HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Euménides (tragédie complète)

Vers 850-899

  Vers 850-899

[850] φρονεῖν δὲ κἀμοὶ Ζεὺς ἔδωκεν οὐ κακῶς.
851 ὑμεῖς δ´ ἐς ἀλλόφυλον ἐλθοῦσαι χθόνα
852 γῆς τῆσδ´ ἐρασθήσεσθε· προυννέπω τάδε.
853 οὑπιρρέων γὰρ τιμιώτερος χρόνος
854 ἔσται πολίταις τοῖσδε. καὶ σὺ τιμίαν
855 ἕδραν ἔχουσα πρὸς δόμοις Ἐρεχθέως
856 τεύξῃ παρ´ ἀνδρῶν καὶ γυναικείων στόλων
857 ὅς´ ἂν παρ´ ἄλλων οὔποτ´ ἂν σχέθοις βροτῶν.
858 σὺ δ´ ἐν τόποισι τοῖς ἐμοῖσι μὴ βάλῃς
859 μήθ´ αἱματηρὰς θηγάνας, σπλάγχνων βλάβας
860 νέων, ἀοίνοις ἐμμανεῖς θυμώμασιν,
861 μήτ´, ἐξελοῦς´ ὡς καρδίαν ἀλεκτόρων,
862 ἐν τοῖς ἐμοῖς ἀστοῖσιν ἱδρύσῃς Ἄρη
863 ἐμφύλιόν τε καὶ πρὸς ἀλλήλους θρασύν.
864 θυραῖος ἔστω πόλεμος, οὐ μόλις παρών,
865 ἐν τις ἔσται δεινὸς εὐκλείας ἔρως·
866 ἐνοικίου δ´ ὄρνιθος οὐ λέγω μάχην.
867 τοιαῦθ´ ἑλέσθαι σοι πάρεστιν ἐξ ἐμοῦ,
868 εὖ δρῶσαν, εὖ πάσχουσαν, εὖ τιμωμένην
869 χώρας μετασχεῖν τῆσδε θεοφιλεστάτης.
870 (ΧΟΡΟΣ) ἐμὲ παθεῖν τάδε, φεῦ,
871 ἐμὲ παλαιόφρονα, κατά τε γᾶν οἰκεῖν,
872 ἀτίετον, φεῦ, μύσος.
873 πνέω τοι μένος ἅπαντά τε κότον.
874 οἰοῖ δᾶ, φεῦ.
875 τίς μ´ ὑποδύεται πλευράς, τίς ὀδύνα
876 θυμόν; ἄιε, μᾶτερ
879 Νύξ· ἀπὸ γὰρ τιμᾶν δαναιᾶν με θεῶν
880 δυσπάλαμοι παρ´ οὐδὲν ἦραν δόλοι.
881 (ΑΘΗΝΑ) οὔτοι καμοῦμαί σοι λέγουσα τἀγαθά,
882 ὡς μήποτ´ εἴπῃς πρὸς νεωτέρας ἐμοῦ
883 θεὸς παλαιὰ καὶ πολισσούχων βροτῶν
884 ἄτιμος ἔρρειν τοῦδ´ ἀπόξενος πέδου.
885 ἀλλ´ εἰ μὲν ἁγνόν ἐστί σοι Πειθοῦς σέβας,
886 γλώσσης ἐμῆς μείλιγμα καὶ θελκτήριον
887 σὺ δ´ οὖν μένοις ἄν· εἰ δὲ μὴ θέλεις μένειν,
888 οὔ τἂν δικαίως τῇδ´ ἐπιρρέποις πόλει
889 μῆνίν τιν´ κότον τιν´ βλάβην στρατῷ.
890 ἔξεστι γάρ σοι τῆσδε γαμόρῳ χθονὸς
891 εἶναι δικαίως ἐς τὸ πᾶν τιμωμένῃ.
892 (ΧΟΡΟΣ) ἄνασς´ Ἀθάνα, τίνα με φῂς ἔχειν ἕδραν;
893 (ΑΘΗΝΑ) πάσης ἀπήμον´ οἰζύος· δέχου δὲ σύ.
894 (ΧΟΡΟΣ) καὶ δὴ δέδεγμαι· τίς δέ μοι τιμὴ μένει;
895 (ΑΘΗΝΑ) ὡς μή τιν´ οἶκον εὐθενεῖν ἄνευ σέθεν.
896 (ΧΟΡΟΣ) σὺ τοῦτο πράξεις, ὥστε με σθένειν τόσον;
897 (ΑΘΗΝΑ) τῷ γὰρ σέβοντι συμφορὰς ὀρθώσομεν.
898 (ΧΟΡΟΣ) καί μοι πρόπαντος ἐγγύην θήσῃ χρόνου;
899 (ΑΘΗΝΑ) ἔξεστι γάρ μοι μὴ λέγειν μὴ τελῶ.
[850] mais Zeus m'a donné aussi quelque intelligence. N'allez point sur une autre terre. Vous regretteriez celle-ci. Je vous le prédis. La suite des temps amènera des honneurs toujours plus grands pour les habitants de ma ville et toi, tu auras une demeure glorieuse dans la cité d'Erechtée, et tu seras ici, dans les jours consacrés, en vénération aux hommes et aux femmes, plus que tu ne le serais jamais partout ailleurs. Ne répands donc point sur mes demeures le poison rongeur de tes entrailles, funeste aux enfantements, et brûlant d'une rage que le vin n'a point excitée. N'inspire point la discorde aux habitants de ma ville, et qu'ils ne soient point comme des coqs se déchirant entre eux. Qu'ils n'entreprennent que des guerres étrangères, et non trop éloignées, par lesquelles est éveillé le grand amour de la gloire, car j'ai en horreur les combats d'oiseaux domestiques. Il convient que tu acceptes ce que je t'offre, afin qu'étant bienveillante, tu sois comblée de biens et d'honneurs et que tu possèdes ta part de cette terre très aimée des dieux ! 870 LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. Moi ! subir cela ! moi, l'antique sagesse, habiter, méprisée, sur la terre ! ô honte ! je respire la colère et la violence ! hélas ! ô dieux ! ô terre ! ô douleur ! Quelle angoisse envahit mon cœur ! Entends ma colère, ô nuit, ma mère ! Les ruses des dieux m'ont enlevé mes antiques honneurs et m'ont réduite à rien ! 881 ATHÉNA. Je ne me lasserai point de te conseiller ce qu'il y a de mieux, afin que tu ne dises jamais que toi, une antique déesse, tu as été dépouillée de tes honneurs et honteusement chassée de cette terre par une déesse plus jeune que toi et par le peuple qui habite cette ville. Si la persuasion sacrée t'est vénérable, si la douceur de mes paroles t'apaise, tu resteras ici mais si tu ne veux pas rester, tu ne lanceras point ta fureur injuste contre cette ville et tu ne causeras point la ruine du peuple, car il t'est permis d'habiter cette heureuse terre et d'y jouir en tout temps d'honneurs légitimes. 892 LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. Reine Athéna, quelle demeure habiterais-je ? ATHÉNA. Une demeure à l'abri de l'offense. Mais accepte. LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. J'accepte. Quels seront mes honneurs ? ATHÉNA. Sans toi, aucune maison n'aura une heureuse fortune. LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. Et tu feras que je possède cette puissance ? ATHÉNA. Certes, je ferai prospérer qui t'honorera. LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. Et ta promesse sera-t-elle toujours tenue ? ATHÉNA. Je pouvais ne pas promettre ce que je n'aurais pas voulu tenir.


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Dernière mise à jour : 15/10/2009