HODOI ELEKTRONIKAI
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ESCHYLE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] πᾶν ἄπονον δαιμονίων·
101 ἥμενος ὃν φρόνημά πως
102 αὐτόθεν ἐξέπραξεν ἔμπας
103 ἑδράνων ἀφ´ ἁγνῶν.
104 ἰδέσθω δ´ εἰς ὕβριν
105 βρότειον, οἵα νεάζει,
106-107 πυθμὴν δι´ ἁμὸν γάμον τεθαλὼς
108 δυσπαραβούλοισι φρεσίν,
109 καὶ διάνοιαν μαινόλιν
110 κέντρον ἔχων ἄφυκτον, ἄτᾳ
111 δ´ ἀπάταν μεταγνούς.
112 τοιαῦτα πάθεα μέλεα θρεομένα λέγω
113 λιγέα βαρέα δακρυοπετῆ,
114 ἰὴ ἰή,
115 ἰηλέμοισιν ἐμπρεπῆ·
116 ζῶσα γόοις με τιμῶ.
117 ἱλεῶμαι μὲν Ἀπίαν βοῦνιν,
118-119 καρβᾶνα δ´ αὐδὰν εὖ, γᾶ, κοννεῖς.
120-121 πολλάκι δ´ ἐμπίτνω λακίδι σὺν λινοσινεῖ
122 Σιδονίᾳ καλύπτρᾳ.
123 θεοῖς δ´ ἐναγέα τέλεα πελομένων καλῶς
124 ἐπίδρομ´, ὁπόθι θάνατος ἀπῇ.
125 ἰὼ ἰώ,
126 ἰὼ δυσάγκριτοι πόνοι.
127 ποῖ τόδε κῦμ´ ἀπάξει;
128-129 ἱλεῶμαι μὲν Ἀπίαν βοῦνιν,
130 καρβᾶνα δ´ αὐδὰν εὖ, γᾶ, κοννεῖς.
131-132 πολλάκι δ´ ἐμπίτνω λακίδι σὺν λινοσινεῖ
133 Σιδονίᾳ καλύπτρᾳ.
134 πλάτα μὲν οὖν
135 λινορραφής τε δόμος ἅλα στέγων δορὸς
136 ἀχείματόν μ´ ἔπεμπε σὺν
137 πνοαῖς· οὐδὲ μέμφομαι·
138 τελευτὰς δ´ ἐν χρόνῳ
139 πατὴρ παντόπτας
140 πρευμενεῖς κτίσειεν.
141 σπέρμα σεμνᾶς μέγα ματρός, εὐνὰς
142 ἀνδρῶν, ,
143 ἄγαμον ἀδάματον ἐκφυγεῖν.
144 θέλουσα δ´ αὖ
145 θέλουσαν ἁγνά μ´ ἐπιδέτω Διὸς κόρα,
146 ἔχουσα σέμν´ ἐνώπι´ ἀσφαλέα,
147 παντὶ δὲ σθένει
148 διωγμοῖσι δ´ ἀσφαλέας
149 ἀδμῆτος ἀδμήτα
[100] rien ne coûte de peine à un dieu. Sa pensée qui plane au haut du ciel exécute de là tous ses desseins, sans quitter son siège sacré. Qu’il tourne les yeux vers l’arrogance humaine telle qu’elle s’épanouit à nouveau dans la race fougueuse qui recherche opiniâtrement mon hymen, aiguillonnée par un irrésistible délire, et qu’elle reconnaisse la tromperie d’Atè. Voilà les angoisses insupportables qui m’arrachent des cris aigus, de lourds sanglots et des larmes, hélas ! hélas ! et des lamentations pareilles aux chants funèbres. Vivante, je me rends à moi-même les honneurs des morts. J’implore la terre montueuse d’Apis : comprends-tu bien, ô terre, ma voix barbare ? 120 Souvent ma main s’abat, pour en mettre le lin en pièces, sur mon voile de Sidon. On s’empresse d’offrir des sacrifices expiatoires aux dieux pour en obtenir le salut, quand la mort est là, qui menace. Hélas ! hélas ! hélas ! hélas ! vents incertains ! Où ce flot nous emportera-t-il ? 128 J’implore la terre montueuse d’Apis ; comprends-tu bien, ô terre, ma voix barbare ? Souvent ma main s’abat pour en mettre le lin en pièces, sur mon voile de Sidon. 134 Sans doute la rame et le bâtiment ceint de cordes de lin qui écartait les vagues m’ont transportée ici sans tempête, avec l’aide des vents. Je n’en fais pas de plainte ; mais puisse le Père qui voit tout mettre enfin un terme favorable à ma détresse ! Puisse la lignée d’une auguste aïeule échapper, grands dieux ! à la couche des mâles et rester libre et vierge ! Et que la chaste fille de Zeus veuille bien, à ma prière, laisser tomber sur moi, de son auguste visage, un regard rassurant, et qu’indignée d’une telle poursuite elle mette toute sa force de vierge


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Dernière mise à jour : 15/10/2009