[850] ἴχαρ φρενί τ´ ἄταν.
851 ἰὼ ἰόν .
852 λεῖφ´ ἕδρανα, κί´ ἐς δόρυ,
853 ἀτίετον ἄπολιν οὐ σέβω.
854 (Χ. ΔΑΝΑΙΔΩΝ) μήποτε πάλιν ἴδοις
855 ἀλφεσίβοιον ὕδωρ,
856 ἔνθεν ἀεξόμενον
857-858 ζώφυτον αἷμα βροτοῖσι θάλλει.
859 : (Χ. ΑΙΓΥΠΤΙΩΝ) ἄγειος ἐγὼ βαθυχαῖος
860 βαθρείας βαθρείας γέρον.
861 σὺ δ´ ἐν ναῒ ναῒ βάσῃ
862 τάχα θέλεος ἀθέλεος,
863 βίᾳ βίᾳ τε πολλᾷ φροῦ ΔΑΝΑΟΣ
864 βάτεαι βαθυμιτροκακὰ παθῶν
865 {ὀλόμεναι παλάμαις}.
866 (Χ. ΔΑΝΑΙΔΩΝ) αἰαῖ αἰαῖ.
867 αἲ γὰρ δυσπαλάμως ὄλοιο
868 δι´ ἁλίρρυτον ἄλσος,
869 κατὰ Σαρπηδόνιον
870 χῶμα πολύψαμμον ἀλαθεὶς
871 Εὐρεΐαισιν αὔραις.
872 (ΚΗΡΥΞ)
872 ἴυζε καὶ λάκαζε καὶ κάλει θεούς.
873 Αἰγυπτίαν γὰρ βᾶριν οὐχ ὑπερθορῇ.
874 {ἴυζε καὶ}
875 βόα, πικρότερ´ ἀχέων οἰζύος ὄνομ´ ἔχων.
876 (Χ. ΔΑΝΑΙΔΩΝ) οἰοῖ οἰοῖ
877 λύμας, ᾇ σὺ πρὸ γᾶς ὑλάσκων
878 περιχαμπτὰ βρυάζεις·
879 ὃς ἐπωπᾷ δ´, ὁ μέγας
880 Νεῖλος, ὑβρίζοντά ς´ ἀποτρέψειεν
881 ἄιστον ὕβριν.
882 (ΚΗΡΥΞ) βαίνειν κελεύω βᾶριν εἰς ἀμφίστροφον
883 ὅσον τάχιστα· μηδέ τις σχολαζέτω.
884 ὁλκὴ γὰρ αὕτη πλόκαμον οὐδάμ´ ἅζεται.
885 (Χ. ΔΑΝΑΙΔΩΝ) οἰοῖ, πάτερ, βρέτεος ἄρος
886 ἀτᾷ μ´· ἅλαδ´ ἄγει,
887 ἄραχνος ὥς, βάδην.
888 ὄναρ ὄναρ μέλαν,
889 ὀτοτοτοτοῖ,
890 μᾶ Γᾶ μᾶ Γᾶ, βοὰν
891 φοβερὸν ἀπότρεπε·
892 ὦ βᾶ Γᾶς παῖ Ζεῦ.
893 (ΚΗΡΥΞ) οὔτοι φοβοῦμαι δαίμονας τοὺς ἐνθάδε·
894 οὐ γάρ μ´ ἔθρεψαν, οὐδ´ ἐγήρασαν τροφῇ.
895 (Χ. ΔΑΝΑΙΔΩΝ) μαιμᾷ πέλας δίπους ὄφις·
896 ἔχιδνα δ´ ὥς με φόνιος ἢ
897 τί ποτέ νιν καλῶ
898 δάκος; ἀχ---
899 ὀτοτοτοτοῖ,
| [850] Je t’intime l’ordre de lâcher l’autel...
Quitte ton siège, viens au vaisseau et montre ton respect pour la cité.
LE CHOEUR. — Puissé-je ne jamais revoir les eaux nourricières de boeufs qui font
naître et affluer chez les hommes le sang qui donne la vie !
LE HÉRAUT.
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Mais toi, tu vas, sans tarder, monter dans le vaisseau, que tu le veuilles ou non
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866 LE CHOEUR. — Ah ! Ah ! puisses-tu périr sans recours, en errant dans la
plaine liquide, poussé par les vents du ciel contre le promontoire sablonneux de
Sarpédon!
872 LE HÉRAUT. — Crie, vocifère, appelle les dieux. Une fois dans la galiote
égyptienne, tu ne sauteras pas par-dessus bord. Crie, hurle, plus amèrement.
LE CHOEUR. — Hélas ! hélas !
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Que le grand Nil qui te voit t’écarte loin de nous avec ton insolence et te fasse disparaître.
882 LE HÉRAUT. — Je te somme de monter dans la galiote qui se balance, et
vite et sans tarder. Si je dois te traîner, je n’épargnerai pas tes boucles
de cheveux.
LE CHOEUR. — Hélas ! père, le secours des autels est ma perte. Oui, il m’entraîne
à la mer comme une araignée, pas à pas, le spectre, le spectre noir. Hélas ! Hélas !
Hélas ! Terre mère, Terre mère, écarte l’effrayant hurleur, ô père, Zeus, fils de la
Terre.
893 LE HÉRAUT. — Non, je ne crains pas les dieux d’ici : ils n’ont pas élevé
mon enfance ni nourri ma vieillesse.
LE CHOEUR. — Il bondit vers moi, le serpent à deux pieds. Comme une vipère, il
me mord et me tient.
Hélas ! hélas ! hélas !
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