HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Perses (tragédie complète)

Vers 500-549

  Vers 500-549

[500] ἐπεὶ δὲ πολλὰ θεοκλυτῶν ἐπαύσατο
501 στρατός, περᾷ κρυσταλλοπῆγα διὰ πόρον·
502 χὤστις μὲν ἡμῶν πρὶν σκεδασθῆναι θεοῦ
503 ἀκτῖνας ὡρμήθη, σεσωμένος κυρεῖ.
504 φλέγων γὰρ αὐγαῖς λαμπρὸς ἡλίου κύκλος
505 μέσον πόρον διῆκε, θερμαίνων φλογί·
506 πῖπτον δ´ ἐπ´ ἀλλήλοισιν· εὐτυχὴς δέ τοι
507 ὅστις τάχιστα πνεῦμ´ ἀπέρρηξεν βίου.
508 ὅσοι δὲ λοιποὶ κἄτυχον σωτηρίας,
509 Θρῄκην περάσαντες μόγις πολλῷ πόνῳ,
510 ἥκουσιν ἐκφυγόντες, οὐ πολλοί τινες,
511 ἐφ´ ἑστιοῦχον γαῖαν· ὡς στένειν πόλιν
512 Περσῶν, ποθοῦσαν φιλτάτην ἥβην χθονός.
513 ταῦτ´ ἔστ´ ἀληθῆ· πολλὰ δ´ ἐκλείπω λέγων
514 κακῶν Πέρσαις ἐγκατέσκηψεν θεός.
515 (ΧΟΡΟΣ) δυσπόνητε δαῖμον, ὡς ἄγαν βαρὺς
516 ποδοῖν ἐνήλου παντὶ Περσικῷ γένει.
517 (ΒΑΣΙΛΕΙΑ) οἲ ´γὼ τάλαινα διαπεπραγμένου στρατοῦ·
518 νυκτὸς ὄψις ἐμφανὴς ἐνυπνίων,
519 ὡς κάρτα μοι σαφῶς ἐδήλωσας κακά.
520 ὑμεῖς δὲ φαύλως αὔτ´ ἄγαν ἐκρίνατε.
521 ὅμως δ´, ἐπειδὴ τῇδ´ ἐκύρωσεν φάτις
522 ὑμῶν, θεοῖς μὲν πρῶτον εὔξασθαι θέλω·
523 ἔπειτα, γῇ τε καὶ φθιτοῖς δωρήματα,
524 ἥξω λαβοῦσα πέλανον ἐξ οἴκων ἐμῶν
525 ἐπίσταμαι μὲν ὡς ἐπ´ ἐξειργασμένοις,
526 ἀλλ´ ἐς τὸ λοιπὸν εἴ τι δὴ λῷον πέλοι.
527 ὑμᾶς δὲ χρὴ ´πὶ τοῖσδε τοῖς πεπραγμένοις
528 πιστοῖσι πιστὰ ξυμφέρειν βουλεύματα·
529 καὶ παῖδ´, ἐάν περ δεῦρ´ ἐμοῦ πρόσθεν μόλῃ
530 παρηγορεῖτε, καὶ προπέμπετ´ ἐς δόμους,
531 μὴ καί τι πρὸς κακοῖσι προσθῆται κακόν.
532 (ΧΟΡΟΣ)
532 Ζεῦ βασιλεῦ, νῦν γὰρ Περσῶν
533 τῶν μεγαλαύχων καὶ πολυάνδρων
534 στρατιὰν ὀλέσας
535 ἄστυ τὸ Σούσων ἠδ´ Ἀγβατάνων
536 πένθει δνοφερῷ κατέκρυψας·
537 πολλαὶ δ´ ἁπαλαῖς χερσὶ καλύπτρας
538 κατερεικόμεναι
539 διαμυδαλέους δάκρυσι κόλπους
540 τέγγους´, ἄλγους μετέχουσαι.
541 αἱ δ´ ἁβρόγοοι Περσίδες ἀνδρῶν
542 ποθέουσαι ἰδεῖν ἀρτιζυγίαν,
543 λέκτρων {τ} εὐνὰς ἁβροχίτωνας,
544 χλιδανῆς ἥβης τέρψιν, ἀφεῖσαι,
545 πενθοῦσι γόοις ἀκορεστοτάτοις.
546 κἀγὼ δὲ μόρον τῶν οἰχομένων
547 αἴρω δοκίμως πολυπενθῆ.
548 — νῦν γὰρ δὴ πρόπασα μὲν στένει
549 γαῖ´ Ἀσὶς ἐκκενουμένα.
[500] Quand l'armée eut uni ses longues actions de grâces aux dieux, elle traversa le fleuve sur la route de glace. Tous ceux d'entre nous qui l'avaient franchi avant que le dieu du jour lançât ses rayons ont la vie sauve. Mais bientôt le disque lumineux du soleil pénétra de sa flamme étincelante le sein du fleuve; la glace se rompit, les soldats s'engloutirent les uns sur les autres : heureux qui était d'abord suffoqué! Les survivants, ceux qui avaient échappé à la mort, souffrirent dans la Thrace de grandes fatigues et de nouveaux périls ; enfin, réduits à un petit nombre, ils sont rentrés dans les foyers paternels. La Perse va pleurer la fleur de son peuple perdue pour elle à jamais. — Voilà la vérité. Mais je passe sous silence la foule des incidents malheureux du désastre dont le ciel a accablé les Perses. 515 LE CHOEUR. Ô funeste Destin! as-tu bien assez foulé la race des Perses, tout entière écrasée sous tes pieds? ATOSSA. Ah ! malheureuse que je suis! notre armée est anéantie! Ô nocturne apparition d'un songe, que tu m'annonçais clairement ces malheurs! — (Au choeur) Mais vous, que vous avez été de trompeurs interprètes ! Cependant je vais suivre votre conseil. Je veux d'abord adresser des prières aux dieux du ciel ; puis je ferai des offrandes à la Terre et aux Mânes : je cours au palais chercher le gâteau sacré. Tout est perdu, je le sais; mais j'implorerai un plus favorable avenir. Et vous, c'est dans ces tristes conjonctures que des amis attendent de vous le dévouement de l'amitié. Consolez mon fils, s'il arrive avant mon retour; accompagnez-le au palais : gardez qu'à tant de malheurs il n'ajoute son désespoir. (Elle sort) 532 LE CHOEUR. Ô roi Jupiter! tu viens donc de la détruire, cette armée des Perses, cette armée superbe, innombrable ! tu as plongé dans les ténèbres du deuil les cités de Suse et d'Ecbatane. Combien de mères, de leurs faibles mains, déchirent leurs voiles et baignent leur sein d'abondantes larmes ! Et les femmes perses qui espéraient revoir les époux naguère associés à leur joug! elles se livrent tout entières aux tendres regrets. La couche aux molles draperies leur rappelle les doux embrassements, ces jouissances de la jeunesse perdues pour elles, et qu'elles pleurent en proie à une douleur inconsolable. Et moi-même, le destin lamentable de ceux qui ne sont plus me pénètre d'une sincère pitié. Tout entière aujourd'hui gémit l'Asie dépeuplée.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009