HODOI ELEKTRONIKAI
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ESCHYLE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 450-499

  Vers 450-499

[450] δεῖ κάρτα θύειν καὶ πεσεῖν χρηστήρια
451 θεοῖσι πολλοῖς πολλά, πημονῆς ἄκη.
452 κάρτα νείκους τοῦδ´ ἐγὼ παροίχομαι·
453 θέλω δ´ ἄιδρις μᾶλλον σοφὸς κακῶν
454 εἶναι· γένοιτο δ´ εὖ, παρὰ γνώμην ἐμήν.
455 : (ΧΟΡΟΣ) πολλῶν ἄκουσον τέρματ´ αἰδοίων λόγων.
456 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ἤκουσα, καὶ λέγοις ἄν· οὔ με φεύξεται.
457 (ΧΟΡΟΣ) ἔχω στρόφους ζώνας τε, συλλαβὰς πέπλων.
458 : (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) τάχ´ ἂν γυναικῶν ταῦτα συμπρεπῆ πέλοι.
459 : (ΧΟΡΟΣ) ἐκ τῶνδε τοίνυν, ἴσθι, μηχανὴ καλή
460 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) λέξον τίν´ αὐδὴν τήνδε γηρυθεῖς´ ἔσῃ.
461 (ΧΟΡΟΣ) εἰ μή τι πιστὸν τῷδ´ ὑποστήσεις στόλῳ
462 : (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) τί σοι περαίνει μηχανὴ συζωμάτων;
463 (ΧΟΡΟΣ) νέοις πίναξι βρέτεα κοσμῆσαι τάδε.
464 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) αἰνιγματῶδες τοὔπος· ἀλλ´ ἁπλῶς φράσον.
465 (ΧΟΡΟΣ) ἐκ τῶνδ´ ὅπως τάχιστ´ ἀπάγξασθαι θεῶν.
466 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ἤκουσα μαστικτῆρα καρδίας λόγον.
467 (ΧΟΡΟΣ) ξυνῆκας· ὠμμάτωσα γὰρ σαφέστερον.
468 (ΒΑΣΙΛΕΥΣ) ναί·
468 πολλαχῇ γε δυσπάλαιστα πράγματα,
469 κακῶν δὲ πλῆθος ποταμὸς ὣς ἐπέρχεται·
470 ἄτης δ´ ἄβυσσον πέλαγος οὐ μάλ´ εὔπορον
471 τόδ´ ἐσβέβηκα, κοὐδαμοῦ λιμὴν κακῶν.
472 εἰ μὲν γὰρ ὑμῖν μὴ τόδ´ ἐκπράξω χρέος,
473 μίασμ´ ἔλεξας οὐχ ὑπερτοξεύσιμον·
474 εἰ δ´ αὖθ´ ὁμαίμοις παισὶν Αἰγύπτου σέθεν
475 σταθεὶς πρὸ τειχέων διὰ μάχης ἥξω τέλους,
476 πῶς οὐχὶ τἀνάλωμα γίγνεται πικρόν,
477 ἄνδρας γυναικῶν οὕνεχ´ αἱμάξαι πέδον;
478 ὅμως δ´ ἀνάγκη Ζηνὸς αἰδεῖσθαι κότον
479 ἱκτῆρος· ὕψιστος γὰρ ἐν βροτοῖς φόβος.
480 σὺ μέν, πάτερ γεραιὲ τῶνδε παρθένων,
481 - - -
481 κλάδους τε τούτους αἶψ´ ἐν ἀγκάλαις λαβὼν
482 βωμοὺς ἐπ´ ἄλλους δαιμόνων ἐγχωρίων
483 θές, ὡς ἴδωσι τῆσδ´ ἀφίξεως τέκμαρ
484 πάντες πολῖται, μηδ´ ἀπορριφθῇ ψόγος
485 ἐμοῦ· κατ´ ἀρχῆς γὰρ φιλαίτιος λεώς.
486 καὶ γὰρ τάχ´ ἄν τις οἰκτίσας ἰδὼν τάδε
487 ὕβριν μὲν ἐχθήρειεν ἄρσενος στόλου,
488 ὑμῖν δ´ ἂν εἴη δῆμος εὐμενέστερος·
489 τοῖς ἥσσοσιν γὰρ πᾶς τις εὐνοίας φέρει.
490 (ΔΑΝΑΟΣ) πολλῶν τάδ´ ἡμῖν ἐστιν ἠξιωμένα,
491 αἰδοῖον εὑρεθέντα πρόξενον λαβεῖν.
492 ὀπάονας δὲ φράστοράς τ´ ἐγχωρίων
493 ξύμπεμψον, ὡς ἂν τῶν πολισσούχων θεῶν
494 βωμοὺς προνάους καὶ πολισσούχων ἕδρας
495 εὕρωμεν, ἀσφάλεια δ´ δι´ ἄστεως
496 στείχουσι· μορφῆς δ´ οὐχ ὁμόστολος φύσις.
497 Νεῖλος γὰρ οὐχ ὅμοιον Ἰνάχῳ γένος
498 τρέφει. φύλαξαι μὴ θράσος τέκῃ φόβον·
499 καὶ δὴ φίλον τις ἔκταν´ ἀγνοίας ὕπο.
[450] il faut faire force sacrifices et immoler victimes sur victimes à de nombreux dieux pour guérir le mal, ou je me trompe fort sur le débat que je vois venir. Mais j’aime mieux paraître ignorant que bon prophète de malheurs. Puisse l’événement bien tourner contre mon attente ! LE CORYPHÉE. — Après tant de paroles suppliantes, écoute la dernière. LE Rot. — J’écoute ; parle ; je prête l’oreille. LE CORYPHÉE. — J’ai des cordons et des ceintures pour serrer ma robe. LE ROI. — Sans doute ce sont là des objets qui conviennent à des femmes. LE CORYPHÉE. — J’ai là, sache-le, un bon recours. LE ROI. — Explique-moi ce que tu veux dire par là. LE CORYPHÉE. — Si tu ne fais pas à notre troupe une loyale promesse... LE ROI. — Quel parti comptes-tu tirer de ces ceintures ? LE CORYPHÉE. — J’en ornerai ces statues d’offrandes d’un nouveau genre. LE ROI. — Ces mots sont une énigme : explique-toi clairement. LE CORYPHÉE. — Je me pendrai sur-le-champ à ces dieux. LE ROI. — Voilà un mot qui me flagelle le coeur. LE CORYPHÉE. — Tu as compris ; je t’ai ouvert les yeux. 468 LE ROI. — Et de toutes parts des difficultés insurmontables ! Une masse de maux s’avance sur moi comme un fleuve. Me voilà engagé dans une mer insondable de malheurs, sans pouvoir la traverser ni trouver un port ouvert à ma détresse. Si je ne souscris pas à votre demande, je suis par vous menacé d’une souillure inexpiable. Si, au contraire, dressé devant nos murs, j’en viens aux mains avec tes cousins, les fils d’Égyptos, pour décider de votre querelle, n’est-ce pas s’exposer à une perte amère que d’ensanglanter le sol du sang des mâles pour sauver des femmes ? Et pourtant il faut redouter le courroux de Zeus Suppliant : il n’y a pas de crainte au monde au-dessus de celle-là. Toi, vieillard, père de ces jeunes filles, prends donc tout de suite ces rameaux en tes bras et porte-les sur d’autres autels de nos dieux nationaux, afin que tous les citoyens voient le signe de vos supplications et ne rejettent pas ma proposition ; car le peuple aime à critiquer ses chefs. Peut-être la vue de ces rameaux excitera-t-elle quelque pitié et la violence de la troupe mâle soulèverat-elle l’indignation, et le peuple en sera mieux disposé pour vous. On est toujours porté à prendre le parti des plus faibles. 490 DANAOS. — C’est une faveur inestimable pour nous d'avoir trouvé en toi un proxène qui respecte les suppliants. Mais donne-moi des compagnons et des guides indigènes pour m’escorter et m’aider à trouver les autels placés devant les temples des dieux de la cité et leurs demeures hospitalières et aussi pour que nous puissions avancer en toute sûreté à travers la ville. La nature nous a donné des traits différents : le Nil ne nourrit pas une race pareille à celle de l’Inachos. Veille à ce que la hardiesse n’enfante pas la crainte. On a déjà vu des gens tuer un ami par ignorance.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009