[300] θεοῦ τ´ ἐφετμαὶ καὶ πατρὸς πένθος μέγα,
301 καὶ πρὸς πιέζει χρημάτων ἀχηνία,
302 τὸ μὴ πολίτας εὐκλεεστάτους βροτῶν,
303 Τροίας ἀναστατῆρας εὐδόξῳ φρενί,
304 δυοῖν γυναικοῖν ὧδ´ ὑπηκόους πέλειν.
305 θήλεια γὰρ φρήν· εἰ δὲ μή, τάχ´ εἴσεται.
306 (ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ ὦ μεγάλαι Μοῖραι, Διόθεν
307 τῇδε τελευτᾶν,
308 ᾗ τὸ δίκαιον μεταβαίνει.
309 ἀντὶ μὲν ἐχθρᾶς γλώσσης ἐχθρὰ
310 γλῶσσα τελείσθω· τοὐφειλόμενον
311 πράσσουσα Δίκη μέγ´ ἀυτεῖ·
312 ἀντὶ δὲ πληγῆς φονίας φονίαν
313 πληγὴν τινέτω. δράσαντα παθεῖν,
314 τριγέρων μῦθος τάδε φωνεῖ.
315 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ὦ πάτερ αἰνόπατερ, τί σοι
316 φάμενος ἢ τί ῥέξας
317 τύχοιμ´ ἂν ἕκαθεν οὐρίσας,
318 ἔνθα ς´ ἔχουσιν εὐναί,
319 σκότῳ φάος ἀντίμοιρον;
320 χάριτες δ´ ὁμοίως
321 κέκληνται γόος εὐκλεὴς
322 προσθοδόμοις Ἀτρείδαις.
324 (ΧΟΡΟΣ) τέκνον, φρόνημα τοῦ θανόντος οὐ δαμάζει
325 πυρὸς μαλερὰ γνάθος,
326 φαίνει δ´ ὕστερον ὀργάς·
327 ὀτοτύζεται δ´ ὁ θνῄσκων,
328 ἀναφαίνεται δ´ ὁ βλάπτων.
329 πατέρων δὲ καὶ τεκόντων
330 γόος ἔνδικος ματεύει,
331 τὸ πᾶν ἀμφιλαφὴς ταραχθείς.
332 (ΗΛΕΚΤΡΑ) κλῦθί νυν, ὦ πάτερ, ἐν μέρει
333 πολυδάκρυτα πένθη.
334 δίπαις τοί ς´ ἐπιτύμβιος
335 θρῆνος ἀναστενάζει.
336 τάφος δ´ ἱκέτας δέδεκται
337 φυγάδας θ´ ὁμοίως.
338 τί τῶνδ´ εὖ, τί δ´ ἄτερ κακῶν;
339 οὐκ ἀτρίακτος ἄτα;
340 (ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ ἔτ´ ἂν ἐκ τῶνδε θεὸς χρῄζων
341 θείη κελάδους εὐφθογγοτέρους·
342 ἀντὶ δὲ θρήνων ἐπιτυμβιδίων
343 παιὼν μελάθροις ἐν βασιλείοις
344 νεοκρᾶτα φίλον κομίσειεν.
345 (ΟΡΕΣΤΗΣ) εἰ γὰρ ὑπ´ Ἰλίῳ
346 πρός τινος Λυκίων, πάτερ,
347 δορίτμητος κατηναρίσθης·
348 λιπὼν ἂν εὔκλειαν ἐν δόμοισιν
349 τέκνων τ´ ἐν κελεύθοις
| [300] Du dieu m'a inspiré. Mais il y a le deuil
Atroce de mon père, et la rude indigence
Où je me trouve ; enfin je désire avant tout
Que mes concitoyens, les pourfendeurs de Troie,
Ne soient plus asservis à des esprits femelles :
Car lui, c'est une femme ! Il l'apprendra bientôt.
306 LE CHŒUR.
Parques, faites que Zeus termine cette affaire
En vue de célébrer le saint nom de Justice !
« Qu'à la haine sans frein, une haine réponde ! »
Justice veut son dû, c'est son cri implacable.
« Au coup que l'on assène, un autre coup doit suivre ! »
Depuis la nuit des temps résonne cet adage.
315 ORESTE.
Strophe I
Ô père, père de douleurs,
Quelles paroles dire, quel rite célébrer
Pour t'atteindre
Dans la geôle funèbre où tu gis désormais ?
Or ton nocturne repos et notre éclat doré
Équivalent ! Oui, pour tous les Atrides,
Rejetés de leur antique palais,
Une seule offrande convient,
Et ce sont les larmes.
324 LE CHŒUR.
Strophe II
Enfant, la dent vorace du feu
Ne saurait maîtriser l'âme des défunts :
Leur rage, un jour, se dévoile, terrible !
Qu'une plainte se lève, aussitôt la vengeance
Surgit. Qu'un père trépasse,
Et sa progéniture, sans appel,
Se répand longuement en larmes frénétiques.
332 ÉLECTRE.
Antistrophe I
Ô Père, écoute aussi les plaintes qui me transpercent !
Tes deux enfants t'offrent leur thrène déchirant ;
Ils sont là, ces suppliants,
Ils sont sur ta tombe, cet unique refuge.
Piètre réconfort, en vérité !
Car la souffrance nous submerge.
Ah ! comment faire obstacle au destin implacable ?
340 LE CHŒUR.
Mais ces lamentations, un dieu peut les changer
En hurlements de liesse ! Au lieu du sombre thrène,
L'hymne victorieux peut, par des libations,
Redonner vie et joie au palais de nos princes.
345 ORESTE.
Strophe III
Père, il eût mieux valu que dans Troie,
Tu fusses anéanti par la lance lycienne.
Notre lignage aurait hérité
D'une gloire lumineuse ;
Tes fils seraient auréolés
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