[2,38] ἡμεῖς δὲ ἐν τοσούτῳ ἐπάραντες τὴν ὀθόνην ἐφεύγομεν
ἀπολιπόντες αὐτοὺς μαχομένους, καὶ δῆλοι ἦσαν κρατήσοντες
οἱ Καρυοναῦται ἅτε καὶ πλείους—πέντε γὰρ εἶχον πληρώματα—
καὶ ἀπὸ ἰσχυροτέρων νεῶν μαχόμενοι? τὰ γὰρ πλοῖα ἦν αὐτοῖς
κελύφανα καρύων ἡμίτομα, κεκενωμένα, μέγεθος δὲ ἑκάστου
ἡμιτομίου εἰς μῆκος ὀργυιαὶ πεντεκαίδεκα.
Ἐπεὶ δὲ ἀπεκρύψαμεν αὐτούς, ἰώμεθα τοὺς τραυματίας, καὶ
τὸ λοιπὸν ἐν τοῖς ὅπλοις ὡς ἐπίπαν ἦμεν, ἀεί τινας ἐπιβουλὰς
προσδεχόμενοι? οὐ μάτην.
| [2,38] Nous déployons aussitôt notre voile et nous prenons la fuite, laissant les
deux flottes aux prises. Il était évident que les Caryonautes seraient
vainqueurs : ils étaient plus nombreux, puisqu'ils avaient cinq vaisseaux
complètement équipés et d'une construction plus solide pour la lutte. Ces
vaisseaux étaient faits de noix coupées par la moitié et vidées : chaque moitié
avait quinze orgyes de longueur. Quand nous fûmes hors de leur vue, nous
songeâmes à panser nos blessés, et de ce moment nous ne quittâmes plus nos
armes, de peur de quelque surprise. Nous avions raison.
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