HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] μᾶ Γᾶ μᾶ Γᾶ βοὰν
901 φοβερὸν ἀπότρεπε,
902 βᾶ Γᾶς παῖ Ζεῦ.
903 (ΚΗΡΥΞ) εἰ μή τις ἐς ναῦν εἶσιν αἰνέσας τάδε,
904 λακὶς χιτῶνος ἔργον οὐ κατοικτιεῖ.
905 (ΧΟΡΟΣ) ἰὼ πόλεως ἀγοὶ πρόμοι, δάμναμαι.
906 : (ΚΗΡΥΞ) πολλοὺς ἄνακτας, παῖδας Αἰγύπτου, τάχα
907 ὄψεσθε· θαρσεῖτ´, οὐκ ἐρεῖτ´ ἀναρχίαν.
908 : (ΧΟΡΟΣ) διωλόμεσθ´· ἄεπτ´, ἄναξ, πάσχομεν.
909 (ΚΗΡΥΞ) ἕλξειν ἔοιχ´ ὑμᾶς ἐπισπάσας κόμης,
910 ἐπεὶ οὐκ ἀκούετ´ ὀξὺ τῶν ἐμῶν λόγων.
911 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) οὗτος, τί ποιεῖς; ἐκ ποίου φρονήματος
912 ἀνδρῶν Πελασγῶν τήνδ´ ἀτιμάζεις χθόνα;
913 ἀλλ´ γυναικῶν ἐς πόλιν δοκεῖς μολεῖν;
914 κάρβανος ὢν Ἕλλησιν ἐγχλίεις ἄγαν·
915 καὶ πόλλ´ ἁμαρτὼν οὐδὲν ὤρθωσας φρενί.
916 (ΚΗΡΥΞ) τί δ´ ἠμπλάκηται τῶνδ´ ἐμοὶ δίκης ἄτερ;
917 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ξένος μὲν εἶναι πρῶτον οὐκ ἐπίστασαι.
918 (ΚΗΡΥΞ) πῶς δ´ οὐχί; τἄμ´ ὀλωλόθ´ εὑρίσκων ἄγω.
919 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ποίοισιν εἰπὼν προξένοις ἐγχωρίοις;
920 (ΚΗΡΥΞ) Ἑρμῇ, μεγίστῳ προξένων, μαστηρίῳ.
921 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) θεοῖσιν εἰπὼν τοὺς θεοὺς οὐδὲν σέβῃ.
922 (ΚΗΡΥΞ) τοὺς ἀμφὶ Νεῖλον δαίμονας σεβίζομαι.
923 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) οἱ δ´ ἐνθάδ´ οὐδέν, ὡς ἐγὼ σέθεν κλύω;
924 (ΚΗΡΥΞ) ἄγοιμ´ ἄν, εἴ τις τάσδε μὴ ´ξαιρήσεται.
925 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) κλαίοις ἄν, εἰ ψαύσειας, οὐ μάλ´ ἐς μακράν.
926 (ΚΗΡΥΞ) ἤκουσα, τοὖπος δ´ οὐδαμῶς φιλόξενον.
927 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) οὐ γὰρ ξενοῦμαι τοὺς θεῶν συλήτορας.
928 (ΚΗΡΥΞ) λέγοιμ´ ἂν ἐλθὼν παισὶν Αἰγύπτου τάδε.
929 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ἀβουκόλητον τοῦτ´ ἐμῷ φρονήματι.
930 (ΚΗΡΥΞ) ἀλλ´ ὡς ἂν εἰδὼς ἐννέπω σαφέστερον
931 καὶ γὰρ πρέπει κήρυκ´ ἀπαγγέλλειν τορῶς
932 ἕκασταπῶς φῶ, πρὸς τίνος τ´ ἀφαιρεθεὶς
933 ἥκειν γυναικῶν αὐτανέψιον στόλον;
934 οὔτοι δικάζει ταῦτα μαρτύρων ὕπο
935 Ἄρης, τὸ νεῖκος δ´ οὐκ ἐν ἀργύρου λαβῇ
936 ἔλυσεν· ἀλλὰ πολλὰ γίγνεται πάρος
937 πεσήματ´ ἀνδρῶν κἀπολακτισμοὶ βίου.
938 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) τί σοι λέγειν χρὴ τοὔνομ´; ἐν χρόνῳ μαθὼν
939 εἴσῃ σύ τ´ αὐτὸς χοἰ ξυνέμποροι σέθεν.
940 ταύτας δ´ ἑκούσας μὲν κατ´ εὔνοιαν φρενῶν
941 ἄγοις ἄν, εἴπερ εὐσεβὴς πίθοι λόγος.
942 τοιάδε δημόπρακτος ἐκ πόλεως μία
943 ψῆφος κέκρανται, μήποτ´ ἐκδοῦναι βίᾳ
944 στόλον γυναικῶν· τῶνδ´ ἐφήλωται τορῶς
945 γόμφος διαμπάξ, ὡς μένειν ἀραρότως.
946 ταῦτ´ οὐ πίναξίν ἐστιν ἐγγεγραμμένα
947 οὐδ´ ἐν πτυχαῖς βίβλων κατεσφραγισμένα,
948 σαφῆ δ´ ἀκούεις ἐξ ἐλευθεροστόμου
949 γλώσσης. κομίζου δ´ ὡς τάχιστ´ ἐξ ὀμμάτων.
[900] Terre mère, Terre mère, écarte l’effrayant hurleur, ô père, Zeus, fils de la Terre. LE HÉRAUT. — Si tu ne gagnes pas le vaisseau suivant mes ordres, je vais sans pitié mettre en pièces ta tunique. LE CHOEUR. — Nous sommes perdues. Seigneur, on nous traite d’une manière impie. LE HÉRAUT. — Des seigneurs, vous allez en voir, et beaucoup, les fils d’Égyptos. N’ayez crainte : vous ne direz pas que vous manquez de maîtres. LE CHOEUR. — Ah ! chefs qui commandez la ville, on me fait violence. LE HÉRAUT. — Je vois bien qu’il faudra, pour vous arracher d’ici, vous traîner par les cheveux, puisque vous faites la sourde oreille à mes appels. 911 LE ROI. — Hé là, toi, que fais-tu ? Par quelle imprudence oses-tu mépriser cette terre des Pélasges ? Crois-tu donc être venu dans une ville de femmes ? Pour un barbare, tu en prends bien à l’aise avec les Grecs. Commettre une telle méprise, c’est montrer peu de sens. LE HÉRAUT. — En quoi suis-je fautif et manqué-je à la justice ? LE ROI. — D’abord tu ne sais pas te comporter comme le doit un étranger. LE HÉRAUT. — Comment donc ? Je ne fais que retrouver ce que j’ai perdu. LE ROI. — A quels proxènes du pays t’es-tu adressé ? 920 LE HÉRAUT. — Au plus grand des proxènes, à Hermès, dieu de ceux qui cherchent. LE ROI. — Tu t’es adressé aux dieux et tu n’as aucun respect pour les dieux. LE HÉRAUT. — Les dieux que j’honore sont ceux du Nil. LE ROI. — Et ceux d’ici ne sont rien, à t’entendre. LE HÉRAUT. — J’emmènerai ces femmes, à moins qu’on ne me les ravisse. LE ROI. — Il t’en cuira, si tu les touches, et sans attendre longtemps. LE HÉRAUT. — J’entends là des mots qui n’ont rien d’hospitalier. LE ROI. — Je ne traite point en hôtes ceux qui dépouillent les dieux. LE HÉRAUT. — Je vais aller rendre compte de cela aux fils d’Égyptos. LE ROI. — C’est de quoi je ne me soucie guère. 930 LE HÉRAUT. — Mais, pour savoir et rapporter plus clairement les choses, car il faut qu’un héraut rende clairement compte de tout, comment dois-je m’exprimer, et par qui dirai-je en arrivant que la troupe des cousines m’a été enlevée ? Ces débats-là, Arès ne les juge pas sur des dépositions de témoins et ne résout pas la querelle en recevant de l’argent. Il faut qu’il y ait auparavant bien des hommes tombés et des vies fauchées. 938 LE ROI. — Qu’ai-je besoin de te dire mon nom ? Tu apprendras à le connaître avec le temps, toi et tes compagnons. Quant à ces femmes, tu les emmèneras, si elles y consentent de bon coeur et si tu les décides par de pieuses raisons. Le peuple d’Argos a ratifié d’une voix unanime la résolution de ne point rendre, malgré elle, cette troupe de femmes. C’est un clou nettement planté et enfoncé qui restera inébranlable. Ce sont choses que nous n’avons point gravées sur des tablettes ni scellées dans les plis d’une feuille de papyrus. Voilà la réponse nette qu’une bouche libre te fait entendre. Maintenant disparais au plus vite de mes yeux.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 15/10/2009