[50] ἰὼ κατασκαφαὶ δόμων.
51 ἀνήλιοι βροτοστυγεῖς
52 δνόφοι καλύπτουσι δόμους
54 δεσποτᾶν θανάτοισι.
55 σέβας δ´ ἄμαχον ἀδάματον ἀπόλεμον τὸ πρὶν
56 δι´ ὤτων φρενός τε
57 δαμίας περαῖνον
58 νῦν ἀφίσταται. φοβεῖται
59 δέ τις. τὸ δ´ εὐτυχεῖν,
60 τόδ´ ἐν βροτοῖς θεός τε καὶ θεοῦ πλέον.
61 ῥοπὴ δ´ ἐπισκοτεῖ δίκας
62 ταχεῖα τοῖς μὲν ἐν φάει,
63 τὰ δ´ ἐν μεταιχμίῳ σκότου
64 μένει χρονίζοντ´ ἄχη βρύει
65 τοὺς δ´ ἄκραντος ἔχει νύξ.
66 δι´ αἵματ´ ἐκποθένθ´ ὑπὸ χθονὸς τροφοῦ
67 τίτας φόνος πέπηγεν οὐ διαρρύδαν.
68 διαλγὴς ἄτη διαφέρει
69 τὸν αἴτιον παναρκέτας νόσου βρύειν
70 {τοὺς δ´ ἄκραντος ἔχει νύξ}.
71 θιγόντι δ´ οὔτι νυμφικῶν ἑδωλίων
72 ἄκος, πόροι τε πάντες ἐκ μιᾶς ὁδοῦ
73 βαίνοντες τὸν χερομυσῆ
74 φόνον καθαίροντες ἴθυσαν μάταν.
75 ἐμοὶ δ´ (ἀνάγκαν γὰρ ἀμφίπτολιν
76 θεοὶ προσήνεγκαν· ἐκ γὰρ οἴκων
77 πατρῴων δούλιόν μ´ ἐσάγαγον
78 αἶσαν) δίκαια καὶ μὴ δίκαια,
79 πρέποντ´ ἀρχὰς βίου,
80 βίᾳ φερομένων, αἰνέσαι, πικρὸν φρενῶν
81 στύγος κρατούσῃ. δακρύω δ´ ὑφ´ εἱμάτων ματαί–
82 οισι δεσποτᾶν τύχαις,
83 κρυφαίοις πένθεσιν παχνουμένη.
84 (ΗΛΕΚΤΡΑ)
84 δμῳαὶ γυναῖκες, δωμάτων εὐθήμονες,
85 ἐπεὶ πάρεστε τῆσδε προστροπῆς ἐμοὶ
86 πομποί, γένεσθε τῶνδε σύμβουλοι πέρι·
87 τί φῶ χέουσα τάσδε κηδείους χοάς;
88 πῶς εὔφρον´ εἴπω, πῶς κατεύξωμαι πατρί;
89 πότερα λέγουσα παρὰ φίλης φίλῳ φέρειν
90 γυναικὸς ἀνδρί, τῆς ἐμῆς μητρὸς πάρα;
91 τῶνδ´ οὐ πάρεστι θάρσος, οὐδ´ ἔχω τί φῶ
92 χέουσα τόνδε πέλανον ἐν τύμβῳ πατρός.
93 ἢ τοῦτο φάσκω τοὔπος, ὡς νόμος βροτοῖς,
94 ἴς´ ἀντιδοῦναι τοῖσι πέμπουσιν τάδε
95 στέφη, δόσιν γε τῶν κακῶν ἐπαξίαν;
96 ἢ σῖγ´ ἀτίμως, ὥσπερ οὖν ἀπώλετο
97 πατήρ, τάδ´ ἐκχέασα, γάποτον χύσιν,
98 στείχω, καθάρμαθ´ ὥς τις ἐκπέμψας, πάλιν
99 δικοῦσα τεῦχος ἀστρόφοισιν ὄμμασιν;
| [50] Ô palais qui s'effondre !
Ô Soleil invisible ! Voilà que les Ténèbres,
Insoutenables aux mortels,
Ont enseveli les murs de cette maisonnée,
La mort ayant frappé celui qui fut leur maître.
Antistrophe II
Le pieux respect qui, jadis, pénétrait
Et l'oreille et l'esprit,
Qui résistait, puissant, à tous les ravages,
Cette vénération a fait place à la crainte,
Car, de nos jours, le succès, est dieu,
Plus que dieu même !
Mais Justice finit toujours par éprouver chacun,
Vite pour les uns, dès le midi,
Lentement pour les autres,
À l'orée du soir,
Ou bien dans la plus sombre épaisseur de la nuit.
Strophe III
66 Le sang qui imbibe la terre,
Oui, ce sang renferme une souillure
Que nul ne saurait essuyer.
Oui, l'horreur implacable
À jamais poursuivra l'assassin.
Antistrophe III
Qui viole l'alcôve où dort une jeune vierge,
Ne doit s'attendre à nulle clémence ;
De même, pour purifier la main coupable,
On aurait beau la plonger
Dans tous les torrents du monde confondus,
Rien, non rien ne pourrait la nettoyer.
Épode
Moi qui suis par les dieux
Étouffée par l'amer destin de ma cité,
Moi qu'ils ont rejetée de la maison de mes pères
Pour vivre comme une esclave,
Je dois me plier à tout ordre émanant de mes maîtres,
Qu'il soit juste, qu'il soit injuste,
M'efforçant de réprimer la force de ma haine.
Mais, cachant mon malheur sous des voiles épais,
Je pleure secrètement sur les calamités
Qui se sont abattus sur ce malheureux prince.
84 ÉLECTRE.
Femmes qui êtes les servantes du palais,
Ô vous qui escortez ma supplication,
Je veux votre conseil. Lorsque je verserai
Les funèbres tributs, quels mots devrais-je dire
Pour apaiser mon père ? Ah ! dirais-je ceci :
« Don d'une tendre épouse à son mari aimé ?
Oui, le don de ma mère. » Ô dieux, je n'oserai !
Bref je ne sais que dire en versant cette offrande
À mon père ? Ou alors, dirais-je la formule
Obligée : « Pour le prix de la libation,
Comme c'est la coutume, octroie ce qui découle
D'un acte criminel. » ? Ou, gardant le silence,
Dans une pose abjecte – après tout c'est ainsi
Que mon père mourut –, laisser couler l'offrande
Sur le sol, puis, soudain, en détournant les yeux,
Abandonner le vase ainsi qu'un vil objet.
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