HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 200-249

  Vers 200-249

[200] καὶ μὴ πρόλεσχος μηδ´ ἐφολκὸς ἐν λόγῳ
201 γένῃ· τὸ τῇδε κάρτ´ ἐπίφθονον γένος.
202 μέμνησο δ´ εἴκειν· χρεῖος εἶ ξένη φυγάς.
203 θρασυστομεῖν γὰρ οὐ πρέπει τοὺς ἥσσονας.
204 (ΧΟΡΟΣ) πάτερ, φρονούντως πρὸς φρονοῦντας ἐννέπεις.
205 φυλάξομαι δὲ τάσδε μεμνῆσθαι σέθεν
206 κεδνὰς ἐφετμάς· Ζεὺς δὲ γεννήτωρ ἴδοι.
207 (ΔΑΝΑΟΣ) ἴδοιτο δῆτα πρευμενοῦς ἀπ´ ὄμματος.
208 (ΧΟΡΟΣ) θέλοιμ´ ἂν ἤδη σοὶ πέλας θρόνους ἔχειν.
209 (ΔΑΝΑΟΣ) μή νυν σχόλαζε, μηχανῆς δ´ ἔστω κράτος.
210 (ΧΟΡΟΣ) Ζεῦ, κόπων οἴκτιρε μἀπολωλότας.
211 (ΔΑΝΑΟΣ) κείνου θέλοντος εὖ τελευτήσει τάδε.
212 καὶ Ζηνὸς ὄρνιν τόνδε νῦν κικλῄσκετε.
213 (ΧΟΡΟΣ) καλοῦμεν αὐγὰς ἡλίου σωτηρίους.
214 (ΔΑΝΑΟΣ) ἁγνόν τ´ Ἀπόλλω, φυγάδ´ ἀπ´ οὐρανοῦ θεόν.
215 (ΧΟΡΟΣ) εἰδὼς ἂν αἶσαν τήνδε συγγνοίη βροτοῖς.
216 (ΔΑΝΑΟΣ) συγγνοῖτο δῆτα καὶ παρασταίη πρόφρων.
217 (ΧΟΡΟΣ) τίν´ οὖν κικλῄσκω τῶνδε δαιμόνων ἔτι;
218 (ΔΑΝΑΟΣ) ὁρῶ τρίαιναν τήνδε σημεῖον θεοῦ.
219 (ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ εὖ τ´ ἔπεμψεν εὖ τε δεξάσθω χθονί.
220 (ΔΑΝΑΟΣ) Ἑρμῆς ὅδ´ ἄλλος τοῖσιν Ἑλλήνων νόμοις.
221 (ΧΟΡΟΣ) ἐλευθέροις νυν ἐσθλὰ κηρυκευέτω.
222 (ΔΑΝΑΟΣ) πάντων δ´ ἀνάκτων τῶνδε κοινοβωμίαν
223 σέβεσθ´· ἐν ἁγνῷ δ´ ἑσμὸς ὡς πελειάδων
224 ἵζεσθε κίρκων τῶν ὁμοπτέρων φόβῳ,
225 ἐχθρῶν ὁμαίμων καὶ μιαινόντων γένος.
226 ὄρνιθος ὄρνις πῶς ἂν ἁγνεύοι φαγών;
227 πῶς δ´ ἂν γαμῶν ἄκουσαν ἄκοντος πάρα
228 ἁγνὸς γένοιτ´ ἄν; οὐδὲ μὴ ´ν Ἅιδου θανὼν
229 φύγῃ ματαίων αἰτίας, πράξας τάδε.
230 κἀκεῖ δικάζει τἀμπλακήμαθ´, ὡς λόγος,
231 Ζεὺς ἄλλος ἐν καμοῦσιν ὑστάτας δίκας.
232 σκοπεῖτε, κἀμείβεσθε τόνδε τὸν τρόπον,
233 ὅπως ἂν ὑμῖν πρᾶγος εὖ νικᾷ τόδε.
234 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ)
234 ποδαπὸν ὅμιλον τόνδ´ ἀνελληνόστολον
235 πέπλοισι βαρβάροισι κἀμπυκώμασι
236 χλίοντα προσφωνοῦμεν; οὐ γὰρ Ἀργολὶς
237 ἐσθὴς γυναικῶν οὐδ´ ἀφ´ Ἑλλάδος τόπων.
238 ὅπως δὲ χώραν οὔτε κηρύκων ὕπο,
239 ἀπρόξενοί τε, νόσφιν ἡγητῶν, μολεῖν
240 ἔτλητ´ ἀτρέστως, τοῦτο θαυμαστὸν πέλει.
241 κλάδοι γε μὲν δὴ κατὰ νόμους ἀφικτόρων
242 κεῖνται παρ´ ὑμῶν πρὸς θεοῖς ἀγωνίοις·
243 μόνον τόδ´ Ἑλλὰς χθὼν συνοίσεται στόχῳ.
244 καὶ τἄλλα πόλλ´ ἐπεικάσαι δίκαιον ἦν,
245 εἰ μὴ παρόντι φθόγγος ἦν σημανῶν.
246 (ΧΟΡΟΣ) εἴρηκας ἀμφὶ κόσμον ἀψευδῆ λόγον.
247 ἐγὼ δὲ πρὸς σὲ πότερον ὡς ἔτην λέγω,
248 τηρὸν ἱεροῦ ῥάβδον, πόλεως ἀγόν;
249 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) πρὸς ταῦτ´ ἀμείβου καὶ λέγ´ εὐθαρσὴς ἐμοί.
[200] Évitez le bavardage et la prolixité dans vos discours : les gens d’ici ne la peuvent souffrir. Il faut céder, ne l’oubliez pas ; étrangères et fugitives, le besoin vous presse. Un langage altier ne sied pas à des faibles. LE CORYPHÉE. — Père, tu parles avec prudence à des enfants prudents ; j’aurai soin de me rappeler tes sages recommandations. Mais que Zeus notre aïeul jette un regard sur nous ! DANAOS. — Oui, qu’il nous regarde d’un oeil bienveillant ! LE CORYPHÉE. — Qu’il le veuille et tout finira bien. DANAOS. — Ne tarde donc pas ; use du moyen de salut que je t’ai recommandé. LE CORYPHÉE. — Je voudrais déjà être assise à tes côtés. (Le choeur monte sur le tertre et s’adresse à la statue de Zeus.) O Zeus, prends pitié de nos peines, avant que nous périssions. DANAOS. — Invoquez aussi le fils de Zeus que vous voyez ici. LE CORYPHÉE. — Nous invoquons les rayons salutaires du Soleil. DANAOS. — Du vénérable Apollon, dieu qui fut exilé du ciel. LE CORYPHÉE. — Il pourrait, puisqu’il a connu cette destinée, compatir à celle des mortels. DANAOS. — Oui, qu’il y compatisse et nous assiste avec bonté ! LE CORYPHÉE. — Lequel de ces dieux dois-je invoquer encore ? DANAOS. — Je vois ici un trident, qui indique un dieu. LE CORYPHÉE. — Comme il nous a bien conduites sur mer, qu’il nous accueille bien aussi sur terre ! DANAOS. — Voici encore un autre dieu, Hermès, que les lois grecques révèrent. LE CORYPHÉE. — Qu’il nous apporte donc un heureux message de liberté ! 222 DANAOS. — Vénérez l’autel commun de tous ces dieux ; puis asseyez-vous dans ce lieu sacré, comme un essaim de colombes fuyant des éperviers, qui sont leurs frères par le sang, mais devenus pour elles des ennemis qui souillent la race. Comment serait-il pur, l’oiseau qui dévore l’oiseau ? Et comment serait pur celui qui veut épouser une femme malgré elle et malgré son père ? Non, même après sa mort, chez Hadès, il n’échappera pas au grief de luxure, s’il s’est ainsi conduit. Là aussi, dit-on, un autre Zeus juge souverainement les crimes des morts. Soyez circonspectes et répondez comme je vous l’ai dit, si vous voulez voir triompher votre cause. 234 LE ROI. — De quel pays vient cette troupe à qui je m’adresse ? Elle n’est pas vêtue à la mode des Grecs ; elle est parée de robes et de bandeaux barbares ; car ce n’est pas là le costume des femmes de l’Argolide, ni d’aucun pays grec. Que vous ayez osé si hardiment venir en ce pays, sans hérauts ni proxènes et sans guides, voilà qui est surprenant. Voici, il est vrai, des rameaux que vous avez, suivant l’usage des suppliants, déposés devant les dieux publics. C’est le seul point où je puis conjecturer que vous êtes en accord avec la Grèce. On pourrait justement faire beaucoup d’autres conjectures ; mais tu es là, et tu as la parole pour t’expliquer. LE CORYPHÉE. — Sur notre costume tu n’as rien dit que de vrai. Mais toi à qui je parle, qui es-tu ? Un simple particulier, un héraut, porteur de la baguette sacrée, ou le chef de la cité ? LE ROI. — Quant à cela, tu peux me répondre et me parler en toute assurance.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009