HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, L'Histoire veritable, livre II

Chapitre 42

  Chapitre 42

[2,42] οὔπω δὲ πεντακοσίους σταδίους διελθόντες εἴδομεν ὕλην μεγίστην καὶ λάσιον πιτύων καὶ κυπαρίττων. καὶ ἡμεῖς μὲν εἰκάσαμεν ἤπειρον εἶναι? τὸ δ´ ἦν πέλαγος ἄβυσσον ἀρρίζοις δένδροις καταπεφυτευμένον? εἱστήκει δὲ τὰ δένδρα ὅμως ἀκίνητα, ὀρθὰ καθάπερ ἐπιπλέοντα. πλησιάσαντες δ´ οὖν καὶ τὸ πᾶν κατανοήσαντες ἐν ἀπόρῳ εἰχόμεθα τί χρὴ δρᾶν? οὔτε γὰρ διὰ τῶν δένδρων πλεῖν δυνατὸν ἦνπυκνὰ γὰρ καὶ προσεχῆ ὑπῆρχενοὔτε ἀναστρέφειν ἐδόκει ῥᾴδιον? ἐγὼ δὲ ἀνελθὼν ἐπὶ τὸ μέγιστον δένδρον ἐπεσκόπουν τὰ ἐπέκεινα ὅπως ἔχοι, καὶ ἑώρων ἐπὶ σταδίους μὲν πεντήκοντα ὀλίγῳ πλείους τὴν ὕλην οὖσαν, ἔπειτα δὲ αὖθις ἕτερον ὠκεανὸν ἐκδεχόμενον. καὶ δὴ ἐδόκει ἡμῖν ἀναθεμένους τὴν ναῦν ἐπὶ τὴν κόμην τῶν δένδρωνπυκνὴ δὲ ἦνὑπερβιβάσαι, εἰ δυναίμεθα, εἰς τὴν θάλατταν τὴν ἑτέραν? καὶ οὕτως ἐποιοῦμεν. ἐκδήσαντες γὰρ αὐτὴν κάλῳ μεγάλῳ καὶ ἀνελθόντες ἐπὶ τὰ δένδρα μόλις ἀνιμησάμεθα, καὶ θέντες ἐπὶ τῶν κλάδων, πετάσαντες τὰ ἱστία καθάπερ ἐν θαλάττῃ ἐπλέομεν τοῦ ἀνέμου προωθοῦντος ἐπισυρόμενοι? ἔνθα δὴ καὶ τὸ Ἀντιμάχου τοῦ ποιητοῦ ἔπος ἐπεισῆλθέ μεφησὶν γάρ που κἀκεῖνος? Τοῖσιν δ´ ὑλήεντα διὰ πλόον ἐρχομένοισιν. [2,42] Nous n'étions pas à cinq cents stades, quand nous voyons une forêt vaste et épaisse de pins et de cyprès. Nous croyons d'abord que c'est un continent ; mais la mer était sans fond, et les arbres, sans racines, étaient plantés dans l'eau, où ils se tenaient immobiles et droits, ayant l'air de flotter. Nous nous approchons, et, voyant la chose de près, nous sommes incertains sur le parti que nous devons prendre. Il était impossible, en effet, de naviguer, à travers ces arbres, qui formaient comme un tissu serré, et, d'autre part, il n'était pas plus facile de revenir sur nos pas. Je monte sur un des arbres les plus élevés pour examiner ce qu'il pouvait y avoir de l'autre côté de la forêt ; je vois qu'elle ne s'étendait guère au delà de cinquante stades, et qu'ensuite la mer reparaissait à perte de vue. Nous prenons alors le parti de hisser notre vaisseau. jusqu'au sommet des arbres, qui étaient très touffus, et de gagner ainsi l'autre mer, si nous ne trouvions point d'obstacle: Nous nous mettons à l'oeuvre. Nous attachons un grand câble à notre vaisseau ; puis, montés sur les arbres, nous le tirons à nous. Après bien des efforts, nous le posons sur les branches, et, la voile déployée, nous nous mettons à naviguer, comme en pleine mer, poussés par un bon vent. Alors je me rappelai le vers du poëte Antimaque, qui dit quelque part : "Tandis qu'ils naviguaient à travers les forêts".


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Dernière mise à jour : 15/03/2005