| [34] Ἐν ὅσῳ δὲ ταῦτ´ ἐγίνετο, ποικίλα, ὦ Φίλων, ἐγὼ πρὸς ἐμαυτὸν
 ἐνενόουν τὸ πρόχειρον ἐκεῖνο, ὡς οὐδὲν ὄφελος ἦν ἄρα ἐπίστασθαι
 τὰ μαθήματα, εἰ μή τις καὶ τὸν βίον ῥυθμίζοι πρὸς τὸ βέλτιον·
 ἐκείνους γοῦν περιττοὺς ὄντας ἐν τοῖς λόγοις ἑώρων γέλωτα ἐπὶ
 τῶν πραγμάτων ὀφλισκάνοντας. ἔπειτα δὲ εἰσῄει με, μὴ ἄρα τὸ
 ὑπὸ τῶν πολλῶν λεγόμενον ἀληθὲς ᾖ καὶ τὸ πεπαιδεῦσθαι ἀπάγῃ
 τῶν ὀρθῶν λογισμῶν τοὺς ἐς μόνα τὰ βιβλία καὶ τὰς ἐν ἐκείνοις
 φροντίδας ἀτενὲς ἀφορῶντας· τοσούτων γοῦν φιλοσόφων παρόντων
 οὐδὲ κατὰ τύχην ἕνα τινὰ ἔξω ἁμαρτήματος ἦν ἰδεῖν, ἀλλ´
 οἱ μὲν ἐποίουν αἰσχρά, οἱ δ´ ἔλεγον αἰσχίω· οὐδὲ γὰρ ἐς τὸν οἶνον
 ἔτι ἀναφέρειν εἶχον τὰ γινόμενα λογιζόμενος οἷα ὁ Ἑτοιμοκλῆς
ἄσιτος ἔτι καὶ ἄποτος ἐγεγράφει. 
 | [34] Durant ces péripéties, Philon, j'étais assailli par mille pensées : un dicton me revint alors à 
l'esprit : « À quoi sert la connaissance si l'on ne sait pas corriger sa conduite ? ». J'avais donc 
sous les yeux la crème de la philosophie qui par ses actes se donnait en spectacle devant tout 
un public friand. Je me disais maintenant que ce dicton usé jusqu'à la corde avait, somme 
toute, du bon ! Car en effet, la connaissance, j'en suis persuadé, détourne du bon sens commun 
ceux qui passent leur temps dans les bouquins et qui s'imprègnent des idées qu'ils véhiculent. 
Bref, parmi tous ces beaux penseurs, il n'y en avait pas un qui n'avait pas au moins une chose 
à se reprocher : celui-là commettait des actions à vous donner la nausée, celui-ci prononçait 
des paroles encore plus immondes : ils n'avaient même pas l'excuse du vin : la lettre 
d'Hétémoclès n'avait-elle pas été rédigée dans la pleine maîtrise de ses moyens ?
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