[450] τοιαῦτ´ ἀκούων ἐν φρεσὶν γράφου, πάτερ.
451 (ΧΟΡΟΣ) γράφου· δι´ ὤτων δὲ συντέτραινε
452 μῦθον ἡσύχῳ φρενῶν βάσει.
453 τὰ μὲν γὰρ οὕτως ἔχει,
454 τὰ δ´ αὐτὸς ὀργᾷ μαθεῖν.
455 πρέπει δ´ ἀκάμπτῳ μένει καθήκειν.
456 (ΟΡΕΣΤΗΣ) σέ τοι λέγω, ξυγγενοῦ, πάτερ, φίλοις.
457 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἐγὼ δ´ ἐπιφθέγγομαι κεκλαυμένα.
458 (ΧΟΡΟΣ) στάσις δὲ πάγκοινος ἅδ´ ἐπιρροθεῖ·
459 ἄκουσον ἐς φάος μολών,
460 ξὺν δὲ γενοῦ πρὸς ἐχθρούς.
461 (ΟΡΕΣΤΗΣ) Ἄρης Ἄρει ξυμβαλεῖ, Δίκᾳ Δίκα.
462 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἰὼ θεοί, κραίνετ´ ἐνδίκως λιτάς.
463 (ΧΟΡΟΣ) τρόμος μ´ ὑφέρπει κλύουσαν εὐγμάτων.
464 τὸ μόρσιμον μένει πάλαι,
465 εὐχομένοις δ´ ἂν ἔλθοι.
466 — ὦ πόνος ἐγγενὴς
467 καὶ παράμουσος ἄτας
468 αἱματόεσσα πλαγά.
469 ἰὼ δύστον´ ἄφερτα κήδη·
470 ἰὼ δυσκατάπαυστον ἄλγος.
471 — δώμασιν ἔμμοτον
472 τῶνδ´ ἄκος, οὐδ´ ἀπ´ ἄλλων
473 ἔκτοθεν, ἀλλ´ ἀπ´ αὐτῶν,
474 δι´ ὠμὰν ἔριν αἱματηράν.
475 θεῶν τῶν κατὰ γᾶς ὅδ´ ὕμνος.
476 — ἀλλὰ κλύοντες, μάκαρες χθόνιοι,
477 τῆσδε κατευχῆς πέμπετ´ ἀρωγὴν
478 παισὶν προφρόνως ἐπὶ νίκῃ.
479 (ΟΡΕΣΤΗΣ) πάτερ, τρόποισιν οὐ τυραννικοῖς θανών,
480 αἰτουμένῳ μοι δὸς κράτος τῶν σῶν δόμων.
481 (ΗΛΕΚΤΡΑ) κἀγώ, πάτερ, τοιάδε· σοῦ χρεία μ´ ἔχει
482 φυγεῖν μέγαν προσθεῖσαν Αἰγίσθῳ ---
483 (ΟΡΕΣΤΗΣ) οὕτω γὰρ ἄν σοι δαῖτες ἔννομοι βροτῶν
484 κτιζοίατ´· εἰ δὲ μή, παρ´ εὐδείπνοις ἔσῃ
485 ἄτιμος ἐμπύροισι κνισωτοῖς χθονός.
486 (ΗΛΕΚΤΡΑ) κἀγὼ χοάς σοι τῆς ἐμῆς παγκληρίας
487 οἴσω πατρῴων ἐκ δόμων γαμηλίους·
488 πάντων δὲ πρῶτον τόνδε πρεσβεύσω τάφον.
489 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ὦ γαῖ´, ἄνες μοι πατέρ´ ἐποπτεῦσαι μάχην.
490 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ὦ Περσέφασσα, δὸς δέ γ´ εὔμορφον κράτος.
491 (ΟΡΕΣΤΗΣ) μέμνησο λουτρῶν οἷς ἐνοσφίσθης, πάτερ.
492 (ΗΛΕΚΤΡΑ) μέμνησο δ´ ἀμφίβληστρον ὡς ἐκαίνισαν—
493 (ΟΡΕΣΤΗΣ) πέδαις δ´ ἀχαλκεύτοις ἐθηρεύθης, πάτερ—
494 (ΗΛΕΚΤΡΑ) αἰσχρῶς τε βουλευτοῖσιν ἐν καλύμμασιν.
495 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἆρ´ ἐξεγείρῃ τοῖσδ´ ὀνείδεσιν, πάτερ;
496 (ΗΛΕΚΤΡΑ) ἆρ´ ὀρθὸν αἴρεις φίλτατον τὸ σὸν κάρα;
497 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἤτοι δίκην ἴαλλε σύμμαχον φίλοις,
498 ἢ τὰς ὁμοίας ἀντίδος λαβὰς λαβεῖν,
499 εἴπερ κρατηθείς γ´ ἀντινικῆσαι θέλεις.
| [450] Grave dans ton esprit les mots que je te livre.
LE CHŒUR.
Oui, ces mots tintent à tes oreilles,
Ils se glissent jusqu'au tréfonds de ta pensée
Calme et résolue.
Mais laissons-là le passé,
Et suivons désormais ce que dicte ton cœur :
À celui qui, à corps perdu, se jette dans l'action,
Il sied une volonté de fer.
456 ORESTE.
Strophe IX
Ô père, je t'invoque ! Secoure tes enfants !
ÉLECTRE.
Pour ma part, je supplie par mes larmes !
LE CHŒUR.
Notre foule unanime se rallie à vos voix.
Ô lumière du jour, renais et participe
À la défection finale de nos ennemis.
ORESTE.
Antistrophe IX
Le meurtre au meurtre va s'entrechoquer,
Le Droit au Droit !
ÉLECTRE.
Dieux, donnez la victoire aux champions de la Justice !
463 LE CHŒUR.
À ces imprécations je tremble !
Le Destin se fait attendre,
Mais sous nos exhortations,
Peut-être va-t-il satisfaire nos vœux ?
PREMIER DEMI-CHŒUR
Strophe X
Ô race moribonde !
Ô tempi lancinants de l'Horreur !
Hélas ! chagrins mugissants, effroyables !
Afflictions sempiternelles !
SECOND DEMI-CHŒUR
Antistrophe X
C'est du palais, non du dehors,
Que tout va se résorber
Par une implacable et féroce altercation.
C'est l'hymne entonné par les voix d'outre-tombe !
LE CORYPHÉE
Ô forces de l'Hadès, entendez la supplique,
Et dans votre bonté, permettez aux enfants
D'obtenir votre appui en vue la victoire.
479 ORESTE.
Ô père, toi qui n'eus point la faveur d'une mort
Princière, je t'implore : oui, il faut que je règne.
ÉLECTRE.
Moi, je désire tant que cesse mon supplice,
Et que, comme il se doit, Égisthe le subisse.
483 ORESTE.
Dès lors, pour t'honorer, des festins rituels
Te seront consacrés. Sans cela, le mépris
Demeurera ton lot, quand de riches banquets
Aux autels enfumés orneront la cité.
ÉLECTRE.
Et moi, récupérant enfin mon héritage,
Je t'offrirai ta part, le grand jour d'hyménée :
Oui, sache que j'irai tout d'abord honorer
Ta sépulture qui, pour moi, est chose sainte.
489 ORESTE.
Terre, permets que mon père assiste au combat !
ÉLECTRE.
Perséphone, offre-nous un triomphe éclatant !
ORESTE.
Ô père, souviens-toi du bain de ton trépas !
ÉLECTRE.
Souviens-toi du filet, perfidie sans pareille !
ORESTE.
...Et des chaînes d'airain dont ton corps fut chargé.
ÉLECTRE.
... Du voile où leur complot conduisit à ta perte !
ORESTE.
Devant tant d'infamies, ne t'éveilles-tu point ?
ÉLECTRE.
Ne soulèveras-tu pas ta tête qui m'est chère ?
ORESTE.
Père, arme la Justice afin qu'elle combatte
Avec tes alliés. Ou alors, rends toi-même
La justice, toi qui naguère fus vaincu,
Si tu veux, à ton tour, savourer la victoire.
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