἶναι τῆς ἀληθείας. ἔφη γὰρ
 αὑτὸν ἐπὶ τῶν ὤμων τὴν Ἰταλίαν
 φέρουσαν εἰς τὴν Ῥώμην εἰσενεγκεῖν. ὅπου καὶ Κράσσος,
 ἐχθρὸς ὢν αὐτῷ πρὸ τῆς φυγῆς, τότε προθύμως ἀπήντα
 καὶ διελύετο, τῷ παιδὶ Ποπλίῳ χαριζόμενος ὡς ἔλεγε,
 ζηλωτῇ τοῦ Κικέρωνος ὄντι.
 | [33] XXXIII. Clodius eiecti Ciceronis uillas et domum incendit, 
 
inque ea area aedem Libertatis aedificauit, reliqua bona 
 
eius uenditauit, quotidie praecone ea proclamante. Sed 
 
nemo quicquam emebat. Terrori exinde optimatibus esse 
 
coepit, populumque, cuius libidini et temeritati habenas 
 
laxarat, secum trahens, ipsum etiam Pompeium adortus 
 
est, quaedam ab eo dum bella gereret constituta rescindens. 
 
Quapropter Pompeius infamia laborans, incusare se ipsum, 
 
qui Ciceronem proiecisset, mutatoque consilio in omnes se 
 
partes uertere, et reditum ei amicorum opera machinari. 
 
Quum intercederet Clodius, S- C- factum est, ne qua de re 
 
publica statueretur, nisi Ciceroni reditu decreto.  
 
Lentulo consule, quum augesceret seditio, ita ut et in foro uulnerarentur 
 
tribuni plebis, et Quintus Ciceronis frater inter 
 
cadauera ueluti mortuus lateret, animi populi mutari 
 
coeperunt, ac primus tribunorum plebis Annius Milo ausus 
 
est Clodium de ui reum facere. Pompeio etiam se multi ex 
 
populo et uicinis urbibus adiunxerunt, cum quibus ille in 
 
forum progressas, pulso Clodio ad suffragia ciues uocauit. 
 
Nihil unquam tanto populi consensu decretum ferunt. Senatus 
 
ne a populo hac in parte uinceretur, decreuit ut 
 
gratiae agerentur urbibus, quae in exsilio Ciceronem fouissent, 
 
utque uillae eius et domus, quas Clodius perdiderat,
 
publicis sumptibus instaurarentur. Rediit Cicero decimo 
 
sexto quam fugerat mense. Tanto autem gaudio 
 
ciuitates, tanto studio homines obuiam ei contenderunt, 
 
ut quod ipse postea Cicero dixit, minus quam ipsa rei ueritas 
 
fuerit, se humeris Italiae Roman reportatum. Quando 
 
Crassus etiam, inimicus eius ante exsilium, reuertenti 
 
studiose obuiam iuit atque in gratiam rediit, gratificatus, 
 
ut aiebat, filio suo Publio, Ciceronis studioso.
 
 | [33] XXXIII. Clodius, après avoir fait bannir Cicéron, brûla ses maisons de campagne et sa 
maison de Rome, sur le sol de laquelle il éleva le temple de la Liberté. Il mit en vente tous ses 
biens, et les faisait crier tous les jours, sans qu'il se présentât personne pour les acheter. Devenu, 
par ses violences, redoutable à tous les nobles; disposant du peuple, qu'il laissait s'abandonner 
à tous les excès de la licence et de l'audace, il osa s'attaquer à Pompée lui-même, et blâmer 
plusieurs des ordonnances qu'il avait rendues pendant qu'il commandait les armées. Pompée, 
à qui cette censure faisait tort dans l'opinion publique, se reprocha d'avoir sacrifié Cicéron; 
et, changeant de disposition, il se ligua avec ses amis pour s'occuper des moyens de le rappeler. 
Clodius, de son côté, s'y opposant de tout son pouvoir, le sénat décréta qu'il suspendait 
tout rapport et toute expédition des affaires publiques, jusqu'au rappel de Cicéron. Sous le 
consulat de Lentulus, la sédition fut poussée si loin, qu'il y eut des tribuns du peuple blessés 
sur la place publique, et que Quintus, frère de Cicéron, fut laissé pour mort parmi beaucoup d'autres. 
Ces excès commencèrent à ramener le peuple; et Annius Milon, l'un des tribuns du peuple, 
osa le premier traîner Clodius devant les tribunaux, pour les violences qu'il avait commises. 
La plus grande partie du peuple et des habitants des villes voisines se joignirent à Pompée, 
qui, fort de leur secours, chassa Clodius de la place publique, et appela le peuple aux suffrages, 
pour le rappel de Cicéron. Jamais décret ne fut rendu avec autant d'unanimité. Le sénat, 
rivalisant de zèle avec le peuple, arrêta qu'on décernerait des remercîments aux villes qui 
avaient recueilli Cicéron dans son exil, et que sa maison de Rome et ses maisons de campagne, 
que Clodius avait détruites, seraient rebâties aux dépens du public.
Cicéron fut rappelé seize mois après son exil; toutes les villes qui se trouvèrent sur son passage 
montrèrent tant de joie et d'empressement à aller au-devant de lui, que Cicéron était encore 
au-dessous de la vérité, lorsqu'il disait dans la suite que l'Italie entière l'avait porté dans Rome 
sur ses épaules. Crassus même, son ennemi mortel avant son exil, sortit à sa rencontre, et se 
réconcilia avec lui; voulant, disait-il, faire ce plaisir à son fils, un des plus zélés partisans de Cicéron. 
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