HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Euménides (tragédie complète)

Vers 250-299

  Vers 250-299

[250] ὑπέρ τε πόντον ἀπτέροις πωτήμασιν
251 ἦλθον διώκους´, οὐδὲν ὑστέρα νεώς.
252 καὶ νῦν ὅδ´ ἐνθάδ´ ἐστί που καταπτακών.
253 ὀσμὴ βροτείων αἱμάτων με προσγελᾷ.
254 — ὅρα ὅρα μάλ´ αὖ·
255 λεύσσετε πάντα, μὴ
256 λάθῃ φύγδα βὰς {} ματροφόνος ἀτίτας.
257 — ὅδ´ αὐτός· {οὖν} ἀλκὰν ἔχων
259 περὶ βρέτει πλεχθεὶς θεᾶς ἀμβρότου
260 ὑπόδικος θέλει γενέσθαι χρεῶν.
261 — τὸ δ´ οὐ πάρεστιν· αἷμα μητρῷον χαμαὶ
262 δυσαγκόμιστον, παπαῖ·
263 τὸ διερὸν πέδοι χύμενον οἴχεται.
264 — ἀλλ´ ἀντιδοῦναι δεῖ ς´ ἀπὸ ζῶντος ῥοφεῖν
265 ἐρυθρὸν ἐκ μελέων πέλανον· ἀπὸ δὲ σοῦ
266 βοσκὰν φεροίμαν πώματος δυσπότου.
267 — καὶ ζῶντά ς´ ἰσχνάνας´ ἀπάξομαι κάτω,
268 ἵν´ ἀντιποίνους τίνῃς ματροφόντας δύας.
269 — ὄψῃ δὲ κεἴ τις ἄλλος ἤλιτεν βροτῶν
270 θεὸν ξένον
271 τιν´ ἀσεβῶν τοκέας φίλους,
272 ἔχονθ´ ἕκαστον τῆς δίκης ἐπάξια.
273 — μέγας γὰρ Ἅιδης ἐστὶν εὔθυνος βροτῶν
274 ἔνερθε χθονός,
275 δελτογράφῳ δὲ πάντ´ ἐπωπᾷ φρενί.
276 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἐγὼ διδαχθεὶς ἐν κακοῖς ἐπίσταμαι
277 πολλοὺς καθαρμούς, καὶ λέγειν ὅπου δίκη
278 σιγᾶν θ´ ὁμοίως· ἐν δὲ τῷδε πράγματι
279 φωνεῖν ἐτάχθην πρὸς σοφοῦ διδασκάλου·
280 βρίζει γὰρ αἷμα καὶ μαραίνεται χερός,
281 μητροκτόνον μίασμα δ´ ἔκπλυτον πέλει.
282 ποταίνιον γὰρ ὂν πρὸς ἑστίᾳ θεοῦ
283 Φοίβου καθαρμοῖς ἠλάθη χοιροκτόνοις.
284 πολὺς δέ μοι γένοιτ´ ἂν ἐξ ἀρχῆς λόγος,
285 ὅσοις προσῆλθον ἀβλαβεῖ ξυνουσίᾳ.
286 {χρόνος καθαίρει πάντα γηράσκων ὁμοῦ.}
287 καὶ νῦν ἀφ´ ἁγνοῦ στόματος εὐφήμως καλῶ
288 χώρας ἄνασσαν τῆσδ´ Ἀθηναίαν ἐμοὶ
289 μολεῖν ἀρωγόν· κτήσεται δ´ ἄνευ δορὸς
290 αὐτόν τε καὶ γῆν καὶ τὸν Ἀργεῖον λεὼν
291 πιστὸν δικαίως ἐς τὸ πᾶν τε σύμμαχον.
292 ἀλλ´ εἴτε χώρας ἐν τόποις Λιβυστικῆς,
293 Τρίτωνος ἀμφὶ χεῦμα γενεθλίου πόρου,
294 τίθησιν ὀρθὸν κατηρεφῆ πόδα,
295 φίλοις ἀρήγους´, εἴτε Φλεγραίαν πλάκα
296 θρασὺς ταγοῦχος ὡς ἀνὴρ ἐπισκοπεῖ,
297 ἔλθοικλύει δὲ καὶ πρόσωθεν ὢν θεός
298 ὅπως γένοιτο τῶνδ´ ἐμοὶ λυτήριος.
299 (ΧΟΡΟΣ) οὔτοι ς´ Ἀπόλλων οὐδ´ Ἀθηναίας σθένος
[250] j'ai volé sans ailes à travers la mer, en le poursuivant, et non moins rapide que sa nef. Et, maintenant, il est là, blotti quelque part. L'odeur du sang humain me sourit ! Regardons ! regardons encore ! Regardons partout, de peur qu'il prenne la fuite, impuni, le meurtrier de sa mère ! Il a trouvé de nouveau un refuge ; il entoure de ses bras l'image de la déesse ambroisienne, voulant être jugé à cause de son crime. Mais cela ne se peut pas. Ô dieux ! le sang d'une mère, une fois versé, est ineffaçable. Il coule et il est absorbé par le sol. Il te faut expier ton crime, il faut que je boive à ton corps vivant la rouge et horrible liqueur ; et, après t'avoir ainsi épuisé, je t'entraînerai sous terre, afin que tu sois châtié du meurtre de ta mère. Et tu verras alors ceux qui ont outragé ou les hommes, ou les dieux, ou leur hôte, ou qui ont méprisé leurs chers parents, frappés chacun d'un juste châtiment. Car Aidès est le grand juge des mortels, et il se souvient de tout, et il voit tout sous la terre. 276 ORESTE. Certes, je suis instruit par mes maux, et je sais de nombreuses purifications, et quand il faut parler et quand il faut se taire. J'ai appris d'un savant maître ce que je dois dire ici. Le sang s'est assoupi et s'est effacé de ma main et la souillure du meurtre de ma mère a disparu. Elle était récente encore quand, à l'autel du divin Phébus, elle a été enlevée par les purifications, les porcs expiatoires une fois égorgés. Mon récit serait long si je disais tous les hommes vers qui je suis allé depuis et à qui ma présence n'a fait aucun mal. Le temps détruit tout en vieillissant. Et, maintenant, je supplie avec une bouche pure Athéna, reine de cette terre, afin qu'elle me vienne en aide. Elle se rendra ainsi, sans combat, et moi-même et la terre et le peuple des Argiens, fidèles et dévoués. Soit qu'aux pays Libyens, vers les bords du Triton, son fleuve natal, visible ou invisible elle vienne en aide à ceux qu'elle aime, soit qu'aux plaines de Phlégra, elle passe en revue son armée, comme un chef courageux, qu'elle vienne ! Car un dieu entend de loin ! et qu'elle m'affranchisse de mes maux ! 299 LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. Ni Apollon, ni la puissance d'Athéna ne te protégeront.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 15/10/2009