[2,41] Ἐπεὶ δὲ πλέοντες ἀπείχομεν τῆς καλιᾶς ὅσον σταδίους διακοσίους,
τέρατα ἡμῖν μεγάλα καὶ θαυμαστὰ ἐπεσήμανεν? ὅ τε γὰρ
ἐν τῇ πρύμνῃ χηνίσκος ἄφνω ἐπτερύξατο καὶ ἀνεβόησεν, καὶ ὁ
κυβερνήτης ὁ Σκίνθαρος φαλακρὸς ἤδη ὢν ἀνεκόμησεν, καὶ τὸ
πάντων δὴ παραδοξότατον, ὁ γὰρ ἱστὸς τῆς νεὼς ἐξεβλάστησεν
καὶ κλάδους ἀνέφυσεν καὶ ἐπὶ τῷ ἄκρῳ ἐκαρποφόρησεν, ὁ δὲ
καρπὸς ἦν σῦκα καὶ σταφυλὴ μέλαινα, οὔπω πέπειρος. ταῦτα
ἰδόντες ὡς εἰκὸς ἐταράχθημεν καὶ ηὐχόμεθα τοῖς θεοῖς διὰ τὸ
ἀλλόκοτον τοῦ φαντάσματος.
| [2,41] En avançant en mer, à la distance de deux cents stades du nid de l'alcyon,
des prodiges étonnants et merveilleux viennent frapper nos regards. La figure
d'oie, placée a notre poupe, se met tout à coup à crier en battant des ailes, et
les cheveux repoussent à notre pilote Scintharus, qui était tout à fait chauve.
Mais voici le plus surprenant de tout : le mât de notre vaisseau se couvrit de
bourgeons et produisit des branches, dont l'extrémité se chargea de fruits.
C'étaient des figues et de gros raisins qui n'étaient point encore mûrs. A cette
vue, nous sommes saisis d'étonnement ; on peut le croire, et nous supplions les
dieux de détourner de nous ce que ces présages pouvaient avoir de funeste.
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