HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 550-599

  Vers 550-599

[550] Λύδιά τ´ ἂγ γύαλα,
551 καὶ δι´ ὀρῶν Κιλίκων
552 Παμφύλων τε διορνυμένα
553 τὰν ποταμοὺς {δ} ἀενάους
554 καὶ βαθύπλουτον χθόνα καὶ τὰν Ἀφροδίτας
555 πολύπυρον αἶαν·
556 ἱκνεῖται δ´ εἰσικνουμένου βέλει
557 βουκόλου πτερόεντος
558 Δῖον πάμβοτον ἄλσος,
559 λειμῶνα χιονόβοσκον ὅντ´ ἐπέρχεται
560 Τυφῶ μένος
561 ὕδωρ τε Νείλου νόσοις ἄθικτον,
562 μαινομένα πόνοις ἀτίμοις
563 ὀδύναις τε κεντροδαλήτισι
564 θυιὰς Ἥρας.
565 βροτοὶ δ´, οἳ γᾶς τότ´ ἦσαν ἔννομοι,
566 χλωρῷ δείματι θυμὸν
567 πάλλοντ´ ὄψιν ἀήθη,
568 βοτὸν ἐσορῶντες δυσχερὲς μειξόμβροτον,
569 τὰν μὲν βοός,
570 τὰν δ´ αὖ γυναικός· τέρας δ´ ἐθάμβουν.
571 καὶ τότε δὴ τίς ἦν θέλξας
572 πολύπλαγκτον ἀθλίαν
573 οἰστροδόνητον Ἰώ;
574 δι´ αἰῶνος κρέων ἀπαύστου
575 Ζεὺς ---
576 βία δ´ ἀπημάντῳ σθένει
577 καὶ θείαις ἐπιπνοίαις
578 παύεται, δακρύων δ´ ἀποστάζει
579 πένθιμον αἰδῶ.
580 λαβοῦσα δ´ ἕρμα Δῖον ἀψευδεῖ λόγῳ
581 γείνατο παῖδ´ ἀμεμφῆ,
582 δι´ αἰῶνος μακροῦ πάνολβον·
583 ἔνθεν πᾶσα βοᾷ χθών,
584 ‘φυσιζόου γένος τόδε
585 Ζηνός ἐστιν ἀληθῶς·
586 τίς γὰρ ἂν κατέπαυσεν Ἥρας
587 νόσους ἐπιβούλους;’
588 Διὸς τόδ´ ἔργον· καὶ τόδ´ ἂν γένος λέγων
589 ἐξ Ἐπάφου κυρήσαις.
590 τίν´ ἂν θεῶν ἐνδικωτέροισιν
591 κεκλοίμαν εὐλόγως ἐπ´ ἔργοις;
592 αὐτὸς πατὴρ φυτουργὸς αὐτόχειρ ἄναξ,
593 γένους παλαιόφρων μέγας
594 τέκτων, τὸ πᾶν
594 μῆχαρ οὔριος Ζεύς.
595 ὑπ´ ἀρχᾶς δ´ οὔτινος θοάζων
596 τὸ μεῖον κρεῖσσον ὢν κρατύνει,
597 οὔτινος ἄνωθεν ἡμένου σέβων κράτος.
598 πάρεστι δ´ ἔργον ὡς ἔπος
599 σπεῦσαί τι τῶν
599 βούλιος φέρει φρήν.
[550] franchit les vallons de Lydie, se lance à travers les monts des Ciliciens et des Pamphyliens, et atteint les fleuves intarissables et le riche terroir et l’illustre terre d’Aphrodite, fertile en froment. Elle arrive, toujours piquée par l’aiguillon du bouvier ailé, dans la terre sacrée de Zeus, riche en fruits de toute sorte, dans la prairie nourrie par la fonte des neiges et assaillie par la fureur de Typhon, sur les bords du Nil aux eaux toujours saines, affolée, comme une bacchante, par les indignes souffrances et les tourments que lui cause l’aiguillon d’Héra. 565 Les mortels qui habitaient alors la contrée pâlirent d’épouvante à ce spectacle étrange et leurs coeurs bondirent en voyant une bête repoussante, mêlée d’être humain, moitié génisse, moitié femme, et ils restèrent stupides devant ce prodige. Et alors quel fut celui qui charma la souffrance de la vagabonde Io, pourchassée par le taon ? C’est le roi dont l’empire ne connaîtra pas de fin... C’est Zeus « qui la délivre » par sa force bienfaisante et son souffle divin, et des larmes de pudeur coulent de ses yeux affligés. Mais du germe reçu de Zeus, suivant un récit véridique, elle enfanta un fils irréprochable. 582 Un fils comblé de biens durant une longue vie. Aussi la terre entière le proclame : « Ce fils à qui nous devons la vie est sans nul doute le fils de Zeus. » Car quel autre aurait mis un terme au délire causé par l’insidieuse Héra ? C’est là l’oeuvre de Zeus. Et si l’on dit que notre race est issue d’Épaphos, on aura touché la vérité. 590 Quel dieu pourrais-je invoquer avec plus de raison, vu la justice de ses actes ? C’est notre père lui-même, le roi qui de sa propre main a planté la souche dont nous sommes issues, l’antique et puissant auteur de notre race, le dieu qui guérit tout, le dieu des vents favorables, Zeus. Nul pouvoir ne siège au-dessus du sien, et il est aussi fort que les plus forts. Personne n’est assis plus haut que lui et il n’a personne à honorer d’en bas. Il parle et l’effet suit : ce que son esprit a décidé s’accomplit aussitôt.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009