HODOI ELEKTRONIKAI
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ESCHYLE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 150-199

  Vers 150-199

[150] ῥύσιος γενέσθω.
151 σπέρμα σεμνᾶς μέγα ματρός, εὐνὰς
152 ἀνδρῶν, ,
153 ἄγαμον ἀδάματον ἐκφυγεῖν.
154 εἰ δὲ μή, μελανθὲς
155 ἡλιόκτυπον γένος
156 τὸν γάιον,
157 τὸν πολυξενώτατον,
158 Ζῆνα τῶν κεκμηκότων
159 ἱξόμεσθα σὺν κλάδοις
160 ἀρτάναις θανοῦσαι,
161 μὴ τυχοῦσαι θεῶν Ὀλυμπίων.
162 Ζήν, Ἰοῦς· ἰὼ μῆνις
163 μάστειρ´ ἐκ θεῶν·
164 κοννῶ δ´ ἄταν
165 γαμετᾶν οὐρανονίκων.
166 χαλεποῦ γὰρ ἐκ
167 πνεύματος εἶσι χειμών.
168 καὶ τότ´ οὐ δικαίοις
169 Ζεὺς ἐνέξεται ψόγοις,
170 τὸν τᾶς βοὸς
171 παῖδ´ ἀτιμάσας, τὸν αὐτός
172 ποτ´ ἔκτισεν γόνῳ,
173 νῦν ἔχων παλίντροπον
174 ὄψιν ἐν λιταῖσιν;
175 ὑψόθεν δ´ εὖ κλύοι καλούμενος.
175a Ζήν, Ἰοῦς· ἰὼ μῆνις
176 μάστειρ´ ἐκ θεῶν·
177 κοννῶ δ´ ἄταν
178 γαμετᾶν οὐρανονίκων.
179 χαλεποῦ γὰρ ἐκ
180 πνεύματος εἶσι χειμών.
176 (ΔΑΝΑΟΣ)
176 παῖδες, φρονεῖν χρή· ξὺν φρονοῦντι δ´ ἥκετε
177 πιστῷ γέροντι τῷδε ναυκλήρῳ πατρί.
178 καὶ τἀπὶ χέρσου νῦν προμηθίαν λαβεῖν
179 αἰνῶ φυλάξαι θ´ ἅμ´ ἔπη δελτουμένας.
180 ὁρῶ κόνιν, ἄναυδον ἄγγελον στρατοῦ·
181 σύριγγες οὐ σιγῶσιν ἀξονήλατοι·
182 ὄχλον δ´ ὑπασπιστῆρα καὶ δορυσσόον
183 λεύσσω, ξὺν ἵπποις καμπύλοις τ´ ὀχήμασιν·
184 τάχ´ ἂν πρὸς ἡμᾶς τῆσδε γῆς ἀρχηγέται
185 ὀπτῆρας εἷεν ἀγγέλων πεπυσμένοι.
186 ἀλλ´ εἴτ´ ἀπήμων εἴτε καὶ τεθηγμένος
187 ὠμῇ ξὺν ὀργῇ τῶνδ´ ἐπόρνυται στόλος,
188 ἄμεινόν ἐστι παντὸς εἵνεκ´, κόραι,
189 πάγον προσίζειν τόνδ´ ἀγωνίων θεῶν.
190 κρεῖσσον δὲ πύργου βωμός, ἄρρηκτον σάκος.
191 ἀλλ´ ὡς τάχιστα βᾶτε, καὶ λευκοστεφεῖς
192 ἱκτηρίας, ἀγάλματ´ αἰδοίου Διός,
193 σεμνῶς ἔχουσαι διὰ χερῶν εὐωνύμων,
194 αἰδοῖα καὶ γοεδνὰ καὶ ζαχρεῖ´ ἔπη
195 ξένους ἀμείβεσθ´, ὡς ἐπήλυδας πρέπει,
196 τορῶς λέγουσαι τάσδ´ ἀναιμάκτους φυγάς.
197 φθογγῇ δ´ ἑπέσθω πρῶτα μὲν τὸ μὴ θρασύ,
198 τὸ μὴ μάταιον δ´ ἐκ μετώ πω σωφρονῶν
199 ἴτω προσώπων ὄμματος παρ´ ἡσύχου.
[150] à sauver des vierges. Puisse la lignée d’une auguste aïeule échapper, grands dieux ! à la couche des mâles et rester libre et vierge ! Sinon, filles brunies par les rayons du soleil, nous irons avec nos rameaux suppliants chez le dieu souterrain, le Zeus des morts, qui reçoit des hôtes innombrables, après nous être pendues, si nous ne fléchissons pas les dieux de l’Olympe. 162 Ah ! Zeus, c’est Io, hélas ! qu’un courroux divin poursuit. Je reconnais la jalousie d’une épouse toute-puissante dans le ciel. Il est terrible, le vent qui soulève la tempête. Et alors Zeus sera en butte à des propos qui accuseront son injustice, pour avoir méprisé l’enfant de la génisse, qu’il a jadis enfanté lui-même, et détourné les yeux de nos prières. Qu’il écoute plutôt des cieux celles qui l’appellent. 175 Ah ! Zeus, c’est Io, hélas ! qu’un courroux divin poursuit. Je reconnais la jalousie d’une épouse toute-puissante dans le ciel. Il est terrible, le vent qui soulève la tempête. DANAOS (qui observait l’horizon du haut du tertre). — Mes enfants, il faut être prudentes. Si vous êtes arrivées ici, c’est grâce à la prudence de votre vieux père, pilote en qui vous avez confiance. Maintenant que nous sommes sur le continent, je vous engage, dans le même esprit de prévoyance, à garder mes avis gravés dans votre esprit. J’aperçois un nuage de poussière, muet avant-coureur d’une armée. Des moyeux grincent, entraînant les essieux. Je vois une troupe qui porte le bouclier et brandit le javelot, avec des chevaux et des chars recourbés. Sans doute les chefs du pays viennent pour nous examiner, avertis par des messagers. Mais que celui qui l’a fait sortir soit pacifique ou enflammé d’une colère farouche, mieux vaut en tout cas, mes filles, vous asseoir sur ce tertre consacré aux dieux de la ville. 190 Un autel vaut mieux qu’un rempart : c’est un bouclier infrangible. Allons, montez vite et, tenant dignement au bras gauche vos rameaux de suppliantes ceints de laine blanche, en hommage au vénérable Zeus, faites aux étrangers des réponses pudiques, gémissantes et conformes à vos intérêts, comme il convient à des arrivants, et expliquez clairement que votre exil n’est point la punition du sang versé. 197 Que votre voix n’affecte pas d’abord la hardiesse et qu’aucune effronterie ne se lise sur vos visages au front modeste et dans vos yeux tranquilles.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009