[150] (— νέος δὲ γραίας δαίμονας καθιππάσω.)
151 τὸν ἱκέταν σέβων, ἄθεον ἄνδρα καὶ
152 τοκεῦσιν πικρόν.
153 — τὸν μητραλοίαν δ´ ἐξέκλεψας ὢν θεός.
154 — τί τῶνδ´ ἐρεῖ τις δικαίως ἔχειν;
155 — ἐμοὶ δ´ ὄνειδος ἐξ ὀνειράτων μολὸν
156 ἔτυψεν δίκαν διφρηλάτου
157 μεσολαβεῖ κέντρῳ,
158 ὑπὸ φρένας, ὑπὸ λοβόν.
160 πάρεστι μαστίκτορος δαΐου δαμίου
161 βαρὺ περίβαρυ τὸ κρύος ἔχειν.
162 — τοιαῦτα δρῶσιν οἱ νεώτεροι θεοί,
163 κρατοῦντες τὸ πᾶν δίκας πλέον.
164 φονολιβῆ θρόνον,
165 περὶ πόδα, περὶ κάρα—
166 πάρεστι γᾶς ὀμφαλὸν προσδρακεῖν αἱμάτων
167 βλοσυρὸν ἀρόμενον ἄγος ἔχειν.
169 — ἐφεστίῳ δὲ μάντις ὢν μιάσματι
170 μυχὸν ἐχράνατ´ αὐτόσσυτος, αὐτόκλητος,
171 παρὰ νόμον θεῶν βρότεα μὲν τίων,
172 παλαιγενεῖς δὲ μοίρας φθίσας.
174 — κἀμοί γε λυπρός, καὶ τὸν οὐκ ἐκλύσεται,
175 ὑπὸ δὲ γᾶν φυγὼν οὔ ποτ´ ἐλευθεροῦται.
176 ποτιτρόπαιος ὢν δ´ ἕτερον ἐν κάρᾳ
177 μιάστορ´ εἶσιν οὗ πάσεται.
179 (ΑΠΟΛΛΩΝ) ἔξω, κελεύω, τῶνδε δωμάτων τάχος·
180 χωρεῖτ´, ἀπαλλάσσεσθε μαντικῶν μυχῶν,
181 μὴ καὶ λαβοῦσα πτηνὸν ἀργηστὴν ὄφιν,
182 χρυσηλάτου θώμιγγος ἐξορμώμενον,
183 ἀνῇς ὑπ´ ἄλγους μέλανα πλευμόνων ἀφρόν,
184 ἐμοῦσα θρόμβους οὓς ἀφείλκυσας φόνου.
185 οὔτοι δόμοισι τοῖσδε χρίμπτεσθαι πρέπει·
186 ἀλλ´ οὗ καρανιστῆρες ὀφθαλμωρύχοι
187 δίκαι σφαγαί τε, σπέρματός τ´ ἀποφθορᾷ
188 παίδων κακοῦται χλοῦνις, ἠδ´ ἀκρωνίαι
189 λευσμοί τε, καὶ μύζουσιν οἰκτισμὸν πολὺν
190 ὑπὸ ῥάχιν παγέντες. ἆρ´ ἀκούετε
191 οἵας ἑορτῆς ἔστ´ ἀπόπτυστοι θεοῖς
192 στέργηθρ´ ἔχουσαι; πᾶς δ´ ὑφηγεῖται τρόπος
193 μορφῆς. λέοντος ἄντρον αἱματορρόφου
194 οἰκεῖν τοιαύτας εἰκός, οὐ χρηστηρίοις
195 ἐν τοῖσδε πλησίοισι τρίβεσθαι μύσος.
196 χωρεῖτ´ ἄνευ βοτῆρος αἰπολούμεναι.
197 ποίμνης τοιαύτης δ´ οὔτις εὐφιλὴς θεῶν.
198 (ΧΟΡΟΣ) ἄναξ Ἄπολλον, ἀντάκουσον ἐν μέρει.
199 αὐτὸς σὺ τούτων οὐ μεταίτιος πέλῃ,
| [150] Jeune dieu, tu as outragé de vieilles déesses en protégeant ton suppliant, cet homme funeste à celle qui l'a conçu. Toi qui es un dieu, tu nous as arraché celui qui a tué sa mère ! Qui dira que cela est juste ?
J'ai entendu un reproche dans mes songes. Il a pénétré dans mon flanc, dans le cœur, dans le foie ! Je ressens le coup du flagellateur, du terrible bourreau. C'est une profonde horreur !
C'est ainsi que ces dieux plus jeunes que nous usent de la puissance suprême et agissent contre la justice en faveur de ce caillot de sang qui dégoutte de la tête aux pieds ! On permet que le nombril de la terre abrite cet impie souillé de sang par un meurtre effroyable !
Divinateur ! tu as souillé ton propre sanctuaire de la présence de ce suppliant que tu as excité et appelé toi-même, protégeant ainsi les hommes contre la loi des dieux et outrageant les Moires antiques !
Le dieu m'a outragée, mais il ne sauvera point cet homme, même quand il s'enfoncerait sous terre, et il ne serait point délivré ! Là encore, ce suppliant souillé par le meurtre trouverait un autre vengeur qui s'appesantirait sur sa tête !
179 APOLLON.
Hors d'ici ! je le veux. Sortez promptement de ce temple ! Disparaissez du sanctuaire fatidique, de peur que je t'envoie le serpent à l'aile d'argent jailli de l'arc d'or ! Alors tu rejetterais de douleur ta noire écume prise aux hommes, tu vomirais ces caillots de sang que tu as léchés dans les égorgements ! Il ne vous convient pas d'approcher de cette demeure, mais il vous faut aller là où l'on coupe les têtes, où l'on crève les yeux, où sont les tortures, les supplices, où l'on retranche les organes de la génération, où les lapidés et les empalés gémissent ! Vous écoutez ces cris comme s'ils étaient des chants joyeux et vous en faites vos délices, ô déesses en horreur aux dieux ! C'est là que votre face effroyable sera la bienvenue. C'est l'antre du lion altéré de sang qu'il vous faut habiter, mais vous ne devez pas souiller le sanctuaire des oracles. Allez vagabonder sans pasteur dans vos pâturages, car aucun des dieux ne se soucie d'un tel troupeau !
198 LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.
Roi Apollon ! écoute-moi à ton tour. Tu n'es pas seulement le complice de ces crimes accomplis,
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