HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Perses (tragédie complète)

Vers 300-349

  Vers 300-349

[300] (ΒΑΣΙΛΕΙΑ) ἐμοῖς μὲν εἶπας δώμασιν φάος μέγα
301 καὶ λευκὸν ἦμαρ νυκτὸς ἐκ μελαγχίμου.
302 (ΑΓΓΕΛΟΣ) Ἀρτεμβάρης δὲ μυρίας ἵππου βραβεὺς
303 στύφλους παρ´ ἀκτὰς θείνεται Σιληνιῶν.
304 χὠ χιλίαρχος Δαδάκης πληγῇ δορὸς
305 πήδημα κοῦφον ἐκ νεὼς ἀφήλατο·
306 Τενάγων τ´ ἄριστος Βακτρίων ἰθαιγενὴς
307 θαλασσόπληκτον νῆσον Αἴαντος πολεῖ.
308 Λίλαιος Ἀρσάμης τε κἀργήστης τρίτος,
309 οἵδ´ ἀμφὶ νῆσον τὴν πελειοθρέμμονα
310 νικώμενοι κύρισσον ἰσχυρὰν χθόνα·
311 πηγαῖς τε Νείλου γειτονῶν Αἰγυπτίου
312 Ἀρκτεύς, Ἀδεύης, καὶ φρεσεύης τρίτος
313 Φαρνοῦχος, οἵδε ναὸς ἐκ μιᾶς πέσον.
314 Χρυσεὺς Μάταλλος μυριόνταρχος θανών,
315 ἵππου μελαίνης ἡγεμὼν τρισμυρίας,
316 πυρσὴν ζαπληθῆ δάσκιον γενειάδα
317 ἔτεγγ´, ἀμείβων χρῶτα πορφυρᾷ βαφῇ.
318 καὶ Μᾶγος Ἄραβος, Ἀρτάβης τε Βάκτριος,
319 σκληρᾶς μέτοικος γῆς, ἐκεῖ κατέφθιτο.
320 Ἄμιστρις Ἀμφιστρεύς τε πολύπονον δόρυ
321 νωμῶν, τ´ ἐσθλὸς Ἀριόμαρδος Σάρδεσι
322 πένθος παρασχών, Σεισάμης θ´ Μύσιος,
323 Θάρυβίς τε πεντήκοντα πεντάκις νεῶν
324 ταγός, γένος Λυρναῖος, εὐειδὴς ἀνήρ,
325 κεῖται θανὼν δείλαιος οὐ μάλ´ εὐτυχῶς·
326 Συέννεσίς τε πρῶτος εἰς εὐψυχίαν,
327 Κιλίκων ἄπαρχος, εἷς ἀνὴρ πλεῖστον πόνον
328 ἐχθροῖς παρασχών, εὐκλεῶς ἀπώλετο.
329 τοιῶνδ´ ἄρ´ ὄντων ὧν ὑπεμνήσθην πέρι,
330 πολλῶν παρόντων ὀλίγ´ ἀπαγγέλλω κακά.
331 (ΒΑΣΙΛΕΙΑ) αἰαῖ, κακῶν ὕψιστα δὴ κλύω τάδε,
332 αἴσχη τε Πέρσαις καὶ λιγέα κωκύματα.
333 ἀτὰρ φράσον μοι τοῦτ´ ἀναστρέψας πάλιν·
334 ναῶν πόσον δὴ πλῆθος ἦν Ἑλληνίδων,
335 ὥστ´ ἀξιῶσαι Περσικῷ στρατεύματι
336 μάχην συνάψαι ναΐοισιν ἐμβολαῖς;
337 (ΑΓΓΕΛΟΣ) πλήθους μὲν ἂν σάφ´ ἴσθ´ ἕκατι βάρβαρον
338 ναυσὶν κρατῆσαι. καὶ γὰρ Ἕλλησιν μὲν ἦν
339 πᾶς ἀριθμὸς ἐς τριακάδας δέκα
340 ναῶν, δεκὰς δ´ ἦν τῶνδε χωρὶς ἔκκριτος·
341 Ξέρξῃ δέ, καὶ γὰρ οἶσθα, χιλιὰς μὲν ἦν
342 ὧν ἦγε πλῆθος, αἱ δ´ ὑπέρκοποι τάχει
343 ἑκατὸν δὶς ἦσαν ἑπτά θ´· ὧδ´ ἔχει λόγος.
344 μή σοι δοκοῦμεν τῇδε λειφθῆναι μάχῃ;
345 ἀλλ´ ὧδε δαίμων τις κατέφθειρε στρατόν,
346 τάλαντα βρίσας οὐκ ἰσορρόπῳ τύχῃ.
347 (ΒΑΣΙΛΕΙΑ)
347 θεοὶ πόλιν σῴζουσι Παλλάδος θεᾶς.
348 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ἔτ´ ἆρ´ Ἀθηνῶν ἔστ´ ἀπόρθητος πόλις;
349 ἀνδρῶν γὰρ ὄντων ἕρκος ἐστὶν ἀσφαλές.
[300] ATOSSA. Ah! cette parole, c'est pour ma maison une clarté brillante; c'est le jour éclatant après une sombre nuit. LE COURRIER. Mais Artembarès, le chef de dix mille cavaliers, a été tué sur les rochers escarpés de Silénie. Dadacès, qui commandait mille hommes, frappé d'un coup de lance, est tombé précipité de son bord. Ténagon, le plus brave des guerriers nés dans la Bactriane, est resté sur cette île d'Ajax tant battue des vagues. Lilée, Arsamès, Argestès, abattus tous les trois sur le rivage de l'île où pullulent les colombes, se sont brisé la tête contre les rochers. Arctée, le fils de la contrée voisine des sources du Nil; avec lui, Adévès; un troisième, Pheresséyès, Pharnuque enfin, sont tombés du même vaisseau. Celui qui commandait à dix mille cavaliers, Matallus de Chryse est mort; sa barbe rousse, épaisse, au poil hérissé, dégouttait de son sang; son corps s*est teint de la couleur de la pourpre. Le mage Arabus, Artamès le Bactrien, ce chef de trente mille cavaliers aux coursiers noirs ne sortiront plus de l'âpre contrée ;ils y ont péri, et comme eux Amestris, Amphistrée, celui dont la main agitait une lance infatigable, le valeureux Ariomardus, qui sera regretté dans Sardes, Sisame le Mysien. Tharybis, qui conduisait deux cent cinquante vaisseaux, Tharybis de Lyrnée ce beau guerrier, est gisant sur la terre : l'infortuné a misérablement péri. Syennésis, le plus intrépide des chefs, le commandant des Cilices, est mort avec gloire : son trépas a coûté cher aux ennemis. Voilà les chefs dont je me rappelle les noms; mais ce n'est là que la moindre partie de nos pertes. 331 ATOSSA. Hélas! hélas! Irréparables désastres! Quelle honte pour les Perses! Quelles lamentations vont retentir! Mais reviens à ton récit. Combien les Grecs avaient-ils de vaisseaux, dis-moi, pour oser engager le combat avec la flotte des Perses ! 337 LE COURRIER. Quant au nombre des vaisseaux, sois sûre que les Barbares l'emportaient de beaucoup. Les Grecs avaient au plus trois cents navires; encore dix de ces navires formaient-ils une réserve. Xerxès, j'en suis garant, conduisait mille vaisseaux, sans compter ses fins voiliers au nombre de deux cent sept. Voilà la vérité. Notre flotte, comme tu vois, était loin d'être inférieure en forces. Mais un dieu a mis le poids de nos destins et des leurs sur une balance inégale, et c'est ainsi que notre armée a dû périr. ATOSSA. Les dieux ont voulu sauver la ville delà déesse Pallas. LE COURRIER. Athènes est une ville inexpugnable. Athènes contient des hommes ; et c'est là le rempart invincible.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009