HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 500-549

  Vers 500-549

[500] (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) στείχοιτ´ ἄν, ἄνδρες· εὖ γὰρ ξένος λέγει.
501 ἡγεῖσθε βωμοὺς ἀστικούς, θεῶν ἕδρας·
502 καὶ ξυμβολοῦσιν οὐ πολυστομεῖν χρεὼν
503 ναύτην ἄγοντας τόνδ´ ἐφέστιον θεῶν.
504 (ΧΟΡΟΣ) τούτῳ μὲν εἶπας, καὶ τεταγμένος κίοι·
505 ἐγὼ δὲ πῶς δρῶ; ποῦ θράσος νέμεις ἐμοί;
506 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) κλάδους μὲν αὐτοῦ λεῖπε, σημεῖον πόνου.
507 (ΧΟΡΟΣ) καὶ δή σφε λείπω χειρία λόγοις σέθεν.
508 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) λευρὸν κατ´ ἄλσος νῦν ἐπιστρέφου τόδε.
509 (ΧΟΡΟΣ) καὶ πῶς βέβηλον ἄλσος ἂν ῥύοιτό με;
510 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) οὔτοι πτερωτῶν ἁρπαγαῖς ς´ ἐκδώσομεν.
511 (ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ εἰ δρακόντων δυσφρόνων ἐχθίοσιν;
512 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) εὔφημον εἴη τοὔπος εὐφημουμένῃ.
513 (ΧΟΡΟΣ) οὔτοι τι θαῦμα δυσφορεῖν φόβῳ φρένα.
514 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ἀεὶ δ´ ἀνάκτων ἐστι δεῖμ´ ἐξαίσιον.
515 (ΧΟΡΟΣ) σὺ καὶ λέγων εὔφραινε καὶ πράσσων φρένα.
516 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ἀλλ´ οὔτι δαρὸν χρόνον ἐρημώσει πατήρ.
517 ἐγὼ δὲ λαοὺς συγκαλῶν ἐγχωρίους
518 στείχω, τὸ κοινὸν ὡς ἂν εὐμενὲς τιθῶ·
519 καὶ σὸν διδάξω πατέρα ποῖα χρὴ λέγειν.
520 πρὸς ταῦτα μίμνε καὶ θεοὺς ἐγχωρίους
521 λιταῖς παραιτοῦ τῶν ς´ ἔρως ἔχει τυχεῖν.
522 ἐγὼ δὲ ταῦτα πορσυνῶν ἐλεύσομαι·
523 πειθὼ δ´ ἕποιτο καὶ τύχη πρακτήριος.
524 (ΧΟΡΟΣ) ἄναξ ἀνάκτων, μακάρων
525 μακάρτατε καὶ τελέων
526 τελειότατον κράτος, ὄλβιε Ζεῦ,
527 πιθοῦ τε καὶ γενέσθω.
528 ἄλευσον ἀνδρῶν ὕβριν εὖ στυγήσας·
529 λίμνᾳ δ´ ἔμβαλε πορφυροειδεῖ
530 τὰν μελανόζυγ´ ἄταν.
531 τὸ πρὸς γυναικῶν δ´ ἐπιδὼν
532 παλαίφατον ἁμέτερον
533 γένος φιλίας προγόνου γυναικὸς
534 νέωσον εὔφρον´ αἶνον·
535 γενοῦ πολυμνήστωρ, ἔφαπτορ Ἰοῦς.
536 Δῖαί τοι γένος εὐχόμεθ´ εἶναι
537 γᾶς ἀπὸ τᾶσδ´ ἔνοικοι.
538 παλαιὸν δ´ εἰς ἴχνος μετέσταν,
539 ματέρος ἀνθονόμους ἐπωπάς,
540 λειμῶνα βούχιλον, ἔνθεν Ἰὼ
541 οἴστρῳ ἐρεσσομένα
542 φεύγει ἁμαρτίνοος,
543 πολλὰ βροτῶν διαμειβομένα
544 φῦλα, διχῇ δ´ ἀντίπορον
545 γαῖαν ἐν αἴσᾳ διατέμνοντα πόρον
546 κυματίαν ὁρίζει·
547 ἰάπτει δ´ Ἀσίδος δι´ αἴας
548 μηλοβότου Φρυγίας διαμπάξ·
549 περᾷ δὲ Τεύθραντος ἄστυ Μυσὸν
[500] LE ROI. — Allez, gardes : l’étranger a raison. Conduisez-le aux autels de la cité, sièges de nos dieux, et à ceux que vous rencontrerez dites sans vous arrêter à parler « C’est un marin que nous conduisons au foyer de nos dieux. » (Danaos sort.) LE CORYPHÉE. — Tu as parlé à mon père ; qu’il s’en aille avec tes instructions. Mais moi, que dois-je faire ? Où vas-tu pourvoir à ma sûreté ? LE ROI. — Laisse là tes rameaux, signes de ta détresse. LE CORYPHÉE. — Voilà : je les laisse, confiante en ton bras et en ta parole. LE ROI. — Passe maintenant dans la partie plane du bois sacré. LE CORYPHÉE. — Et comment un bois ouvert à tous pourrait-il me protéger ? LE ROI. — Rassure-toi : nous ne te livrerons pas aux oiseaux de proie. LE CORYPHÉE. — Mais si tu me livres à des gens plus méchants que d’impitoyables dragons ? LE ROI. — A de bonnes paroles réponds par de bonnes paroles. LE CORYPHÉE. — Il n’y a rien d’étrange à ce que la crainte me rende impatiente. LE ROI. — La crainte est impossible à maîtriser quand elle est excessive. LE CORYPHÉE. — Rends donc, toi, la joie à mon coeur par tes paroles et par tes actes. 516 LE ROI. — Va, ton père ne te laissera pas longtemps seule. Moi, je vais convoquer le peuple d’Argos pour disposer la communauté en ta faveur et j’enseignerai à ton père ce qu’il devra dire. Reste donc ici et prie les dieux du pays de t’accorder ce que tu désires obtenir. Pour moi, je vais m’occuper de tout cela. Puisse la Persuasion me suivre et la Fortune seconder mes efforts ! (Le roi sort.) 524 LE CHOEUR. — Roi des rois, bienheureux entre les bienheureux, puissance souveraine entre toutes les puissances, heureux Zeus, écoute-nous ; écarte de ta race l’insolence de ces mâles, bien digne de ta haine, et précipite dans la mer empourprée le noir vaisseau qui nous apporte le malheur. Jette les yeux sur des femmes dont l’antique race remonte à une aïeule qui te fut chère, et qu’on parle à nouveau de ta bonté. Souviens-toi bien, toi dont la main toucha Io. Nous nous honorons d’être filles de Zeus et d’être parties de ce pays. Je suis venue sur une trace ancienne aux lieux où ma mère, sous l’oeil d’un gardien, paissait les fleurs, à la prairie nourricière de boeufs, d’où Io, pourchassée par le taon, s’enfuit, éperdue, et traverse une foule de nations, et fendant, sur l’ordre du destin, le détroit houleux qui sépare deux continents, passe de l’un à l’autre, qui lui est opposé. Elle s’élance à travers l’Asie, traverse toute la Phrygie, nourricière de moutons, passe dans la ville mysienne de Teuthras,


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Dernière mise à jour : 15/10/2009