HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Les Euménides (tragédie complète)

Vers 650-699

  Vers 650-699

[650] οὑμός, τὰ δ´ ἄλλα πάντ´ ἄνω τε καὶ κάτω
651 στρέφων τίθησιν οὐδὲν ἀσθμαίνων μένει.
652 (ΧΟΡΟΣ) πῶς γὰρ τὸ φεύγειν τοῦδ´ ὑπερδικεῖς ὅρα·
653 τὸ μητρὸς αἷμ´ ὅμαιμον ἐκχέας πέδοι
654 ἔπειτ´ ἐν Ἄργει δώματ´ οἰκήσει πατρός;
655 ποίοισι βωμοῖς χρώμενος τοῖς δημίοις;
656 ποία δὲ χέρνιψ φρατέρων προσδέξεται;
657 (ΑΠΟΛΛΩΝ) καὶ τοῦτο λέξω, καὶ μάθ´ ὡς ὀρθῶς ἐρῶ.
658 οὐκ ἔστι μήτηρ κεκλημένη τέκνου
659 τοκεύς, τροφὸς δὲ κύματος νεοσπόρου·
660 τίκτει δ´ θρῴσκων, δ´ ἅπερ ξένῳ ξένη
661 ἔσωσεν ἔρνος, οἷσι μὴ βλάψῃ θεός.
662 τεκμήριον δὲ τοῦδέ σοι δείξω λόγου·
663 πατὴρ μὲν ἂν γείναιτ´ ἄνευ μητρός· πέλας
664 μάρτυς πάρεστι παῖς Ὀλυμπίου Διός,
665 οὐδ´ ἐν σκότοισι νηδύος τεθραμμένη,
666 ἀλλ´ οἷον ἔρνος οὔτις ἂν τέκοι θεά.
667 ἐγὼ δέ, Παλλάς, τἄλλα θ´ ὡς ἐπίσταμαι,
668 τὸ σὸν πόλισμα καὶ στρατὸν τεύξω μέγαν,
669 καὶ τόνδ´ ἔπεμψα σῶν δόμων ἐφέστιον,
670 ὅπως γένοιτο πίστις ἐς τὸ πᾶν χρόνου
671 καὶ τόνδ´ ἐπικτήσαιο σύμμαχον, θεά,
672 καὶ τοὺς ἔπειτα, καὶ τάδ´ αἰανῶς μένοι
673 στέργειν τὰ πιστὰ τῶνδε τοὺς ἐπισπόρους.
674 (ΑΘΗΝΑ) ἤδη κελεύω τούσδ´ ἀπὸ γνώμης φέρειν
675 ψῆφον δικαίαν, ὡς ἅλις λελεγμένων;
676 (ΧΟΡΟΣ) ἡμῖν μὲν ἤδη πᾶν τετόξευται βέλος.
677 μένω δ´ ἀκοῦσαι πῶς ἀγὼν κριθήσεται.
678 (ΑΘΗΝΑ) τί γάρ; πρὸς ὑμῶν πῶς τιθεῖς´ ἄμομφος ;
679 (ΑΠΟΛΛΩΝ) ἠκούσαθ´ ὧν ἠκούσατ´, ἐν δὲ καρδίᾳ
680 ψῆφον φέροντες ὅρκον αἰδεῖσθε, ξένοι.
681 (ΑΘΗΝΑ) κλύοιτ´ ἂν ἤδη θεσμόν, Ἀττικὸς λεώς,
682 πρώτας δίκας κρίνοντες αἵματος χυτοῦ.
683 ἔσται δὲ καὶ τὸ λοιπὸν Αἰγέως στρατῷ
684 αἰεὶ δικαστῶν τοῦτο βουλευτήριον.
685 πάγον δ´ Ἄρειον τόνδ´, Ἀμαζόνων ἕδραν
686 σκηνάς θ´, ὅτ´ ἦλθον Θησέως κατὰ φθόνον
687 στρατηλατοῦσαι, καὶ πόλει νεόπτολιν
688 τήνδ´ ὑψίπυργον ἀντεπύργωσαν τότε,
689 Ἄρει δ´ ἔθυον, ἔνθεν ἔστ´ ἐπώνυμος
690 πέτρα πάγος τ´ Ἄρειος· ἐν δὲ τῷ σέβας
691 ἀστῶν φόβος τε ξυγγενὴς τὸ μὴ ἀδικεῖν
692 σχήσει τό τ´ ἦμαρ καὶ κατ´ εὐφρόνην ὁμῶς,
693 αὐτῶν πολιτῶν μὴ ´πικαινούντων νόμους
694 κακαῖς ἐπιρροαῖσι· βορβόρῳ δ´ ὕδωρ
695 λαμπρὸν μιαίνων οὔποθ´ εὑρήσεις ποτόν.
696 τὸ μήτ´ ἄναρχον μήτε δεσποτούμενον
697 ἀστοῖς περιστέλλουσι βουλεύω σέβειν,
698 καὶ μὴ τὸ δεινὸν πᾶν πόλεως ἔξω βαλεῖν.
699 τίς γὰρ δεδοικὼς μηδὲν ἔνδικος βροτῶν;
[650] lui qui, au-dessus et au-dessous de la terre, ordonne et fait rouler toutes choses, et dont les forces sont toujours les mêmes. LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. Comment donc défendras-tu l'innocence de cet homme ? Vois ! après avoir répandu le sang de sa mère, son propre sang, pourra-t-il habiter dans Argos la demeure de son père ? A quels autels publics sacrifiera-t-il ? quelle phratrie lui donnera place à ses libations ? APOLLON. Je dirai ceci ; vois si je parle bien. Ce n'est pas la mère qui engendre celui qu'on nomme son fils ; elle n'est que la nourrice du germe récent. C'est celui qui agit qui engendre. La mère reçoit ce germe, et elle le conserve, s'il plaît aux dieux. Voici la preuve de mes paroles : on peut être père sans qu'il y ait de mère. La fille de Zeus Olympien m'en est ici témoin. Elle n'a point été nourrie dans les ténèbres de la matrice, car aucune déesse n'aurait pu produire un tel enfant. Pour moi, Pallas, et entre autres choses, je grandirai ta ville et ton peuple. J'ai envoyé ce suppliant dans ta demeure, afin qu'il te soit dévoué en tout temps. Accepte-le pour allié, ô déesse, lui et ses descendants, et que ceux-ci te gardent éternellement leur foi ! 674 ATHÉNA. Maintenant c'est à vous de prononcer la sentence par un juste suffrage, car il en a été dit assez. LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. J'ai lancé ma dernière flèche, et j'attends l'arrêt qui décidera. ATHÉNA. Comment faire pour que vous ne me reprochiez rien ? LE CHŒUR DES EUMÉNIDES. Étrangers, vous avez tout entendu ! Respectez votre serment, et prononcez. 681 ATHÉNA. Écoutez encore la loi que je fonde, peuple de l'Attique, vous qui êtes les premiers juges du sang versé. Ce tribunal, désormais et pour toujours, jugera le peuple Égéen. Sur cette colline d'Arès, les Amazones plantèrent autrefois leurs tentes, quand, irritées contre Thésée, elles assiégèrent la ville récemment fondée et opposèrent des tours à ses hautes tours. Ici, elles firent des sacrifices à Arès, d'où ce nom d'Aréopage, le rocher, la colline d'Arès. Donc, ici, le respect et la crainte seront toujours présents, le jour et la nuit, à tous les citoyens, tant qu'ils se garderont eux-mêmes d'instituer de nouvelles lois. Si vous souillez une eau limpide par des courants boueux, comment pourrez-vous la boire ? Je voudrais persuader aux citoyens chargés du soin de la république d'éviter l'anarchie et la tyrannie, mais non de renoncer à toute répression. Quel homme restera juste, s'il ne craint rien ?


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Dernière mise à jour : 15/10/2009