[2,45] Ἤδη δὲ ἰχθύες τε ἡμῖν ἐφαίνοντο καὶ ὄρνεα παρεπέτετο καὶ
ἄλλ´ ὁπόσα γῆς πλησίον οὔσης σημεῖα προφαίνεται. μετ´ ὀλίγον
δὲ καὶ ἄνδρας εἴδομεν καινῷ τῳ τρόπῳ ναυτιλίας χρωμένους?
αὐτοὶ γὰρ καὶ ναῦται καὶ νῆες ἦσαν. λέξω δὲ τοῦ πλοῦ τὸν τρόπον?
ὕπτιοι κείμενοι ἐπὶ τοῦ ὕδατος ὀρθώσαντες τὰ αἰδοῖα—μεγάλα δὲ
φέρουσιν—ἐξ αὐτῶν ὀθόνην πετάσαντες καὶ ταῖς χερσὶν τοὺς
ποδεῶνας κατέχοντες ἐμπίπτοντος τοῦ ἀνέμου ἔπλεον. ἄλλοι δὲ
μετὰ τούτους ἐπὶ φελλῶν καθήμενοι ζεύξαντες δύο δελφῖνας
ἤλαυνόν τε καὶ ἡνιόχουν? οἱ δὲ προϊόντες ἐπεσύροντο τοὺς φελλούς.
οὗτοι ἡμᾶς οὔτε ἠδίκουν οὔτε ἔφευγον, ἀλλ´ ἤλαυνον ἀδεῶς
τε καὶ εἰρηνικῶς τὸ εἶδος τοῦ ἡμετέρου πλοίου θαυμάζοντες καὶ
πάντοθεν περισκοποῦντες.
| [2,45] Déjà l'on voyait paraître des poissons, des oiseaux qui voltigeaient, et
tous les signes qui indiquent le voisinage de la terre, quand nous apercevons
bientôt des hommes qui se livraient à un nouveau genre de navigation. Ils
étaient à la fois navires et matelots. Je vais dire comment. Couchés sur le dos,
ils tiennent droit leur phallus, qui est fort grand, et y attachent une voile ;
puis, la bouline en main, ils prennent le vent et gagnent le large ; d'autres,
assis sur des morceaux de liège, auxquels sont attelés deux dauphins, conduisent
et dirigent au moyen de la bride ces animaux qui entraînent le liège avec eux.
Ces navigateurs ne nous firent aucun mal et ne s'enfuirent point à notre
approche ; ils nous abordèrent sans crainte, amicalement, et paraissaient très
surpris de notre manière de naviguer, dont ils examinaient avec soin tous les détails.
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