HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Perses (tragédie complète)

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] ἔμαθον δ´ εὐρυπόροιο θαλάσσας
101-102 πολιαινομένας πνεύματι λάβρῳ
103 ἐσορᾶν πόντιον ἄλσος,
104 πίσυνοι λεπτοδόμοις πείσμασι
105 λαοπόροις
106 τε μηχαναῖς.
107 δολόμητιν δ´ ἀπάταν θεοῦ
108 τίς ἀνὴρ θνατὸς ἀλύξει;
109 τίς κραιπνῷ ποδὶ πηδήματος
110 εὐπετέος ἀνάσσων;
111 φιλόφρων γὰρ ποτισαίνουσα
111 τὸ πρῶτον παράγει
112 βροτὸν εἰς ἄρκυας Ἄτα,
113 τόθεν οὐκ ἔστιν ὑπὲρ θνατὸν
114 ἀλύξαντα φυγεῖν.
115 ταῦτά μοι μελαγχίτων
116 φρὴν ἀμύσσεται φόβῳ
117 ὀᾶ Περσικοῦ στρατεύματος
118 τοῦδε μὴ πόλις πύθηται,
119 κένανδρον μέγ´ ἄστυ Σουσίδος·
120 καὶ τὸ Κισσίων πόλισμ´
121 ἀντίδουπον ᾄσεται,
122 ὀᾶ, τοῦτ´ ἔπος γυναικοπληθὴς
123 ὅμιλος ἀπύων,
124-125 βυσσίνοις δ´ ἐν πέπλοις πέσῃ λακίς.
126 πᾶς γὰρ ἱππηλάτας
127 καὶ πεδοστιβὴς λεὼς
128 σμῆνος ὣς ἐκλέλοιπεν μελισσᾶν
129 σὺν ὀρχάμῳ στρατοῦ,
130 τὸν ἀμφίζευκτον ἐξαμείψας
131 ἀμφοτέρας ἅλιον
132 πρῶνα κοινὸν αἴας.
133 λέκτρα δ´ ἀνδρῶν πόθῳ
134 πίμπλαται δακρύμασιν·
135 Περσίδες δ´ ἁβροπενθεῖς ἑκάστα
136 πόθῳ φιλάνορι
137 τὸν αἰχμήεντα θοῦρον εὐνατῆρ´
138 ἀποπεμψαμένα
139 λείπεται μονόζυξ.
140 — ἀλλ´ ἄγε, Πέρσαι, τόδ´ ἐνεζόμενοι
141 στέγος ἀρχαῖον,
142 φροντίδα κεδνὴν καὶ βαθύβουλον
143 θώμεθα, χρεία δὲ προσήκει,
144 πῶς ἄρα πράσσει Ξέρξης βασιλεὺς
145 Δαρειογενής,
146 {τὸ πατρωνύμιον γένος ἡμέτερον·}
147 πότερον τόξου ῥῦμα τὸ νικῶν,
148 δορικράνου
149 λόγχης ἰσχὺς κεκράτηκεν.
[100] Et ils ont appris à contempler sans effroi les vagues de l'immense plaine des mers, qui blanchit sous le souffle impétueux des vents ; ils aiment à confier leurs jours à de minces câbles et à ces machines qui transportent des peuples au delà des flots. A cette idée, un sombre nuage s'étend sur mon âme ; l'aiguillon de la crainte pénètre mon cœur. Ah ! malheureuse armée des Perses ! je tremble que notre ville, que Suse, la grande cité, veuve de ses fils, n'entende ce cri retentir. 120 Je tremble qu'à ce cri ne répondent les murs de Cissia, et que les femmes, foule éplorée, ne déchirent leurs voiles de lin en répétant ces accents funèbres : Malheureuse, malheureuse armée des Perses ! Cavaliers, hommes de pied, tout le peuple, comme un essaim d'abeilles, s'est précipité sur les pas du chef; prolongement commun de l'un et de l'autre continent au sein des mers, le pont leur a livré le passage. Cependant l'époux est absent, et le lit nuptial se baigne de larmes. Les femmes de la Perse vivent en proie à la douleur. Abandonnées, solitaires, toutes elles poursuivent de passionnés regrets le compagnon de leur couche, entraîné par l'aveugle amour des combats. 140 Pour nous, Perses qui allons siéger dans ce palais antique, redoublons de sagesse, de prudence dans nos conseils : tel est notre devoir. Aussi bien nous ignorons le sort du roi Xerxès, le fils de Darius, le descendant de celui qui donna son nom à notre race. Est-ce la flèche rapide du Perse qui a vaincu ? la lance acérée du Grec est-elle triomphante ?


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 15/10/2009