HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Perses (tragédie complète)

Vers 750-799

  Vers 750-799

[750] καὶ Ποσειδῶνος κρατήσειν· πῶς τάδ´ οὐ νόσος φρενῶν
751 εἶχε παῖδ´ ἐμόν; δέδοικα μὴ πολὺς πλούτου πόνος
752 οὑμὸς ἀνθρώποις γένηται τοῦ φθάσαντος ἁρπαγή.
753 (ΒΑΣΙΛΕΙΑ) ταῦτά τοι κακοῖς ὁμιλῶν ἀνδράσιν διδάσκεται
754 θούριος Ξέρξης· λέγουσι δ´ ὡς σὺ μὲν μέγαν τέκνοις
755 πλοῦτον ἐκτήσω ξὺν αἰχμῇ, τὸν δ´ ἀνανδρίας ὕπο
756 ἔνδον αἰχμάζειν, πατρῷον δ´ ὄλβον οὐδὲν αὐξάνειν.
757 τοιάδ´ ἐξ ἀνδρῶν ὀνείδη πολλάκις κλύων κακῶν
758 τήνδ´ ἐβούλευσεν κέλευθον καὶ στράτευμ´ ἐφ´ Ἑλλάδα.
759 (ΕΙΔΩΛΟΝ ΔΑΡΕΙΟΥ) τοιγάρ σφιν ἔργον ἐστὶν ἐξειργασμένον
760 μέγιστον, ἀείμνηστον, οἷον οὐδέπω
761 τόδ´ ἄστυ Σούσων ἐξεκείνως´ ἐμπεσόν,
762 ἐξ οὗτε τιμὴν Ζεὺς ἄναξ τήνδ´ ὤπασεν,
763 ἕν´ ἄνδρα πάσης Ἀσίδος μηλοτρόφου
764 ταγεῖν, ἔχοντα σκῆπτρον εὐθυντήριον.
765 Μῆδος γὰρ ἦν πρῶτος ἡγεμὼν στρατοῦ·
766 ἄλλος δ´ ἐκείνου παῖς τόδ´ ἔργον ἤνυσεν·
767 φρένες γὰρ αὐτοῦ θυμὸν ᾠακοστρόφουν.
768 τρίτος δ´ ἀπ´ αὐτοῦ Κῦρος, εὐδαίμων ἀνήρ,
769 ἄρξας ἔθηκε πᾶσιν εἰρήνην φίλοις·
770 Λυδῶν δὲ λαὸν καὶ Φρυγῶν ἐκτήσατο,
771 Ἰωνίαν τε πᾶσαν ἤλασεν βίᾳ.
772 θεὸς γὰρ οὐκ ἤχθηρεν, ὡς εὔφρων ἔφυ.
773 Κύρου δὲ παῖς τέταρτος ηὔθυνε στρατόν.
774 πέμπτος δὲ Μάρδος ἦρξεν, αἰσχύνη πάτρᾳ
775 θρόνοισί τ´ ἀρχαίοισι· τὸν δὲ σὺν δόλῳ
776 Ἀρταφρένης ἔκτεινεν ἐσθλὸς ἐν δόμοις,
777 ξὺν ἀνδράσιν φίλοισιν, οἷς τόδ´ ἦν χρέος.
778 {ἕκτος δὲ Μάραφις, ἕβδομος δ´ Ἀρταφρένης.}
779 κἀγὼ πάλου τ´ ἔκυρσα τοῦπερ ἤθελον,
780 κἀπεστράτευσα πολλὰ σὺν πολλῷ στρατῷ·
781 ἀλλ´ οὐ κακὸν τοσόνδε προσέβαλον πόλει.
782 Ξέρξης δ´ ἐμὸς παῖς νέος ἐὼν νέα φρονεῖ,
783 κοὐ μνημονεύει τὰς ἐμὰς ἐπιστολάς·
784 εὖ γὰρ σαφῶς τόδ´ ἴστ´, ἐμοὶ ξυνήλικες,
785 ἅπαντες ἡμεῖς, οἳ κράτη τάδ´ ἔσχομεν,
786 οὐκ ἂν φανεῖμεν πήματ´ ἔρξαντες τόσα.
787 (ΧΟΡΟΣ) τί οὖν, ἄναξ Δαρεῖε; ποῖ καταστρέφεις
788 λόγων τελευτήν; πῶς ἂν ἐκ τούτων ἔτι
789 πράσσοιμεν ὡς ἄριστα Περσικὸς λεώς;
790 (ΕΙΔΩΛΟΝ ΔΑΡΕΙΟΥ) εἰ μὴ στρατεύοισθ´ ἐς τὸν Ἑλλήνων τόπον,
791 μηδ´ εἰ στράτευμα πλεῖον τὸ Μηδικόν.
792 αὐτὴ γὰρ γῆ ξύμμαχος κείνοις πέλει.
793 (ΧΟΡΟΣ) πῶς τοῦτ´ ἔλεξας, τίνι τρόπῳ δὲ συμμαχεῖ;
794 (ΕΙΔΩΛΟΝ ΔΑΡΕΙΟΥ) κτείνουσα λιμῷ τοὺς ὑπερπόλλους ἄγαν.
795 (ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ εὐσταλῆ τοι λεκτὸν ἀροῦμεν στόλον.
796 (ΕΙΔΩΛΟΝ ΔΑΡΕΙΟΥ) ἀλλ´ οὐδ´ μείνας νῦν ἐν Ἑλλάδος τόποις
797 στρατὸς κυρήσει νοστίμου σωτηρίας.
798 (ΧΟΡΟΣ) πῶς εἶπας; οὐ γὰρ πᾶν στράτευμα βαρβάρων
799 περᾷ τὸν Ἕλλης πορθμὸν Εὐρώπης ἄπο;
[750] sur Neptune ! quelle folie, quel délire aveuglait mon fils! Ah! je tremble pour les trésors que j'amassai jadis par tant de travaux Ils seront la proie du premier qui les voudra conquérir. ATOSSA. Cette démence, l'impétueux Xerxès la doit aux hommes détestables dont il aimait à prendre les leçons. Ses conseillers lui disaient que tu avais acquis par tes armes de grandes richesses à tes enfants ; que lui, sans courage, il bornait ses exploits à végéter dans son palais, et qu'il n'ajoutait rien aux trésors de son père. Sans cesse répétés, les reproches de ces hommes pervers ont porté leurs fruits, et Xerxès a résolu cette expédition contre la Grèce. 759 L'OMBRE DE DARIUS. Et voilà l'œuvre de ces flatteurs! Fatal désastre, affront qui ne s'effacera pas ! jamais un tel coup n'avait ainsi dévasté Suse, depuis que le grand Jupiter a voulu, honneur sans égal ! qu'un seul homme, le sceptre des rois en main, commandât à tous les peuples de la féconde Asie. Le premier qui régna sur l'Asie était un Mède ; un autre Mède son fils, acheva l'œuvre de l'empire, car toujours la sagesse fut le pilote de ses desseins. Le troisième roi, son successeur, fut Cyrus, mortel fortuné, qui donna la paix à tous ses sujets. Il acquit la Lydie et la Phrygie ; il subjugua l'Ionie entière, toujours favorisé par les dieux, parce qu'il était plein de raison. Le fils de Cyrus) fut le quatrième chef de l'Asie. Après lui régna Mardis, l'opprobre de notre patrie et de ce trône antique. Mais le courageux Artaphrénès, à l'aide de ses amis conjurés, surprit Mardis et le tua dans son palais. Le sixième fut Maraphis ; puis le septième, Artaphrénès lui-même. Enfin moi aussi j'obtins du sort le titre que j'ambitionnais: je régnai. Souvent j'ai conduit à la guerre d'innombrables armées ; mais jamais, sous mon règne, l'empire n'a subi un tel échec. Xerxès mon fils est jeune; ses pensées sont d'un jeune homme; il ne se rappelle plus mes recommandations. Oui, mes vieux compagnons, il n'est que trop vrai, mes prédécesseurs et moi tous ensemble nous n'avons pas causé une somme de maux comparable au désastre d'aujourd'hui. 787 LE CHOEUR. Ô Darius! ô notre maître ! que faut-il faire? Comment, après cette catastrophe, nous le peuple perse retrouverons-nous des jours heureux ? L'OMBRE DE DARIUS. Si vous ne portez jamais la guerre dans le pays des Grecs, votre armée fût-elle encore plus nombreuse que l'armée de Xerxès ; car la terre elle-même combat pour eux. LE CHOEUR. Que dis-tu ? combat pour eux, et comment ? L'OMBRE DE DARIUS. Elle tue, par la famine, des ennemis dont le nombre serait irrésistible. LE CHOEUR. Pourtant, si une flotte bien équipée, si une armée d'élite marchait contre eux. L'OMBRE DE DARIUS. Non ; pour l'armée même qui est restée en Grèce il n'y aura ni salut ni retour. LE CHOEUR. Quoi donc, toute l'armée des Barbares n'a-t-elle pas quitté l'Europe et traversé le détroit de Hellé ?


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Dernière mise à jour : 15/10/2009